Le Front Polisario a exprimé l'espoir de voir le processus du règlement du conflit au Sahara occidental marquer un tournant cette année, avec la relance des négociations directes en décembre à Genève qui devrait permettre au peuple sahraoui d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination. "Cette année, nous espérons que le vent tourne et que le peuple du Sahara occidental puisse avoir la possibilité d'exercer son droit inaliénable à l'autodétermination et à l'indépendance", a déclaré le représentant du Front Polisario à l'ONU, Sidi Mohamed Omar, devant la quatrième commission chargée de la décolonisation. Sidi Omar qui s'exprimait lors du débat général de la commission consacré à la question sahraouie, a affirmé que l'autodétermination était " le seul moyen valable de parvenir à une fin pacifique et juste à la décolonisation tant attendue" de la dernière colonie d'Afrique. Le représentant sahraoui a relevé que l'émissaire onusien, Horst Kohler, était en train "d'insuffler une nouvelle vie" au processus onusien bloqué depuis longtemps, alors que les deux parties au conflit, le Front Polisario et le Maroc, devraient se rencontrer les 4 et 5 décembre à Genève pour une première série de négociations directes. Et de réaffirmer que le Front Polisario est "prêt à s'engager dans des négociations directes avec le Maroc conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et de l'Assemblée générale". "La responsabilité des Nations unies envers le peuple du Sahara occidental, réaffirmée chaque année dans les résolutions de l'Assemblée générale sur cette question, devrait être assumée sans plus tarder", a enchaîné Sidi Omar dans son plaidoyer, déplorant l'absence de progrès concernant cette juste cause. Le fait que la question du Sahara occidental demeure inscrite à l'agenda de la quatrième commission témoigne du processus de décolonisation inachevé de ce territoire, a rappelé le diplomate sahraoui. "C'est aussi une reconnaissance du droit du peuple sahraoui à l'autodétermination et à l'indépendance, droit inaliénable qui ne peut être supplanté pas les réalités coloniales actuelles", a-t-il encore affirmé. S'adressant au président de la Commission, Sidi Omar, a indiqué que l'annexion illégale des territoires sahraouis par le Maroc "demeurait le principal obstacle à la décolonisation" du Sahara occidental. Rappelant la genèse de ce conflit, le représentant sahraoui a tenu à préciser que "le processus de décolonisation de ce territoire a été violemment interrompu par l'invasion militaire du Maroc en octobre 1975, une occupation, a-t-il encore rappelé, qui a été déplorée par le Conseil de sécurité et l'Assemblée générale de manière claire et forte. "Dans sa résolution 380 du 6 novembre 1975, le Conseil de sécurité a vivement déploré la (marche verte) du Maroc qui a marqué le début de l'invasion militaire de notre pays ", a-t-il poursuivi, expliquant que le paragraphe 2 de ladite résolution, avait appelé le Maroc à retirer immédiatement tous les participants à cette marche du territoire sahraoui. L'Assemblée générale, qui représente la voix commune de la communauté internationale, a également condamné cette occupation, qui s'est déroulée en violation des objectifs de la Charte des Nations Unies et des principes fondamentaux du droit international, a poursuivi l'ambassadeur sahraoui. Dans sa résolution 34/37 du 21 novembre 1979, l'Assemblée générale a exhorté le Maroc à s'associer au processus de paix et à mettre fin à l'occupation du territoire du Sahara occidental. "Le Maroc est donc la puissance occupante du Sahara occidental, c'est un fait bien établi, malgré les efforts futiles de cette puissance occupante et de ses apologistes pour convaincre la commission du contraire ", a souligné le représentant.