L'Algérien Mustapha Berraf a été élu président de l'Association des comités nationaux olympiques d'Afrique (ACNOA), la branche africaine du CIO, jeudi à Tokyo lors de l'assemblée générale extraordinaire et élective de l'instance. Le dirigeant algérien prendra les rênes de l'ACNOA pour les deux années restantes du mandat (jusqu'à 2020), après l'éviction de l'Ivoirien Lassana Palenfo. Berraf a été porté à la tête de l'instance africaine après un second tour des élections où il a obtenu 34 voix sur les 54 exprimées, contre 20 pour l'autre candidate retenue pour ce tour, la Burundaise Lydia Nsekera. Déjà au premier tour, le patron du Comité olympique et sportif algérien (COA), 1er vice-président de l'ACNOA depuis quatre mandats et son président par intérim depuis plusieurs mois, avait obtenu 27 voix, contre 16 pour Nsekera et 11 pour le Camerounais Kalkaba Malboum, alors que le 4e candidat, le Botswanais Negroes Malealea Kgosietsile, s'était retiré de la course. Un second round s'est tenu alors pour élire le futur président de l'ACNOA et a concerné seulement Berraf et Nsekera. En dehors du fait qu'il connaît parfaitement la maison, étant vice-président de l'ACNOA et N.1 par intérim depuis la mise à l'écart de Palenfo, Mustapha Berraf (64 ans) a confirmé par son élection l'estime dont il jouit de la grande famille du mouvement sportif africain, grâce non seulement à son aura mais aussi des réalisations sur le terrain. Dans un entretien accordé à l'APS avant les élections, Berraf avait dit être "le candidat de consensus", appelant à "redorer l'image du sport africain basé sur les valeurs de la Charte olympique, toujours dans un esprit de fraternité, de solidarité et de tolérance". Il s'était félicité aussi d'avoir mis en application des réformes qui ont "propulsé l'ACNOA au-devant de la scène sportive internationale". Cette élection met un terme à plusieurs mois de turbulences qu'a vécus l'ACNOA à son sommet. En effet, l'élection de l'Ivoirien Palenfo pour un 4e mandat à la tête de la branche africaine du Comité international olympique (CIO) en mai 2017 à Djibouti avait été annulée par le Tribunal arbitral du sport (TAS) après de longs mois d'attente, tandis que les sanctions prononcées par l'ACNOA à l'encontre de Kalkaba Malboum, candidat aux élections mais finalement disqualifié pour "violation du code d'éthique", ont été annulées. Le Camerounais avait été accusé d'avoir utilisé de l'aide et des ressources de son gouvernement pour mener sa campagne. Une accusation qui s'est avérée finalement infondée et le TAS l'a rétabli dans ses droits. Quant à Palenfo, il a été évincé lors de l'Assemblée générale extraordinaire de Prague en novembre 2017 pour le manque de transparence des élections de Djibouti, pointées du doigt par une trentaine de Comités olympiques africains conduits par la présidente du Comité olympique djiboutien, Aïcha Garad Ali. C'est dans toute cette cacophonie que les représentants des 54 pays membres de l'assemblée générale de l'ACNOA se sont réunis à Tokyo, en marge de la réunion de la Commission exécutive du CIO, pour choisir Berraf, "candidat de consensus", dans l'optique de les guider et d'œuvrer au développement du sport dans le continent.