À l'approche des européennes, les autorités italiennes font des déclarations peu diplomatiques à l'égard du gouvernement français. Matteo Salvini dit espérer que les Français ne soutiendront pas LREM d'Emmanuel Macron lors des prochaines élections européennes. Le ministère français des AE a déjà qualifié des déclarations pareilles "d'inadmissibles". Au fur et à mesure que les élections européennes approchent, l'Italie, en la personne des vice-Premiers ministres Luigi Di Maio et Matteo Salvini, s'exprime de plus en plus durement vis-à-vis d'Emmanuel Macron, écrit le quotidien Kommersant. "La popularité de Macron est inférieure à 20%. J'espère que bientôt les Français pourront faire un autre choix (qui ne sera pas au profit du Président en place)", a déclaré mercredi Matteo Salvini à la radio RAI. "Macron semble avoir des problèmes avec des millions de Français à qui il a fait des promesses qu'il n'a pas remplies", a-t-il ajouté. Les relations entre les deux pays se ternissent depuis plusieurs années. En particulier, les Italiens ne pardonnent pas à Paris les bombardements de la Libye en 2011, lancés à leur insu et ayant entraîné la crise migratoire. Rome se souvient encore des sourires moqueurs à l'égard du Premier ministre italien de l'époque Silvio Berlusconi lors d'une conférence de presse de l'ex-président Nicolas Sarkozy et de la chancelière allemande Angela Merkel. Mais avec l'arrivée au pouvoir de la coalition réunissant la Ligue et le Mouvement 5 étoiles, les relations entre Rome et Paris ont commencé à se dégrader sérieusement. En juin 2018, quand le ministre de l'Intérieur Matteo Salvini a ordonné de fermer les ports italiens au navire Aquarius transportant des migrants, Emmanuel Macron a publiquement qualifié la politique du gouvernement italien de "lèpre populiste". Les mois qui ont suivi se sont déroulés dans la même rhétorique polémique, jusqu'en janvier 2019 quand Luigi Di Maio a publié sur Facebook un message de soutien aux "Gilets jaunes" pendant les manifestations en France. Mais ce n'était qu'un début. Récemment, Luigi Di Maio a publiquement accusé la France de provoquer l'immigration par sa "politique néo-coloniale". Les politologues expliquent les attaques anti-françaises, et notamment anti-Macron, par la stratégie de campagne italienne en prévision des législatives européennes en mai. Bien que la Ligue et le M5E se présentent séparément, Emmanuel Macron, qui ne suscite pas de grandes sympathies en Italie, semble être une bonne cible préélectorale que l'on peut accuser de ses propres lacunes, conclut le journal.