L'Algérie est le seul pays arabe et méditerranéen à pouvoir faire son admission au BRICS (organisation regroupant cinq pays : Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) en tant que partenaire respecté et crédible, estiment les observateurs les plus avertis. Ils pensent aussi que cela engendrerait une relation plus équilibrée avec l'Europe et une relation davantage paritaire dans les relations internationales. Le directeur de l'Ecole nationale supérieure de sciences politiques, Mustapha Saïdj, a bien annoncé, à l'occasion de la signature d'une convention de partenariat entre l'Ecole nationale supérieure de sciences politiques et l'Université de Shanghai, que " l'Algérie peut rejoindre d'ici 2030 le groupe des BRICS, soulignant que l'appellation de ce cadre de partenariat changera pour devenir les "BRICSA", avant de saluer la réalisation des projets phares engagés par le gouvernement afin de faire de l'Algérie "une puissance économique dans la région méditerranée". D'ailleurs, il est remarquable que son positionnement du fait de son histoire et sa culture politique qui lui sont bien favorables.
Convergence de vues entre Alger et Pekin bien favorables Ainsi donc l'Algérie peut rejoindre le club des pays émergents membres du BRICS d'ici 2030 en s'appuyant sur son programme de diversification économique adopté en 2016 et sur l'accord de partenariat stratégique signé avec la Chine. Et à propos des relations algéro-chinoises, le directeur de l'Ecole nationale supérieure de sciences politiques, Mustapha Saïdj n'a pas omis de rappeler cette relation "historique très forte" entre Alger et Pékin, depuis la reconnaissance par la Chine du gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA), en décembre 1958. M. Saidj a ajouté que le lancement du satellite algérien ALCOMSAT, la réalisation de la nouvelle aérogare internationale, la signature d'un accord dans le cadre de l'initiative "la Route et la sécurité" avec la Chine conjugués à tous les projets lancés dans le cadre de la diversification de l'économie nationale permettront à l'Algérie d'intégrer le cercle des "Nations émergentes". "L'Algérie a été le premier pays arabe à signer en 2014 l'accord de partenariat stratégique avec la Chine, dans le cadre de l'initiative du président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Cet accord commence à donner ses fruits", a souligné M. Saidj, citant, dans ce contexte, le volume des échanges commerciaux entre les deux pays qui avoisine annuellement les 10 milliards de dollars et le montant de 10 milliards de dollars des contrats obtenus par les entreprises chinoises en Algérie, dans les domaines industriels et de travaux publics. L'adhésion à l'initiative chinoise "la Ceinture et la Route" permettra également à l'Algérie de bénéficier de nombreux avantages, a soutenu encore l'intervenant. De son côté, le directeur de l'Université des études internationales de Shanghai, Li Yan Song, a indiqué, qu'elle est "partagée" et vise "le progrès des pays signataires dans l'esprit d'égalité et de respect mutuel". S'appuyant, entre autres, sur la réalisation de projets d'investissements dans les infrastructures et du développement des flux d'échanges commerciaux et économiques, cette initiative lancée en septembre 2013 a suscité des réactions "très positives" au sein de la communauté internationale, a fait savoir M. Song. Plus de 130 pays et 70 organisations internationales ont déjà signé 270 accords de coopération avec la Chine, alors qu'"un grand nombre de projets de coopération ont déjà été réalisés", a-t-il ajouté. Affirmant que Pékin est animé par une volonté de fonder un "partenariat gagnant-gagnant, sans conditions préalables", le directeur de l'Université de Shanghai a plaidé pour "une mondialisation assurant la prospérité des peuples et non la confrontation". Il faut préciser aussi que la Chine a toujours plaidé pour un renforcement de la coopération au sein des Brics. Lancé en 2009, le forum de cinq pays émergents (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), qui rassemblent plus de 40% de la population de la planète, plaide pour une économie mondiale équitable et juste répondant aux intérêts des peuples. Mieux encore, faut-il noter au passage que de son côté, la Russie voit dans cette conjoncture économique mondiale une bonne raison de développer le commerce en devises nationales entre les pays des Brics…