La Chine veut faire du sommet une sorte de vitrine de son influence internationale, à un moment où son affirmation suscite toutes formes de réserves. Chef de file des «BRICS» – Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud –, Pékin a multiplié ces dernières années les initiatives pour davantage peser dans l'ordre économique mondial, avec des innovations institutionnelles comme la Nouvelle Banque de développement des BRICS et surtout la Banque asiatique d'investissements pour les infrastructures. A Hangzhou, la Chine veut promouvoir son modèle de gouvernance, en dépit des difficultés qui se sont abattues sur les BRICS – le Brésil et la Russie traversent une très mauvaise passe économique. Et avec ses + 6,7 % de croissance au premier semestre, l'économie chinoise est guettée par une accumulation de créances irrécouvrables. En outre, le pays a vu son image un peu plus écornée dans la région par ses prises d'îlots dans les mers de Chine du Sud et le jugement très défavorable à son égard de la Cour d'arbitrage de La Haye en juillet. Il est urgent pour Pékin d'affirmer sa capacité d'entraînement sur le terrain de la gouvernance économique, notamment face à l'accord de Partenariat transpacifique américain dont les jours sont peut-être comptés dans sa forme actuelle en raison du rejet qu'il suscite chez les deux candidats à la présidentielle américaine de novembre. La Chine et ses hôtes vont enfin confronter leurs points de vue au sujet du projet d'installation de batteries antimissiles américaines en Corée du Sud. L'initiative continue d'irriter Pékin au plus haut point. La présidente sud-coréenne, Park Geun-hye, a promis d'expliquer la position de son pays au président Xi lors de leur tête-à-tête.