Synthèse Saïd B. Le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, présentera la Déclaration de politique générale lundi prochain devant l'Assemblée populaire nationale (APN), a-t-on appris lundi auprès de l'Assemblée.
La Déclaration de politique générale qui sera présentée en séance plénière devant les députés de l'APN, sera suivie d'un débat général qui se poursuivra jusqu'à mercredi, alors que les réponses de M. Ouyahia aux questions et préoccupations des députés sont programmées jeudi 28 février dans l'après-midi, précise la même source. La Déclaration de politique générale comprend six chapitres relatifs au bilan du gouvernement dans les différents secteurs et une conclusion axée sur "les vertus de la continuité". Elle comprend une évaluation du bilan du gouvernement qui "reflète de nombreuses avancées dans la mise en œuvre du programme du président de la République". "Ces avancées soulignent les vertus de la continuité, qu'il s'agisse de la continuité dans le quinquennat actuel de son Excellence le Président Abdelaziz Bouteflika, ou qu'il s'agisse de la continuité dans le processus de reconstruction nationale conduit par le chef de l'Etat", souligne le document. La Déclaration est accompagnée d'annexes résumant les résultats du quinquennat 2014-2018, mais aussi de la période allant de 1999 à 2018. Il s'agit d'un bilan quinquennal 2014-2018 "riche en réformes et en réalisations", note le document, soulignant que "les cinq dernières années qui sont riches en avancées dans la modernisation de l'Etat, ont été marquées par l'exécution quasi-totale des engagements pris par le chef de l'Etat lorsqu'il s'est présenté devant le peuple en avril 2014". Pour ce qui est du bilan 1999-2018, il est qualifié de "véritable renaissance nationale, fruit de la continuité". Le document cite notamment le rétablissement de la paix et de la réconciliation nationale, ainsi que les "réalisations physiques imposantes", entre autres la livraison totale de plus de 4 millions de logements, l'évolution des indicateurs du développement humain (les taux de scolarisation, de raccordements à l'eau potable, aux réseaux d'assainissement, à l'électricité proches de 100%), de même que le remboursement par anticipation de plus de 25 milliards USD de dettes. Pour ce qui est des chapitres de la Déclaration de politique générale, le premier est consacré à l'amélioration de la gouvernance et le renforcement de l'Etat de droit, réparti en quatre sections, à savoir la modernisation de la gouvernance territoriale et des rapports avec les citoyens, la numérisation de l'administration publique et la poursuite de la modernisation de la gouvernance financière. Le deuxième chapitre relatif à l'économie englobe plusieurs secteurs, notamment l'agriculture, le développement rural, la pêche, l'industrie, les mines, l'énergie, le tourisme, l'artisanat et le commerce. Le troisième chapitre du document concerne la consolidation des infrastructures de base, alors que le quatrième chapitre s'intéresse au développement humain dans divers domaines. Le cinquième chapitre est consacré au développement social et culturel et comprend sept sections. Enfin, le sixième chapitre concerne la communauté nationale à l'étranger, la politique étrangère et la défense nationale.
La crise pétrolière "n'a pas bloqué le rythme de reconstruction" du pays La baisse des prix du pétrole entamée en 2014 "n'a pas bloqué le rythme de reconstruction" de l'Algérie en dépit d'une perte allant jusqu'à 70% de ses revenus aux pires moments de ce choc extérieur, souligne le document portant la Déclaration de politique générale du gouvernement. "La crise des prix du pétrole a commencé en 2014, atteignant son paroxysme en 2016, et n'a connu qu'une modeste amélioration depuis lors. Comme de nombreux autres pays pétroliers, l'Algérie a perdu jusqu'à 70% de ses revenus aux pires moments de cette crise. Cependant, ce choc extérieur n'a pas bloqué le rythme de reconstruction du pays", note le document. Dans sa présentation des principales réalisations économiques, la même source note, tout d'abord, que le PIB est passé de 160 milliards de dollars en 2016 à 168 milliards de dollars en 2017 et se projette à 184 milliards de dollars en 2018. Il est, cependant, précisé que la croissance, qui a été de 3,2% en 2016, s'est poursuivie à un niveau moindre en 2017 (1,4%) et connaitra une remontée en 2018 avec une projection de 2,2%. Cette croissance est "modeste" du fait du recul du secteur des hydrocarbures, car hors hydrocarbures, la croissance aura été de 2,2% en 2017 et s'annonce de 3,4% en 2018, ajoute le document.
