C'est devenu une sorte d'habitude de dénoncer à l'approche de chaque circonstance la hausse des prix et c'est le cas cette fois-ci avec la hausse des prix de la volaille, des légumes et des fruits à quelques jours de la fête du Mawlid Ennaboui. Et devant le mécontentement des citoyens, le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Saïd Bekaï, vient de déclarer que les prix des fruits et légumes connaîtront une baisse à partir de fin novembre en cours. Décidément, rien n'arrête les spéculateurs pour " intervenir " à l'approche des fêtes, du ramadhan et de la saison de l'été pour que l'on constate une hausse vertigineuse des prix. Malgré les contrôles et les sanctions des services du ministère du Commerce à l'encontre de ces spéculateurs, n'empêche que ce phénomène n'est pas prêt de connaître une fin heureuse au profit des citoyens. Des citoyens ne cessent de " compter " les sous dans la perspective d'arriver à assurer leur responsabilité en matière d'alimentation. En dépit des efforts déployés par les pouvoirs publics pour encourager la production locale, dans la perspective de faire baisser les prix force est de constater que dans la pratique, les chiffres sont là pour interpeller ces " spéculateurs sourds " et les responsables à quelque niveau qu'il soit pour remettre de l'ordre dans ces marchés " spéculatifs ". Les courgettes ne descendent pas moins de 150 DA le kilo, les carottes et les navets se trouvent affichés entre 50DA et 70DA le kilo. La mandarine est annoncée entre 100DA et 130 voire 200 DA le kilo selon la qualité et bien sur le lieu de sa vente. La pomme de terre est cédée entre 55DA et 85DA le kilo. Du côté des fruits, la banane est cédée à 700 DA, les pommes sont fixées entre 200 et 600DA selon la qualité. Quant au poulet il n'est cédé qu'à partir de 320DA le kilo en moyenne. La hausse de prix des viandes rouges et des poissons durant cette période de l'année a engendré une forte demande sur les viandes blanches de la part des citoyens, ce qui a impacté l'offre et la demande et partant, les prix. Et là, ce ne sont que des exemples des prix affichés ces derniers temps dans les différents marchés de la capitale. Ajoutez à cela les achats réguliers des autres produits de premières nécessités (Lait, pain etc….) que les ménages doivent nécessairement achetés et vous comprendrez que ces prix remettent les citoyens au " chômage " dès l'approche de la fin du mois. Ce qui les pousse à s'endetter pour subvenir à leurs besoins du minimum vital pour les plus vulnérables et aux rentrées très modestes. Le citoyen n'arrive pas à joindre les deux bouts avec ces prix qui cassent la baraque et on continue à lui servir le même discours "il faut patienter et les prix vont bientôt baisser : Et c'est ce que vient d'annoncer le directeur général de la régulation et de l'organisation des activités au ministère du Commerce, Saïd Bekaï : " Les prix connaîtront une baisse sensible après la récolte de la nouvelle production des serres, a indiqué M. Bekaï, précisant que le secteur œuvre actuellement sur trois fronts pour rééquilibrer les marchés, contribuer à la rationalisation des prix et éviter la spéculation (marchés de gros, marchés de détail et système de régulation).
Djellab donne des orientations D'ailleurs, le ministre du Commerce, Saïd Djellab a présidé, mardi dernier, une réunion des directeurs du secteur et des directeurs régionaux où il a donné des orientations allant dans le sens de l'interdiction de la spéculation sur les prix. Entre autres orientations, le ministre a mis en avant la nécessité de désigner des équipes de contrôle qui doivent s'assurer que les commerçants affichent les vrais prix et suivre la traçabilité des produits agricoles, des marchés de gros aux marchés de détail pour mettre un terme aux intermédiaires. En parallèle, M. Djellab a chargé ses services de déterminer les causes qui sont à l'origine de la hausse des prix, abstraction faite des explications liées à cette période de l'année appelée "période de soudure", étant en dehors de la phase plateau de production. Les fruits et légumes disponibles actuellement sur le marché sont vendus en dehors de la saison de production. Il s'agit des stocks de la précédente saison et des productions des serres, a affirmé le même responsable. Les spéculateurs et intermédiaires dans certaines wilayas ont saisi la situation, ce qui a perturbé les opérations de distribution entre les marchés de gros et les marchés de détail, a-t-il indiqué. "Cette situation s'explique, entre autres, par l'augmentation de la demande sur les fruits et légumes et autres produits durant la rentrée sociale par les restaurants, les cantines scolaires, les restaurants universitaires et les centres de formation", a ajouté M. Bekaï qui a tenu à préciser que ces marchés seront dotés de cahiers de charge pour s'assurer de l'application de la loi. Dans ce contexte, les efforts constants de la Société de réalisation et gestion des marchés de gros (Magros) sont revalorisés, cette dernière ayant réalisé des programmes positifs pour élargir la présence des marchés de gros règlementaires à travers le territoire national. Le secteur compte parachever la réalisation de 8 marchés de gros dans plusieurs wilayas. Celui réalisé dans la wilaya de Sétif sera inauguré le 18 novembre en cours, en attendant d'apporter les dernières retouches pour le lancement du nouveau marché dans la wilaya de Aïn Defla qui jouera un rôle très important dans la traçabilité des fruits et légumes pour une meilleure maîtrise des prix, a fait savoir M. Bekaï. Par rapport au mois de septembre, les prix de la pomme de terre ont connu une hausse de plus de 80%, en raison de "la période de soudure" dans les différentes wilayas à l'exception de Mostaganem qui entamera la récolte dans les prochains jours, a-t-il expliqué. Dans ce contexte, M. Bekai a mis en avant que ce marché était régulé grâce au système de régulation des produits agricoles (Syrpalac). A noter que le système Syrpalac, adopté depuis 2008, consiste en le stockage des produits durant la saison de récolte dans l'objectif de protéger les superficies cultivées, le produit national et l'agriculteur en cas de surproduction. Dans ce cadre, 100.000 tonnes de pomme de terre ayant été stockées lors de la précédente saison seront acheminées aux marchés par les services des ministère du Commerce et de l'Agriculture conformément à un programme permettant à chaque agriculteur d'accéder au marché au moment opportun. Des cellules mises en place à cet effet en sus des brigade des contrôle, assureront le suivi de cette opération au niveau de chaque wilaya. Quant à la hausse importante des prix des viandes blanches, notamment le poulet, le responsable a fait savoir que le ministère avait lancé des enquêtes pour identifier les raisons à l'origine de cette hausse des prix qui ont augmenté de 14% par rapport à la même période de l'année précédente. Ces enquêtes ont fait ressortir, ajoute le directeur général, que la hausse des prix de poulet était due au nombre d'intermédiaires et à la mauvaise organisation du métier en général, mettant en exergue que cette situation connaîtra une amélioration palpable après la constitution du Conseil national interprofessionnel de la filière avicole (CNIFA). Par ailleurs, l'enquête a dévoilé plusieurs autres causes derrière la fluctuation des prix de la volaille, à l'instar du recours aux anciens modes d'élevage qui sont à l'origine de la perte de la volaille durant les périodes qui connaissent une baisse de la température. Les résultats de ladite enquête ont également pointé du doigt la hausse de prix des fourrages, notamment ceux de la volaille, et le faible nombre de wilayas où cette activité est développée.