"L'Algérie reste un partenaire d'exception pour la France". C'est en ces termes que l'ambassadeur de France en Algérie, M. Xavier Driencourt, a qualifié la coopération algéro-française. Celui-ci a estimé, hier, au cours du Forum du quotidien El-Moudjahid, que les échanges entre les deux pays vont crescendo et que la coopération s'inscrit dans la continuité, passant à chaque fois de nouvelles étapes vers la mise en place d'un véritable partenariat d'exception. Le diplomate affirmera, à l'occasion, que l'actuel président français, M. Nicolas Sarkozy, est le plus motivé et affiche le plus d'intérêt pour l'Algérie, et pour preuve le président français a effectué deux visites en moins d'une année en Algérie dont une visite d'Etat en décembre 2007. Sur ce, le chef de la mission économique française en Algérie, M. Marc Bouteiller, avouera que les représentations françaises à Alger travaillent actuellement sur une possible visite d'Etat qu'effectuerait le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, à Paris en 2009. Abordant le volet économique, Son excellence, Xavier Driencourt affirmera que les échanges ont atteint une certaine maturité. Il est vrai que les échanges commerciaux ont augmenté de façon considérable en 2008 inscrivant une courbe ascendante de 46 % pour atteindre 10 milliards de dollars contre un peu moins de 8 milliards de dollars en 2007. Néanmoins, il s'agit pour le diplomate français de passer à une nouvelle étape, celle d'un partenariat basé sur le transfert du savoir-faire et de la création de valeur ajoutée. Il indiquera, dans ce contexte, que près de 320 filiales d'entreprises françaises installées en Algérie, affirmant que la France est le plus grand investisseur hors-hydrocarbures en Algérie mais aussi le plus grand employeur étranger avec la création de pas moins de 30.000 emplois directs. Il mettra aussi l'accent sur le fait que la France a mis le paquet sur la diversité. Résultat : beaucoup de filiales d'entreprises françaises, installées en Algérie, sont dirigées par des Franco-algériens à l'image de HSBC et des laboratoires Mérieux. Ce qui, estime-t-il, est d'un apport considérable. L'attrait des énergies renouvelables Aussi, il estimera que l'organisation des journées technologiques françaises à Alger les 29, 30 novembre et le 1er décembre constitue un événement exceptionnel à même de booster la coopération entre entreprises françaises et algériennes. C'est un événement exceptionnel, car, d'un côté, c'est une manifestation qui n'est organisée qu'une seule fois par an et dans un seul pays et c'est la première fois qu'il se tiendra sur le continent africain. D'autre part, cette manifestation revêtira un caractère tout à fait particulier, car elle sera marquée par la présidence de l'ex-Premier ministre français, Jean Pierre Raffarin, ce qui dénote de tout l'intérêt que porte la France au marché algérien. Il faut savoir que ces journées, auxquelles prendront part des grands groupes comme Alstom, Areva et autres, des PME et des pôles de compétitivité comme Cap énergie et Ténerdis, tourneront autour de 4 secteurs principaux à savoir les transports, les NTIC, l'environnement et l'énergie hors-hydrocarbures. Justement, et à propos des énergies renouvelables, le diplomate français indiquera que les opérateurs français portent un intérêt particulier au potentiel solaire de l'Algérie. Pour ce qui est de l'énergie nucléaire, M. Driencourt rappellera l'accord franco-algérien signé en juin dernier à l'occasion de la visite du Premier ministre français, M. François Fillon à Alger. Il expliquera, dans ce sens, que cet accord a pour finalité de créer un contexte favorable à la réalisation d'une centrale nucléaire en Algérie d'ici une vingtaine d'années. Développer la sous-traitance dans le secteur automobile A propos du scepticisme qui entoure l'investissement français en Algérie, le Chef de la mission économique française en Algérie, M. Marc Bouteiller, reviendra sur l'épisode Renault, affirmant que les raisons qui ont présidé au choix effectué par Renault concernant l'implantation d'une usine de montage au Maroc au lieu de l'Algérie sont claires. Il indiquera, dans ce sens, que le constructeur automobile recherche une zone franche implanté à proximité d'un port en eaux profondes. Chose qui n'existe pas en Algérie. Il soulèvera également l'absence d'équipementiers automobiles. Il indiquera néanmoins, que des projets existent afin de développer la sous-traitance automobile dans un premier temps afin de favoriser l'implantation d'équipementiers automobiles en Algérie, dans un deuxième temps. Avec ces deux facteurs, M. Bouteiller estime que cela poussera les constructeurs automobiles, en général et pas uniquement français, à venir s'installer en Algérie. Mais cette perspective doit s'inscrire dans le long terme. En attendant, le Chef de la mission économique française en Algérie estime que dans le moyen terme, les Français investissent dans les transports du futur. Il évoquera, dans ce sens, le projet de réalisation d'une usine de production de véhicules anti-incendies initié par GIMAEX et qui sera opérationnel début 2009 ainsi que le projet d'Alstom pour la création d'une unité de montage de tramways lequel sera implanté dans les ateliers Ferrovial à Annaba.