"L'Algérie aspire à réaliser un projet ambitieux pour le développement des énergies renouvelables en garantissant une production de 22.000 mégawatts à l'horizon de 2030 ce qui permettra la couverture de 80% des besoins des sites pétroliers outre le préservation des hydrocarbures pour assurer des postes d'emploi", a indiqué, hier, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni. Cela s'est passé lors d'une conférence de presse organisée au niveau de l'Assemblée nationale populaire (APN) en marge de l'audition du ministre par la Commission des affaires économiques, du développement, de l'industrie, du commerce et de planification. Le ministre a fait remarquer que l'Algérie a enregistré une demande croissante en matière d'énergie ces dernières années " citant " un taux de croissance de 6% ce qui exige, selon lui, le développement des énergies renouvelables et la généralisation de l'efficacité énergétique. Il est important de rappeler au passage que la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (CREG) a lancé un appel d'offres national par voie de mise aux enchères au profit des opérateurs nationaux et étrangers, le premier responsable du secteur a assuré que le secteur engagerait "prochainement" la production de 200 mégawatts. Et c'est ainsi qu'il a saisi l'occasion, justement pour expliquer que ce programme de production de 22.000 mégawatts à l'horizon de 2030 avait été mis en œuvre pour produire, dans une première étape, 400 mégawatts à travers l'énergie solaire, répartis sur les régions des Hauts-Plateaux et du Grand -Sud dont la centrale hybride de Hassi R'mel qui fonctionne par gaz et énergie solaire". "A l'horizon de 2030, les infrastructures pétrolières seront dotées d'énergies renouvelables" a t-il-révélé, ajoutant que "2.000 mégawatts seront produits d'ici 2020". Ce qui est plus intéressant à retenir de la conférence de presse du premier responsable du secteur de l'énergie, est que celui-ci s'apprête à intégrer différents secteurs, tels que l'habitat, le transport et l'industrie dans le programme d'efficacité énergétique pour réduire la demande sur les produits énergétiques et protéger l'environnement. Ce qui, en d'autres termes veut dire que les responsables du secteur visent la mise en œuvre des programmes de maîtrise et de rationalisation de l'énergie. Et le montant de celle-ci est bien cité et il s'agit de 218 milliards de dinars à travers la généralisation de l'application de l'efficacité énergétique au niveau des infrastructures et des foyers.
De l'électricité et du gaz Concernant les investissements de l'Etat en matière de distribution de l'électricité et du gaz, estimés à 42 milliards de dollars entre 2005 et 2017, il y a lieu de noter l'établissement d'un programme de réalisation de 8 centrales électriques pour augmenter la production à 25.000 mégawatts à l'horizon de 2025. Ces investissements, indique le ministre de l'énergie ont permis l'augmentation du taux de raccordement en gaz de 60% en 2000 à 62 % actuellement, ainsi que l'augmentation du taux de couverture en électricité à 99% avec une capacité de production de l'électricité de 19.000 mégawatts. En outre, ces investissements ont permis le raccordement en gaz de près de 1,7 million de logements et le raccordement en électricité de 260.000 nouveaux logements en 2010, avec un coût de plus de 300 milliards DA, en sus du raccordement d'un (01) millions de logements en gaz et 222.000 nouveaux logements en électricité dans le cadre du quinquennal 2010-2014 avec un montant de 280 milliard DA. Dans le cadre du programme complémentaire en cours de réalisation, une enveloppe de 79 milliards DA, dont 59 milliards DA participation de l'Etat, a été allouée à la réalisation d'autres projets. Ainsi, la capacité de production à augmenté de 71 térawatt/heure à la fin 2017 contre 24 térawatt/heure à la fin 1999 et l'élargissement du réseau de transport et de distribution de l'électricité et du gaz à 350.000 km pour l'électricité et à 120.000 km pour le gaz.
Ce qui reste à faire Le ministre de l'énergie M. Guitouni n'a pas omis d'évoquer la période intermédiaire d'ici à 2022 puisqu'il a indiqué, dans ce sens, que le secteur poursuivra ses efforts pour fournir le gaz et l'électricité aux citoyens avec un investissement de 20,4 milliard dollars pour la période allant de 2018 à 2022. Il explique d'ailleurs que 41% seront réservés pour le renforcement des capacités de production de l'électricité, sans oublier la couverture du territoire national à 100% et l'augmentation du taux de raccordement en gaz à 70%. Le ministre a également cité les stations de dessalement de l'eau de mer, d'El Tarf et de Tipasa qui auront une capacité de 300.000 m3/jour chacune et qui seront réalisées à moyen terme. De plus, il y a lieu de citer également la station de dessalement de l'eau de mer qui sera réalisée à Guerbaz (Skikda) et qui aura une capacité de 70.000 m3/jour avec un coût de 12 milliards DA.
Les prix du carburant en Algérie, bas par rapport à plusieurs pays Par ailleurs, M. Guitouni a bien précisé que les prix du carburant en Algérie restent les moins élevés par rapport à de nombreux pays. Il a d'ailleurs tenu à rappeler au passage que le gouvernement avait institué des hausses dans les prix du carburant dans le cadre des lois de Finances 2016 et 2017, ce qui a permis la rationalisation de la consommation. Citant des chiffres, le ministre de l'énergie a indiqué que le marché national a connu une augmentation dans la consommation des produits pétroliers qui est passée de 8 millions de tonnes/an en 1999 à 18 millions de tonnes/an en 2018, soit un taux annuel de 5 %. Une hausse de la consommation a été enregistrée également durant les neuf derniers mois de 2018 suite à la baisse de la consommation durant 2017. Pour le ministre, son secteur œuvre à promouvoir l'utilisation du gaz naturel liquéfié (GNL) pour réduire la consommation en carburant. Ainsi, 100.000 véhicules ont été convertis au GPL en 2018 en attendant la conversion de 500.000 autres d'ici 2020 et 1 million de véhicules à l'horizon 2030. Enfin, il est très important de noter que 2440 stations de service ont été réalisées jusque-là, dont 758 stations dotées de distributeurs de Sirgaz et 29 stations répondant aux normes internationales ont été érigées au niveau de l'autoroute Est-Ouest.