La 34ème session ordinaire du Conseil exécutif de l'Union africaine (UA), qui a débuté jeudi à Addis-Abeba (Ethiopie), a clôturé, vendredi en fin d'après-midi, ses travaux par l'adoption de rapports et décisions qui seront soumis au 32ème sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA, prévu les 10 et 11 février. La rencontre, à laquelle a pris part le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel, qui dirige la délégation algérienne aux travaux de cette session préparatoire à la 32ème session ordinaire du sommet de l'UA, a été marquée par l'examen et l'adoption de plusieurs rapports thématiques sur les dossiers stratégiques à l'agenda de l'organisation continentale. Les rapports sur la réforme institutionnelle et le financement de l'UA, la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) ainsi que les rapports portant sur les activités des organes de l'UA, des sous-comités du Conseil exécutif et des comités ad hoc seront ainsi soumis aux dirigeants africains qui devront procéder à leur examen avant de les adopter. Le Conseil exécutif a également examiné la note conceptuelle sur le thème de l'année 2019: "réfugiés, rapatriés et personnes déplacées: vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique", en prélude à son lancement par le sommet de l'UA. Les ministres des Affaires étrangères de l'UA ont aussi procédé au renouvellement des composantes de certains organes et comités de l'UA, à l'instar, du Comité d'experts sur les droits et le bien-être de l'enfant, de la Commission sur le droit international et du conseil consultatif de l'Union sur la corruption et enfin du Conseil de paix et de sécurité.
L'Algérie élue au Conseil de paix et de sécurité pour 3 ans Le chef de la diplomatie algérienne a annoncé, à l'issue de l'opération de renouvellement des composantes du Conseil de paix et de sécurité, que l'Algérie avait été "brillamment" élue au sein de cette instance par le Conseil exécutif de l'UA pour un mandat de trois ans (2019-2022). Cette élection "consacre, une nouvelle fois, la crédibilité de la diplomatie algérienne, sous la conduite du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, et de sa contribution à la préservation de la paix et de la sécurité en Afrique et au-delà", a précisé M. Messahel. "C'est aussi une parfaite reconnaissance de l'apport de l'Algérie à la stabilité régionale, notamment dans le contexte actuel marqué par de grandes turbulences", s'est-il réjoui. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, est arrivé ce vendredi à Addis-Abeba pour représenter le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, au 32ème sommet de l'UA. Il devra également représenter le chef d'Etat au Sommet du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP) et au Sommet du NEPAD qui se tiendront ce samedi.
Nécessité de consolider le consensus autour des réformes engagées Le 32e sommet des chefs d'État et de gouvernements de l'Union africaine (UA), dont les travaux débuteront dimanche à Addis-Abeba (Ethiopie), se déroule dans un contexte marqué par la volonté commune de consolider le consensus autour des réformes engagées par l'instance continentale. Les dirigeants africains, dont le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, représentant du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, aux travaux de ce sommet, procéderont à l'examen et à l'adoption de plusieurs rapports thématiques sur des dossiers stratégiques de l'UA. L'Algérie présentera, dans ce sens, un rapport du président Bouteflika sur la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique lors de ce 32ème sommet de deux jours. "Le rapport du président Bouteflika, qui avait été désigné par ses pairs comme champion compte tenu de l'expérience de l'Algérie en matière de lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent, comportera certainement des recommandations qui feront l'objet d'une décision du sommet", avait indiqué le ministre des Affaires étrangères, Abdelkader Messahel. L'Algérie présentera ce rapport dans le cadre du mandat confié au président Bouteflika, désigné par ses pairs en 2017 comme coordonnateur de l'UA dans la prévention et