Le retrait des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) provoquera une réponse militaro-technique de la part de la Russie, a averti le vice-ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Riabkov. Sergueï Riabkov, vice-ministre russe des Affaires étrangères, a fait savoir que Moscou riposterait, notamment de manière militaro-technique, si les États-Unis se retiraient du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI). Selon le diplomate, les Américains agissent d'une manière grossière en sortant unilatéralement de plus en plus d'accords internationaux, par exemple de celui de Vienne sur le nucléaire iranien ou de l'Union postale universelle. Il a rappelé que la partie russe avait maintes fois déclaré que les Américains n'avaient aucun fondement pour accuser la Russie de violer ce Traité (FNI). "Dans cette situation, il ne nous reste rien d'autre que de prendre des mesures de rétorsion, y compris de caractère militaro-technique. Mais nous ne voudrions pas que cela aille si loin", a-t-il déclaré ajoutant qu'une telle politique des États-Unis était de plus en plus désapprouvée par de nombreux pays et par de larges couches de l'opinion mondiale. M. Riabkov a signalé que le 22 octobre le conseiller à la sécurité nationale américain John Bolton serait à Moscou où il devrait rencontrer Vladimir Poutine, Sergueï Lavrov et le secrétaire du Conseil de sécurité national, Nikolaï Patrouchev. "Nous espérons recevoir de sa part des explications compréhensibles sur les futures démarches des États-Unis concernant le Traité FNI", a fait savoir Sergueï Riabkov.
La sortie des USA aurait "des conséquences catastrophiques" Le retrait des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) annoncé par Donald Trump, s'il a lieu, aura des conséquences catastrophiques et créera une situation critique dans laquelle la menace à la paix prendra des formes concrètes, estime le sénateur russe Konstantin Kossatchev. En commentant via Facebook la déclaration de Donald Trump sur la sortie des États-Unis du Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), le président de la Commission des Affaires étrangères du Conseil de la Fédération, Konstantin Kossatchev, a signalé que le retrait américain du Traité pourrait avoir des conséquences catastrophiques et donnait des formes concrètes à la menace à la paix. Le sénateur a rappelé que l'article 15 du Traité prévoyait le retrait unilatéral, mais dans des circonstances extraordinaires… et avec un préavis de 6 mois. "En attendant, aucune démarche officielle n'a été faite, ce qui permet de considérer la déclaration de Trump plutôt comme un chantage que comme un acte juridique accompli. Mais si cela a lieu, les conséquences seront vraiment catastrophiques", a-t-il signalé. M. Kossatchev note que la rupture du Traité FNI détruira les perspectives de reconduction du Traité New START de réduction des armes stratégiques qui expire en 2021, ce qui menace de destruction le système d'accords sur la non-prolifération des armes nucléaires. "L'humanité est menacée de chaos total dans le domaines des armes nucléaires", conclut-il. Selon lui, il ne fait pas de doute que les Américains s'évertuent à détruire le système d'accords sur l'équilibre des forces nucléaires dans le monde, qui avait été mis en place à l'époque de la guerre froide et dont ils n'ont plus besoin. Ils cherchent à obtenir la supériorité militaire unilatérale dans le domaine des armements nucléaires et conventionnels afin d'imposer au monde leur volonté et leurs intérêts. "Il s'agit, au fond, d'une agression unilatérale (du moins, par rapport au droit international) laquelle, bien qu'hypothétique, prend progressivement corps", a-t-il ajouté. "La situation est critique, les menaces à la paix prennent des formes toujours plus concrètes", résume le sénateur, précisant que cette situation demandait une discussion au Conseil de sécurité de l'Onu.
Le "rêve américain d'un monde unipolaire" se réalisera-t-il? Alors que Donald Trump a annoncé que les États-Unis allaient se retirer du Traité russo-américain sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI), la raison principale de cette décision serait de réaliser "le rêve d'un monde unipolaire" qui ne se concrétisera d'ailleurs pas, selon une source diplomatique russe. Les États-Unis avanceraient depuis longtemps vers la sortie du Traité russo-américain sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) car Washington aspirerait à instaurer un monde unipolaire, a déclaré à Sputnik une source au sein du ministère russe des Affaires étrangères. "La raison principale est le rêve d'un monde unipolaire. Se réalisera-t-il? Non", a souligné la source. Qui plus est, le sénateur russe Frants Klintsevich a annoncé que cette initiative de Donald Trump n'était pas une surprise pour Moscou, "bien que nous espérions que le bon sens prévaudrait". "Il est clair que les États-Unis ne disposent d'aucun élément de preuve indiquant que la Russie aurait violé les termes de l'accord", a poursuivi M.Klintsevich. Selon lui, cette décision, prise sans tenir compte des intérêts des alliés européens des États-Unis, est "un reflet direct de la stratégie de mouvements vifs que les États-Unis ont toujours suivie sur la scène internationale au cours des dernières années." Qui plus est, il s'agit d'un défi lancé non seulement à la Russie mais également au monde entier. "Ils veulent que nous, comme l'Union soviétique à une époque, soyons entraînés dans une course aux armements. Cela ne fonctionnera pas. Je ne doute pas que notre pays sera en mesure de garantir sa sécurité en toute circonstance", a conclu le sénateur. Le 20 octobre, Donald Trump a déclaré que les États-Unis allaient se retirer du Traité russo-américain sur les forces nucléaires à portée intermédiaire (FNI) expliquant cette décision par la violation présumée du traité par la Russie. Sergueï Lavrov avait précédemment indiqué que Moscou avait des questions sérieuses à poser aux États-Unis à propos de certains "écarts" que les Américains se permettaient en appliquant ce Traité. Signé le 8 décembre 1987 par le Président américain Ronald Reagan et le secrétaire général du Parti communiste Mikhaïl Gorbatchev, le Traité FNI visait à détruire en trois ans les missiles d'une portée de 500 à 5.500 km. En mai 1991, les conditions prévues par l'accord avaient été remplies: l'Union soviétique avait détruit plus de 1.700 missiles balistiques et de croisière basés au sol, et Washington 859. Conclu pour une durée indéterminée, le Traité permet à chacune des parties de le quitter en justifiant l'indispensabilité de son geste. Depuis 30 ans, Moscou et Washington ne cessent d'échanger des piques, s'accusant mutuellement de violer le document et menaçant de s'en retirer.