Investissements: progressions "palpables" Concernant les réalisations par les grands secteurs économiques, il est relevé que dans l'industrie, les Pouvoirs publics se sont attelés à mettre en place plusieurs mesures destinées à améliorer l'environnement de l'investissement. Dans ce sens, l'investissement "connaît une progression palpable": au delà des projets d'envergure nationale dont les lancements et les inaugurations se succèdent, "l'ANDI enregistre également un important flux de projets initiés par des investisseurs dans tous les secteurs. Les besoins nationaux sont désormais couverts y compris pour les industries agro-alimentaires, électroniques, de matériaux de construction ou de produits sidérurgiques." Les exportations de produits industriels se multiplient peu à peu avec les encouragements des Pouvoirs publics. "La bataille à présent est d'organiser la communauté des opérateurs pour qu'elle s'investisse davantage dans les créneaux de l'industrie des exportations, qu'il s'agisse de la chaîne d'activités liées aux exportations ou qu'il s'agisse du transport de fret maritime et aérien". Quant à la relance du secteur des mines, la même source soutient que l'exploitation des mines de phosphates a connu récemment un "nouveau départ" avec le projet de Bled El Hedba (wilaya de Tébessa), qui décuplera la production phosphatière et entraînera une véritable industrie d'engrais dans l'est du pays. Pour les mines de fer, des préparatifs sont en cours en vue d'une prochaine relance à même d'accompagner le développement de l'industrie sidérurgique locale. Celle-ci concernera d'abord les mines de Boukhadra et Ouenza qui verront l'augmentation de leurs productions. En ce qui concerne le gisement de Gara Djebilet (wilaya de Tindouf), des essais en laboratoire et des contacts avec des partenaires sont en cours, "nous rapprochant de sa mise en valeur au cours de la prochaine décennie". Dans le secteur de l'énergie, l'évaluation des perspectives nationales en matière d'hydrocarbures à l'horizon 2030 a été mise à jour par la Sonatrach, rappelle le document. Cette approche est portée par une "volonté résolue" de multiplier la prospection et la mise en valeur de toutes les potentialités en hydrocarbures, terrestres, maritimes, conventionnelles et non conventionnelles. Cette démarche permettra de doubler les volumes annuels de découvertes pour compenser l'épuisement des réserves en place. Par ailleurs, les champs pétroliers et gaziers font l'objet d'un effort soutenu de remise à niveau, ce qui explique la baisse actuelle de 13% de la production de pétrole, fait savoir le document. La compagnie Sonatrach a également engagé une stratégie de valorisation accrue des hydrocarbures (développement local et à l'international des capacités de raffinage de pétrole brut, développement de la pétrochimie à l'image du nouveau complexe de production de polypropylène à Arzew). Par ailleurs, elle s'est attelée à la renégociation des contrats d'exportations de gaz avec ses clients étrangers, tandis qu'un projet de révision de la loi sur les hydrocarbures est en cours de préparation pour améliorer l'attractivité de notre pays en matière d'exploration et d'exploitation de cette richesse nationale. Quant aux énergies renouvelables, le document souligne qu'outre l'entrée en service, en 2017, de 5 installations d'une capacité globale de 125 mégawats (Msila, Ouargla, Djelfa, Laghouat et Batna), un appel d'offres a été lancé pour mobiliser la participation des investisseurs locaux à la production de 150 mégawats