la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent en Afrique. Ce rapport figure parmi les plus importants dossiers inscrits au sommet de l'Union. D'autres questions seront examinées par les chefs d'État et de gouvernements africains dont celui relatif au thème du sommet pour 2019 : "Réfugiés, rapatriés et personnes déplacées : vers des solutions durables aux déplacements forcés en Afrique". Les pays africains se sont engagés à résoudre les incertitudes qui entourent les réfugiés et les déplacés en Afrique lors du 34ème Conseil exécutif de l'UA tenu les 7 et 8 février dernier, en prélude au 32ème sommet de l'UA. Ils sont ainsi appelés à agir "plus efficacement" sur les conflits et crises dont l'éclatement et la persistance sont considérés comme la cause première des déplacements forcés. Le sommet aura aussi à examiner d'autres grands chantiers de l'UA visant à faire aboutir les réformes entamées, notamment le renforcement de l'intégration économique en Afrique et la mise en œuvre de la zone de libre-échange continentale. Il est aussi demandé, lors de ce sommet, un soutien "énergique" afin de consolider davantage le processus de réformes institutionnelles indispensables de l'Union visant à renforcer la capacité organisationnelle de l'UA, réaliser sa vision et sa mission et renforcer son leadership sur la scène internationale. Pour rappel, M. Ouyahia a pris part ce samedi au 28ème Sommet du Forum du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (MAEP), qui a enregistré la présentation de deux rapports d'évaluation concernant la République de Côte d'Ivoire et la République du Mozambique. Il est à signaler, par ailleurs, que l'Algérienne Fatima Zohra Karadja a été élue Vice-Présidente du Panel des personnalités éminentes du MAEP et l'ex-Premier ministre éthiopien, Hailemariam Dessalegn, a été élu membre de ce Panel. M. Messahel a, quant à lui, pris part aux travaux de la 34ème session du Conseil exécutif de l'UA, préparatoires du sommet de l'UA. Lors des travaux du Conseil exécutif, l'UA a réitéré son appui aux efforts menés, sous les auspices des Nations Unies, à travers le mécanisme africain mis en place lors du sommet de Nouakchott pour la recherche d'une solution au conflit du Sahara Occidental.
Des "avancées notables" dans le développement de l'Afrique en 2018 Des "avancées notables" dans le développement de l'Afrique ont été enregistrées en 2018, une année marquée par une "accélération spectaculaire" des perspectives de l'intégration à l'échelle du continent africain, a affirmé samedi à Addis-Abeba M. Ibrahim Assane Mayaki, secrétaire exécutif de l'agence de développement de l'Union africaine (ADUA/NEPAD). "L'année 2018 a permis de réaliser des avancées remarquables pour le développement de l'Afrique et, implicitement, pour l'Agence de développement de l'Union africaine (ADUA), qui a remplacé le NEPAD", a indiqué M. Mayaki lors d'un point de presse consacré au bilan annuel du NEPAD, tenu en marge du 32ème sommet de l'UA prévu dimanche et lundi. Il a relevé également une "accélération spectaculaire" des perspectives de l'intégration à l'échelle du continent africain en 2018. "Des jalons décisifs ont été posés et des étapes irréversibles ont été franchies concernant deux des objectifs phares de I'Agenda 2063 de l'UA Africaine à savoir la création d'une zone de libre-échange à l'échelle continentale et celle d'un marché unique du transport aérien", s'est-il félicité. Il a estimé que la zone de libre-échange continentale, entérinée par les chefs d'Etat et de gouvernement de l'UA lors du sommet extraordinaire de Kigali (mars 2018) "ouvre des perspectives nouvelles à l'intégration régionale". "Aux termes de cet accord, qui devra être ratifié par 22 Etats signataires pour entrer en vigueur, les droits de douane frappant les échanges intra-africains seront progressivement éliminés, ce qui permettra aux entreprises africaines de négocier plus facilement sur le continent et de répondre aux demandes d'un marché en pleine croissance", a-t-il expliqué. Les estimations de la Commission économique pour l'Afrique (CEA) indiquent que la ZLEC "pourrait accroître le commerce intra-africain de 52,3 %, une proportion