La présence du virus H5N1 de la grippe aviaire au Nigeria s'est étendue ces toutes dernières semaines, a-t-on appris vendredi de sources autorisées. La souche hautement pathogène de la maladie a été signalée, pour la première fois, dans l'Etat de Borno (nord-est) et dans le Kwara (centre). Elle a, par ailleurs, resurgi dans deux Etats où les autorités sanitaires pensaient l'avoir endiguée (Kano, dans le nord-ouest, et Ogun, dans le sud-ouest). Le Nigeria, où le H5N1 est apparu pour la première fois en février dernier, est l'un des pays considérés par la communauté scientifique comme un maillon faible des dispositifs mis en oeuvre pour éviter une propagation de l'épidémie parmi les volailles et, partant, l'apparition d'une forme humaine de la grippe aviaire. Cette réapparition de la maladie en Afrique et en Asie a amené les participants à la quatrième Conférence internationale sur la grippe aviaire qui s'est tenue du 6 au 8 décembre en cours à Bamako (Mali), à lancer un appel solennel envers ces pays pour faire preuve de plus de vigilance et de signaler rapidement les cas de grippe aviaire. En effet, dans une déclaration diffusée ce week end , les participants à la conférence de Bamako, lancent un appel à l'ensemble des pays pour qu'ils signalent dans les plus brefs délais les cas d'infection par le virus de la grippe aviaire et qu'ils transmettent aux autorités sanitaires compétentes les données épidémiologiques et les prélèvements. A rappeler que lors de cette conférence organisée au niveau ministériel par l'Union africaine et par l'Union européenne, les gouvernements des pays donateurs se sont engagés à verser près de 500 millions de dollars pour faire face aux foyers d'épidémie de grippe aviaire qui se sont déjà déclarés dans 55 pays et pour se préparer à l'éventualité d'une pandémie de grippe chez l'homme. Par ailleurs, selon les statistiques de l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), plus de 200 millions de volatiles domestiques sont morts ou ont été abattus à ce jour afin d'empêcher la propagation de la grippe aviaire. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) précise quant à elle, que 258 cas d'infection par le virus de la grippe aviaire chez l'homme ont été recensés dans dix pays et que 154 personnes en sont mortes. Pour ce qui est du règlement sanitaire international, la lutte contre le virus fortement pathogène de la grippe aviaire " devrait servir à renforcer la lutte contre d'autres maladies émergentes ", indique la Déclaration de Bamako, que les délégués ont approuvée à l'unanimité et qui prône aussi une intensification des efforts visant à renforcer les moyens dans le domaine des services de santé animale et humaine au moyen de l'application volontaire et précoce du règlement sanitaire international révisé de l'OMS. L'actualisation de ce réglement a pour objectif de prévenir et de protéger contre la propagation à l'échelle mondiale des maladies et de minimiser les entraves aux déplacements et aux échanges commerciaux internationaux. Le règlement actuel, adopté par les Etats membres de l'OMS en 1969, concerne trois maladies à savoir le choléra, la fièvre jaune et la peste. Dés lors, le règlement révisé oblige les Etats membres à signaler immédiatement à l'OMS les cas de variole, de poliomyélite, de syndrome respiratoire aigu sévère et d'infections par de nouvelles souches de la grippe humaine. Il est un secret pour personne que la santé humaine et la santé animale sont inextricablement liées, et c'est la raison pour laquelle les spécialistes du monde entier prônent, aujourd'hui, le renforcement des capacités de l'infrastructure en matière de santé animale et de santé humaine afin de faire face aux foyers actuels de grippe aviaire et aux maladies qui pourraient voir le jour à l'avenir.