Les cours du pétrole ont poursuivi leur recul vendredi après l'annonce par les Etats-Unis que huit pays bénéficieraient d'une dérogation temporaire pour acheter du pétrole iranien, sous le coup de sanctions américaines dès la semaine prochaine. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en janvier a clôturé à 72,83 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en baisse de 6 cents par rapport à la clôture de jeudi. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" (WTI) pour le contrat de décembre a perdu 55 cents à 63,14 dollars. A quelques jours du rétablissement des sanctions américaines contre les exportations de pétrole en Iran, Washington a indiqué que huit pays bénéficieraient de dérogations et seraient autorisés temporairement à continuer d'importer du pétrole iranien. Ces dérogations dureront six mois mais les huit pays se sont engagés à réduire ces importations, a indiqué le chef de la diplomatie américaine Mike Pompeo. Deux de ces pays ont promis de cesser tout achat d'ici quelques semaines, selon le gouvernement américain. La Turquie a dit faire partie de la liste des huit pays, qui sera dévoilée lundi. Parmi les autres figurent probablement la Corée du Sud, le Japon, l'Inde et peut-être la Chine. "Ces dérogations semblent être le motif du repli des cours", a indiqué Kyle Cooper de IAF Advisors. Pourtant, au début du mois d'octobre, l'approche des sanctions américaines sur le troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), qui seront appliquées lundi, avait suffi à faire grimper les prix à leurs plus hauts niveaux en deux ans et demi. Mais les cours se sont depuis nettement repliés, de 13,46 dollars pour le Brent, au plus bas depuis août, et de 13,27 dollars pour le WTI, au plus bas depuis avril. "Il semblerait que les marchés aient déjà intégré sur les derniers mois l'idée d'une baisse des exportations d'un à 1,5 million de barils", a commenté Hussein Sayed, analyste chez FXTM. De plus, la production américaine a récemment nettement augmenté, les Etats-Unis ayant extrait 11,3 millions de barils de brut en août, en hausse de 400.000 barils par rapport au mois précédent, d'après un rapport publié jeudi par l'Agence américaine d'information sur l'énergie (EIA). "Cette production, couplée à celle de l'Arabie saoudite, limite les craintes concernant le pétrole iranien", a affirmé M. Cooper. Baisse en Asie Les cours du pétrole étaient orientés à la baisse, vendredi en Asie, en raison des craintes de surabondance de l'offre avant l'entrée en vigueur des sanctions américaines contre l'Iran. Vers 03h20 GMT, le baril de "light sweet crude" (WTI), référence américaine du brut, pour livraison en décembre, cédait 31 cents à 63,38 dollars dans les échanges électroniques en Asie. Le baril de Brent, référence européenne, pour livraison en janvier, reculait de 29 cents à 72,60 dollars. Les cours du pétrole avaient de nouveau nettement baissé jeudi, à leur plus bas niveau depuis plusieurs mois, le Brent de la mer du Nord perdant 2,15 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, et le WTI 1,62 dollar sur le New York Mercantile Exchange (Nymex). "Les prix du pétrole ont chuté jeudi car les marchés redoutent la surabondance de l'offre avant l'entrée en vigueur des sanctions contre l'Iran", a estimé vendredi dans une note le cabinet OANDA. "L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et les autres grands producteurs semblent avoir reçu le message du président américain Donald Trump et augmenté leur production, mais beaucoup de questions demeurent sur ce que sera l'impact véritable des sanctions sur les exportations iraniennes." A partir de la semaine prochaine, les importateurs du brut venu d'Iran, troisième producteur de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), pourront être sanctionnés par les Etats-Unis.