d'électricité photovoltaïques, sachant qu'en parallèle, 150 autres mégawats seront réalisés par les entreprises publiques du secteur. De surcroît, Sonatrach, qui produit déjà de l'électricité photovoltaïque pour ses propres champs, a été chargée par le gouvernement de prendre le leadership dans la production de l'électricité photovoltaïque ainsi que dans la création d'un environnement industriel dans ce domaine et cela en mobilisant des partenaires étrangers de renommée. C'est donc avec ces actions combinées que l'objectif de production de 4.500 mégawats sera atteint dans les cinq prochaines années, avance le document. En ce qui concerne l'efficacité énergétique, le programme tracé en ce domaine connaît une accélération grâce à une plus forte implication des collectivités locales (éclairage public, alimentation des équipements publics). Ces efforts viennent s'ajouter à ceux déjà en cours notamment dans la conversion des véhicules à la motorisation au GPL. Le document rappelle que pour la production classique d'électricité, durant les années 2017 et 2018, une puissance nouvelle de près de 2.200 mégawats a été mise en service au nord du pays, alors que dans le Sud, le pôle In Salah, Adrar, Timimoun a été renforcé par une nouvelle puissance installée de 34 mégawats en turbines à gaz, à laquelle s'ajoutent une série de centrales au diesel, de turbines à gaz mobile et de microcentrales totalisant plus de 110 mégawats (Tamanrasset, Adrar, Tindouf, Béchar, Illizi et Ghardaïa). Quant à l'alimentation des foyers en énergie, elle se poursuit à un rythme toujours soutenu: les années 2017 et 2018 ont enregistré le raccordement de plus de 550.000 foyers à l'électricité et de près de 500.000 foyers à l'alimentation au gaz naturel. Abordant le secteur agricole, le document indique que les importants soutiens publics successivement décidés par le président de la République se sont traduits par un "véritable décollage" qu'il s'agit désormais de prolonger et de canaliser. En effet, l'agriculture représente aujourd'hui 12,3% du PIB avec une valeur globale de production supérieure à 3.200 milliards DA, et des emplois assurés à plus de 2,6 millions de personnes. A l'exception des céréales, du lait et des viandes, la production agricole locale couvre les besoins du marché et dégage déjà des excédents pour l'exportation. La production céréalière est passée de 35 millions de quintaux à plus de 60 millions de quintaux, tandis que la production de maraîchage est passée de 130 à 136 millions de quintaux. La production de viande dépasse les 10 millions de quintaux, alors que la production de lait atteint 3,5 milliards de litres. Les Pouvoirs publics œuvrent à soutenir cette dynamique sous diverses formes. Ainsi, en termes d'infrastructures, les surfaces irriguées ont été portées à plus de 1,3 million d'hectares, les réseaux d'électrification agricole ont été étendus de 10% atteignant 7.000 kilomètres, et près de 2.000 forages d'eau ont été réalisés ou réhabilités. Concernant le foncier agricole, la conversion du droit de jouissance en acte de concession agricole est en voie de parachèvement pour plus de 200.000 concernés qui travaillent près de 2,3 millions d'hectares, alors que la situation de près de 23.000 bénéficiaires de l'accès à la propriété foncière sur une superficie de 167.000 hectares a été régularisée. En outre, il a été enregistré l'attribution de près de 1,2 million d'hectares du domaine privé de l'Etat au bénéfice de plus de 36.000 concessionnaires pour l'investissement dans le domaine agricole.
