Bien que la plupart des pays européens aient reconnu la légitimité de Juan Guaido en tant que Président vénézuélien par intérim, l'Italie a appelé à une nouvelle élection. Rome désapprouve en effet l'ingérence de Washington dans les affaires intérieures de Caracas, a expliqué à Sputnik un expert italien. Au moins 17 pays membres de l'UE ont reconnu Juan Guaido comme "Président par intérim" du Venezuela. Mais d'autres, parmi lesquels la Grèce, l'Irlande et l'Italie n'en ont pas fait de même. Rome a ainsi appelé à une nouvelle élection. Sputnik a parlé de cette crise avec Paolo Salom, observateur du journal Corriere della Sera. Cette position du gouvernement italien n'est pas si isolationniste qu'elle n'y paraît, souligne M.Salom. "Notre gouvernement considère la crise au Venezuela comme un nouveau coup d'État organisé par la Maison-Blanche. C'est pour cela que nous observons une telle réaction de l'Italie". Celle-ci s'expliquerait en outre par la volonté des différentes forces au sein du gouvernement de s'attirer la sympathie des électeurs en prévision des législatives européennes. Or, ceux-ci sont souvent mécontents de ce que font les États-Unis. Les Italiens ayant voté pour le gouvernement actuel partagent sa position sur le Venezuela, estime l'expert. Quant au soutien accordé à M.Guaido par la plupart des pays européens, il est dû à la situation de la population vénézuélienne, ajoute-t-il. "Tout le monde sait que le Venezuela est un pays pauvre, malgré ses énormes réserves de pétrole. […] Je pense que cette réaction est une sorte de soutien humanitaire". L'Italie soutient la tenue de nouvelles élections au Venezuela, mais ne veut pas s'immiscer dans sa politique intérieure, a tenu à souligner Paolo Salom. "C'est une bonne position", a-t-il déclaré. "Même si les dernières élections présidentielles ont été honnêtes […], la situation actuelle au Venezuela est tragique", a évalué l'éditorialiste, pour lequel le mieux serait de permettre aux Vénézuéliens de décider par eux-mêmes de leur gouvernement.
Guterres réaffirme être prêt à aider résoudre la crise Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, a réaffirmé lundi être prêt à servir d'intermédiaire pour négocier une solution à la crise politique au Venezuela, durant un entretien avec le ministre vénézuélien des Affaires étrangères. M. Guterres a rencontré le chef de la diplomatie vénézuélienne Jorge Arreaza à New York, à la demande de Caracas, alors que perdure la crise politique entre le président Nicolas Maduro et le leader de l'opposition Juan Guaido. "Le secrétaire général a réaffirmé que son offre de bons offices aux deux parties était toujours valable pour mener des négociations sérieuses afin d'aider le pays à sortir de l'actuelle impasse au bénéfice du peuple du Venezuela", a dit le porte-parole de l'ONU, Stephane Dujarric. Guterres veut avoir l'accord des deux parties avant de passer à l'action. Selon des diplomates de l'ONU, le gouvernement de Nicolas Maduro est prêt à de tels pourparlers mais il n'est pas encore clair quelle est la position de Juan Guaido. Chef du Parlement vénézuélien, M. Guaido, s'est proclamé le 23 janvier président par intérim du Venezuela. Washington a proposé au Conseil de sécurité de l'ONU un projet de résolution appelant le Venezuela à faciliter une aide humanitaire internationale et à s'engager vers un scrutin présidentiel. Le texte a suscité une contre-proposition de la Russie, la Chine, la Turquie et l'Iran. Le Venezuela est confronté à une grave crise économique marquée d'une hyperinflation ainsi que de pénuries de médicaments et de vivres. Selon l'ONU, 2,3 millions de Vénézuéliens ont quitté le pays depuis 2015, fuyant la pire crise économique de l'histoire récente du pays pétrolier.