L'investissement hors hydrocarbures sera le moteur principal de la croissance en Algérie pour la période 2008-2009, indique un rapport sur les perspectives 2008-2009 qui sera prochainement publié par l'unité des informations (Intelligence Unit) de la revue "The Economist". Cependant, l'Economist Intelligence Unit prévoit une forte croissance pour la période prévisionnelle référentielle (2008-2009) après un léger recul enregistré en 2006 et une reprise en 2007. Cette forte croissance s'explique, selon l'étude, par l'augmentation prévisible de la production de gaz pour la période 2008-2009 avec l'entrée en production des projets de Ain Salah et Ain Amenas qui atteindront leur plein régime de production. Le rapport prévoit, également, un rôle plus décisif des secteurs hors hydrocarbures qui deviendront le moteur de la croissance économique en raison de l'expansion importante dans les domaines des services, du bâtiment et des travaux publics sous le parrainage du gouvernement, et ce, dans le cadre d'un projet visant à développer les infrastructures et à offrir des logements à des prix raisonnables aux jeunes. En outre, ce rapport tombe au même moment que les prévisions du FMI, qui estime que la Banque d'Algérie a su gérer la poussée inflationniste en 2007 en procédant à une révision de sa politique des taux d'intérêt et qu'en agissant ainsi, la Banque centrale a maintenu le taux d'inflation à moins 4% durant l'exercice précédent. En effet, la notation globale de l'Algérie par le FMI est favorable. Pour le FMI, "la position externe de l'Algérie s'est nettement améliorée grâce au niveau atteint des réserves de change qui couvrent quatre années d'importations, soit jusqu'en 2012". Le Fonds monétaire international estime, également, que les perspectives économiques en Algérie pourraient être assombries par une accélération de l'inflation, une capacité d'absorption limitée qui pourrait être affectée par la qualité des dépenses publiques ainsi qu'une forte baisse des prix du pétrole. Par ailleurs, le rapport publié par l'Economist Intelligence Unit s'attend à la poursuite des efforts visant l'ouverture de l'économie algérienne en vue de drainer les investissements étrangers hors hydrocarbures, la contribution du secteur du bâtiment à la création d'opportunités d'emploi, outre l'utilisation des recettes importantes des hydrocarbures pour l'élargissement du service public et l'augmentation des salaires dans le secteur public. "Le marché prospère du travail appuiera la consommation privée. Néanmoins, la performance du secteur agricole demeure un facteur décisif dans le PIB", est souligné dans ce rapport. Il prédit, également, une croissance constante des exportations durant la période de référence, toutefois la forte demande locale entraînera une hausse des importations. Le document prévoit une croissance accélérée du PIB durant la période référentielle passant de 4,6 % en 2007 à 6,1 % en 2009. L'année 2009 sera celle du recul des pressions inflationnistes, selon les estimations de l'étude qui fait ressortir une moyenne d'inflation passant de 3,8 % en 2007 à 4,4 % en 2008 avant de baisser à 4,1 % en 2009. Le rapport s'attend à une hausse considérable des dépenses publiques eu égard aux enveloppes allouées (destinées au programme de relance économique) et aux crédits complémentaires. Par ailleurs, il prévoit une évolution des revenus à la faveur de l'extension de la production des hydrocarbures et des recettes fiscales levées auprès des firmes pétrolières. Cependant, l'impact de l'impôt sur les sociétés pétrolières deviendra partiel en 2008 grâce aux réductions prévues et qui figurent parmi les efforts du gouvernement visant à simplifier le système fiscal. Au demeurant, "les excédents budgétaires demeureront importants en dépit de la simplification du système fiscal", indique le rapport. Les recettes de l'Algérie étant quasiment limitées aux revenus du pétrole, le rapport établit un lien entre les prévisions relatives aux prix du pétrole et des matières premières et la situation de l'économie mondiale fortement dépendante de l'état de l'économie américaine. Ainsi, ajoute le document, la croissance du PIB mondial s'affaiblira en 2008 face aux prévisions de ralentissement du PIB des Etats-Unis (0,8 %) en 2008, avant de connaître un léger redressement en 2009.