La dette extérieure de l'Algérie à près de 1,8 milliard de dollars en juin 2018 La dette extérieure de l'Etat s'est établie à 1,797 milliard de dollars en juin 2018 y compris le prêt d'un (1) milliard de dollars contracté en 2016 auprès de la Banque africaine de développement (BAD), indique le document. Ainsi, la dette extérieure publique de l'Algérie représente 1,06% du PIB du pays, précise la même source. Quant à la dette publique interne, elle a atteint 36% du PIB, souligne le document qui soutient que ce ratio est encore "bien raisonnable", notamment du fait des emprunts contractés par le Trésor auprès de la Banque d'Algérie au titre de l'article 45 bis de la Loi sur la monnaie et le crédit. "Avec l'épuisement de sa propre épargne logée au Fonds de régulation des recettes (FRR), le Trésor a enregistré une augmentation de la dette publique", note le même document. Pour rappel, l'article 45 bis de la Loi sur la monnaie et le crédit stipule que "la Banque Algérie procède, à titre exceptionnel et durant une période de cinq années, à l'achat directement auprès du Trésor, de titres émis par celui-ci, à l'effet de participer, notamment à la couverture des besoins de financement du Trésor, au financement de la dette publique interne et au financement du Fonds National d'Investissement (FNI)." En outre, l'article 45 bis note que "ce dispositif est mis en œuvre pour accompagner la réalisation d'un programme de réformes structurelles économiques et budgétaires devant aboutir, au plus tard, à l'issue de la période susvisée, notamment, au rétablissement des équilibres de la trésorerie de l'Etat et de l'équilibre de la balance des paiements". A travers ce nouvel instrument, il s'agit de couvrir les besoins de financement du Trésor, de financer le remboursement de la dette publique interne et ce, en particulier, les titres de l'Emprunt national pour la croissance levé en 2016, les titre du Trésor émis en contrepartie du rachat de la dette bancaire de Sonelgaz et les titres du Trésor émis au profit de la Sonatrach en compensation du différentiel sur les prix des carburants importés et de l'eau dessalée. Il s'agit aussi, dans le cas échéant, de permettre au Trésor de doter en ressources le Fonds National d'Investissement (FNI), au titre des prises de participation de l'Etat dans des investissements ou de financements à long terme de programmes publics d'investissements.
Le volet social, axe majeur de la politique publique La Déclaration de politique générale du gouvernement, qui sera présentée lundi prochain par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, devant les députés de l'Assemblée populaire nationale (APN), accorde une importance majeure au volet social. Ce volet constitue une dimension bien inscrite dans le programme du président de la République et "fortement" traduit dans le Plan d'action du gouvernement. Ainsi, près de 270.000 personnes handicapées bénéficient auprès de l'Etat d'une aide sociale et d'une prise en charge de leur protection sociale, le tout pour un coût annuel de plus de 14 milliards DA. Au profit des familles en difficulté, celles-ci font l'objet de la mise en place d'une banque de données sur la famille, la dynamisation du dispositif d'accueil, d'écoute et d'orientation des familles en difficultés sociales, le renforcement de l'aide matérielle aux familles en difficultés (au bénéfice de plus de 150.000 personnes), et la lutte contre la mendicité familiale. De ce fait, une importante action est poursuivie annuellement en matière de protection de plus de 12.000 femmes en détresse. Certaines de ces femmes bénéficient de micro crédits ou d'emplois pour disposer d'un revenu. Concernant les personnes âgées, les conditions de vie sont l'objet d'un "intérêt soutenu" de l'Etat, notamment à travers l'encouragement à la prise en charge des personnes âgées au sein de leur propre environnement familial, et en menant "si nécessaire" une médiation auprès de la famille pour le maintien en son sein de la personne âgée. S'agissant de l'enfance en difficulté ou démunie, il est relevé une sensibilisation de la société aux problèmes de cette catégorie, menée par voie de campagnes publicitaires et l'organisation d'une protection de l'enfance en danger, soit en placement dans des établissements spécialisés pour enfance assistée (près de 3000 cas) ou en kafala (près de 800 cas), ainsi que d'accueil de la petite enfance (près de 123.000 cas). Quant à la promotion de la place et du rôle de la femme, ils sont au centre de l'action du gouvernement en application des politiques engagées par le président de la République. A ce titre, il est relevé que les femmes sont présentes de "manière significative" dans de nombreux corps civils