qui pourrait doubler si les obstacles non-tarifaires étaient également réduits", a-t-il estimé, ajoutant que les exportations industrielles africaines devraient bénéficier le plus de la ZLEC, qui, une fois réalisée, "deviendra la plus importante zone de libre-échange continentale de la planète, au regard de la population concernée par le traité". Pour ce qui est du marché unique du transport aérien, lancé en 2018 par la Commission de l'UA, cette initiative marque une "importante étape pour accroitre sa mise en œuvre, a-t-il relevé, rappelant que "80% du trafic aérien en Afrique est encore assuré par des compagnies étrangères". La libéralisation de l'accès au marché entre Etats africains, le libre exercice des droits de trafic et la libéralisation des fréquences "doit permettre de contribuer à l'intégration et à la croissance socio-économique du continent", a-t-il indiqué, estimant que ses bénéfices escomptés dans les domaines du commerce, du tourisme, des investissements transfrontaliers dans les industries de production et de services "à 300 000 emplois directs et des millions d'emplois indirects". Il a relevé, en outre, que des "progrès tangibles" ayant permis de répondre aux impératifs prioritaires en matière de développement des pays membres ont été réalisés". Il s'agit de l'initiative présidentielle des champions des infrastructures, visant à développer 10 mégaprojets, dont l'autoroute transsaharienne Alger-Lagos, le câble en fibre optique transsaharien interconnectant l'Algérie au Nigeria, via le Niger, ainsi que le gazoduc transsaharien reliant l'Algérie au Nigeria. D'autres projets touchants divers domaines visant la satisfaction des besoins humains fondamentaux, dont l'éducation, la santé, l'assainissement, la sécurité alimentaire, le logement, l'eau potable et l'énergie sont en bonne voie de concrétisation. M. Mayanki a souligné que "certaines décisions et des actions décisives et parfois désagréables (à court terme) doivent être prises", reconnaissant, toutefois, que "plusieurs de ces décisions et actions ont peu de chances de recevoir un large soutien international". "C'est donc la raison principale qui fait que l'Afrique, des individus aux dirigeants aux niveaux national, régional et continental, doit promouvoir et défendre un nouveau discours sur son propre développement, avec l'engagement de mettre ses propres ressources matérielles et sociales à la disposition de ce développement", a-t-il dit, tout en estimant que "la tâche n'est pas impossible".
22 millions de personnes déplacées et réfugiées recensées en 2018 L'Union africaine comptait en 2018, plus de 14,7 millions de personnes déplacées et 7,3 millions de réfugiés, soit un total de 22 millions de personnes recensées, a relevé jeudi à Addis-Abeba la Secrétaire exécutive de la Commission économique pour l'Afrique, Vera Songwe. "Nous avons recensé dans notre union 14,7 millions de personnes déplacées et 7,3 millions de réfugiés, soit un total de 22 millions de personnes enregistrées en 2018", a-t-elle estimé devant les ministres des Affaires étrangères africains réunis lors de leur 34è session ordinaire du Conseil exécutif. Elle a noté qu'au cours des six premiers mois de 2018, quelque 2 millions de nouvelles personnes ont été déplacées, principalement de 5 pays (République centrafricaine, Nigéria, Soudan du Sud, République démocratique du Congo et Somalie". "Les femmes sont souvent les plus durement touchées. La proportion de femmes réfugiées au Tchad et au Togo était de 56% en 2017", a-t-elle encore déploré. Le statut des réfugiés, des rapatriés et des personnes déplacées en Afrique sera au cœur des discussions de la 32ème session du sommet des chefs d'Etat et de gouvernement de l'Union africaine (UA) qui se tiendra les 10 et 11 février à Addis-Abeba. Les pays membres de l'UA se sont engagés à résoudre les incertitudes qui entourent les réfugiés et les déplacés en Afrique lors du 37ème Comité des Représentants permanents tenue les 15 et 16 janvier dernier au siège de l'organisation continentale à Addis-Abeba. Les recommandations issues de la session ordinaire du Conseil exécutif seront examinées lors du 32ème sommet de l'UA.