En matière d'investissement direct, la France occupe une place prépondérante. A en croire le chef de la mission économique française en Algérie, Marc Bouteiller, le montant des investissements en 2007 a atteint 233 millions de dollars. Ce n'est pas rien puisque ce montant place la France en 2007 à “ la première position devant les Emirats arabes unis, l'Espagne et l'Egypte ”, précise Marc Bouteiller à Paris à l'occasion du Forum “ Cap Algérie ” organisée par le Réseau des étudiants algériens diplômés des grandes écoles (REAGE). Mieux encore, les Français ont ciblé plusieurs secteurs d'activité. Un engouement appelé à s'intensifier et des projets sont déjà définis. Il s'agit, souligne le chef de la mission économique française en Algérie, du lancement prochain par Total d'un “ projet pétrochimique à Arzew et celui de GDF dans la région du Touat ”. Concernant les entreprises ayant choisit la destination Algérie, leur nombre était de 30 l'année précédente, dont certaines sont de grande envergure comme “ Saint Gobain, Air Liquide ou encore Lafarge ”, qui ont entrepris des investissements directs. D'autres entreprises ont préféré, pour le moment, installer des filiales ou des succursales. Leur nombre a même triplé par rapport à 2004. “ Il y a 250 implantations de filiales, de succursales et de bureaux ”. Des projets qui ont contribué à la création de “ 30 000 postes d'emploi ”. Les investisseurs français ne comptent pas s'arrêter là. Marc Bouteiller a souligné que “ les perspectives sont prometteuses, notamment dans les domaines de la grande distribution, des banques ”. Dans le domaine financier justement, après l'implantation d'agences françaises, d'autres banques vont emboîter le pas à BNP Paribas ou Société Générale. “ Les projets d'installation de la Caisse d'épargne, du Crédit mutuel et de la CIC ” sont prévus autant que les projets dans les domaines “ des assurances, du BTP, de l'énergie et du transport ”. La priorité pour les Français, reste en tout cas, “ l'implantation des entreprises françaises elles-mêmes en Algérie et non à la création de filiales ”. Le chef de la mission économique française en Algérie a fait part des efforts entrepris dans ce sens pour encourager “ les investissements structurants, la formation et le transfert des savoir-faire ainsi que sur le développement durable ”. Dans le même contexte, le président du Directoire du cabinet d'audit et de conseil en management KPMG France, Jean Luc Decornoy a établit un tableau très reluisant de la situation économique en Algérie. Il estime en effet, que “ l'Algérie est l'un des pays les plus solvables du monde ”. Intervenant sur le thème “ l'économie algérienne : bilan de l'ouverture et perspectives ”, lors des travaux de la rencontre organisée par REAGE, l'expert français a déclaré que les réformes engagées par l'Algérie en matière de “ législation et de réglementation fiscale montrent clairement qu'elle est en train de parachever le cadre permettant de créer les conditions idoines pour le développement des investissements aussi bien nationaux qu'étrangers ”. Mais le véritable défi pour l'Algérie est d'arriver à asseoir les conditions favorables à une croissance économique hors hydrocarbures ”. Un objectif à la portée de l'Algérie qui “ pourra devenir une nation exportatrice ” estime l'expert français. Pour Jean Luc Decornoy , il s'agira, entre autres, de “ localiser une production industrielle permettant de développer la croissance et l'emploi, de diminuer le volume des importations, et de diminuer l'exposition du pays aux risques de change pour qu'à terme, assurer un flux entrant de devises ”.