et sécuritaires des personnels de l'Etat, atteignant même des "positions de majorité" comme dans les secteurs de la santé et de l'éducation nationale. Dans le domaine du travail et de la protection sociale, le champ de couverture de la sécurité sociale a augmenté de 9% au cours des douze derniers mois, atteignant ainsi près de 13.400.000 assurés sociaux auxquels s'ajoutent 25 millions d'ayants droit. Au total, ce sont donc plus de 39 millions de personnes, soit 91% de la population, qui bénéficient de la sécurité sociale. Concernant le système national de retraite, il est fondé sur des normes "sans égal" dans le bassin méditerranéen, qu'il s'agisse du taux de pension de retraite ou des règles de calcul de la pension, basées notamment sur les salaires des cinq dernières années. La Caisse nationale des retraites (CNR) qui gère 3,2 millions de retraités est en "déficit chronique" depuis 2013. Ce déficit a d'abord consommé les réserves de la Caisse elle-même. Il a été comblé par la suite grâce à la solidarité entre les caisses sociales (et notamment la CNAS) qui ont mobilisé plus de 1000 milliards DA. Depuis 2018, le concours de l'Etat s'est avéré "indispensable" avec d'abord une subvention budgétisée de 500 milliards DA pour l'exercice en cours, celle-ci s'est avérée "insuffisante" pour boucler l'année en cours, nécessitant un appoint de 64 milliards DA. Pour l'évolution et la lutte contre le chômage, la relance de l'activité qui a suivi l'allègement de la crise financière a permis un recul du chômage dont le taux est passé de 11,7% en septembre 2017 à 11,1% en Avril 2018. Ce "léger recul global" s'est accompagné de la même tendance baissière du chômage chez les jeunes (recul de 28,3% à 26,4%), et notamment chez les diplômés universitaires (recul de 18,2% à 16,8%) ainsi que chez les diplômés de la formation professionnelle (recul de 14,2% à 12,8%). S'agissant de la prise en charge des moudjahidine et ayants droit, ce "volet majeur" constitue un "devoir moral et légal" de l'Etat en direction des artisans de la Révolution du 1er Novembre 1954. Il a enregistré notamment un versement régulier des pensions aux moudjahidine et ayants droit en même temps que le fichier des concernés fait l'objet d'un "assainissement continu", l'organisation de la prise en charge médicale des moudjahidine et ayants droit au niveau des hôpitaux civils et militaires et le renforcement du réseau des centres de soins et de repos destinés à cette catégorie et leur réhabilitation. Pour la prise en charge de la mémoire et de la lutte du peuple algérien, outre la "place significative" prise par l'enseignement de l'Histoire nationale dans les programmes des différents paliers de l'éducation nationale notamment, un travail de mémoire se poursuit au fil des décennies. Parallèlement, les Pouvoirs publics veillent à initier des actions de nature à "promouvoir" la connaissance de l'Histoire de la résistance et de la lutte de Libération nationale auprès de la population par des programmes et actions. Dans le secteur de la communication, les deux dernières années ont enregistré la poursuite du développement des moyens de communication en Algérie qui compte aujourd'hui plus de 200 titres de presse écrite de diverses catégories, une quarantaine de chaînes de télévision, une cinquantaine de radios publiques nationales et locales, et plus d'une vingtaine de journaux électroniques. Il est vrai que toute cette corporation de médias se déploie d'une manière "quelque peu anarchique", l'Autorité de régulation de l'audiovisuel "n'arrivant pas à exercer réellement" son mandat, alors que l'Autorité de régulation de la presse écrite n'est pas encore mise en place avec le concours du gouvernement mais aussi des deux Chambres du parlement. Les Pouvoirs publics "poursuivent leurs efforts" pour le développement de la presse locale. Dans ce cadre, il y est noté l'installation de 115 émetteurs FM au bénéfice de la radio, dont la grande majorité dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, le déploiement, au bénéfice de la télévision de 12 nouveaux émetteurs de la TNT. En outre, un bouquet comportant cinq chaînes de télévisions publiques, 55 chaînes de radios publiques et le fil de l'Agence de presse est désormais diffusé par le biais du Satellite ALCOMSAT 1 à l'intérieur du pays et vers l'étranger, un important effort de formation universitaire dans le domaine des médias. Enfin, il y a lieu de préciser également que la publicité "n'est guère contrôlée par l'Etat". En effet, sur un marché publicitaire annuel de 11,5 milliards DA, seuls 7,2 milliards DA empruntent le circuit de l'ANEP. De plus, cette manne publicitaire va à plus de 80% à la presse privée tous médias confondus.
Développement des moyens de communication en Algérie Les deux dernières années ont enregistré la poursuite du développement des moyens de communication en Algérie, relève la Déclaration de politique générale. "Aujourd'hui, l'Algérie compte plus de 200 titres de presse écrite de diverses catégories, une quarantaine de chaînes de télévision, une cinquantaine de radios publiques nationales et locales et plus d'une vingtaine de journaux électroniques", précise le document. Toutefois, le gouvernement a noté que "toute cette corporation des médias se déploie d'une manière quelque peu anarchique", ajoutant que "l'Autorité de régulation de l'audiovisuel n'arrive pas à exercer réellement son mandat, alors que l'Autorité de régulation de la presse écrite n'est pas encore mise en place avec le concours de l'Exécutif, mais aussi des deux Chambres du parlement". Concernant le développement de la presse locale, la Déclaration note que les "Pouvoirs publics poursuivent leurs efforts" dans ce domaine, citant, à ce propos, "l'installation de 115 émetteurs FM au bénéfice de la radio, dont la grande majorité dans les wilayas du Sud et des Hauts-Plateaux, le déploiement, au bénéfice de la télévision de 12 nouveaux émetteurs de la TNT". En outre, un bouquet comportant cinq chaînes de télévision publiques, 55 chaînes de radios publiques et le fil de l'Agence de presse est désormais diffusé par le biais du Satellite ALCOMSAT 1 à l'intérieur du pays et vers l'étranger, rappelle le document, soulignant un "important effort" de formation universitaire dans le domaine des médias. Enfin, la Déclaration précise que la publicité "n'est guère contrôlée par l'Etat", relevant que "sur un marché publicitaire annuel de 11,5 milliards DA, seuls 7,2 milliards DA empruntent le circuit de l'ANEP" et que cette manne publicitaire "va à plus de 80% à la presse privée tous médias confondus".
L'action diplomatique basée sur la "continuité et le dynamisme" Le gouvernement compte poursuivre une politique étrangère basée sur "la continuité, le dynamisme et la constante" au niveau des différentes régions du monde, faisant de la sécurité de la sous-région une "préoccupation majeure" de l'action extérieure de l'Etat, souligne la déclaration de politique générale de l'exécutif, qui sera présentée devant le parlement. La politique extérieure du pays figurant sous l'intitulé "une politique étrangère offensive" évoque les actions de la diplomatie algérienne sous la direction du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, notamment ces deux dernières années au niveau des différentes régions du monde, mettant en exergue "la continuité, le dynamisme et la constante" ayant caractérisé cette politique. Dans le même contexte, après avoir souligné que "la sécurité de la sous-région demeure une préoccupation majeure de l'action extérieure de notre pays", la Déclaration de politique générale a rappelé les efforts menés pour le dénouement de la crise libyenne, qui se sont traduits par "un soutien sans faille" à la mission du Représentant spécial des Nations unies pour la Libye, Ghassan Salamé, et aux réunions des pays voisins de la Libye ainsi qu'aux conférences internationales conviées sur ce dossier. Plaidant pour une "solution politique inclusive en Libye", l'Algérie continuera à entretenir un dialogue intense avec toutes les composantes politiques et sociales du pays voisin, a ajouté le gouvernement dans son document. S'agissant de l'action diplomatique au Mali, le gouvernement a cité l'Accord de paix et de réconciliation signé en 2015 à Alger, affirmant que "l'Algérie demeure active pour le suivi et la mise en œuvre de cet accord à travers le Comité de suivi qu'elle préside". Quant à la situation au Sahel, le gouvernement a soutenu que cette région est exposée à une "instabilité chronique découlant de foyers de tensions périphériques". Présente à travers des actions de "solidarité multiformes en direction des pays de la région", Alger apporte aussi sa contribution à la lutte contre le terrorisme, soit à titre bilatéral soit dans le cadre des mécanismes régionaux africains mis en place, (Comité d'Etat-Major Conjoint et l'Unité de Fusion et de Liaison entre Services de renseignement), a tenu à rappeler le gouvernement. Evoquant la coopération au sein du Maghreb, le document de l'exécutif a signalé que "l'Algérie œuvre, chaque fois que possible, à la consolidation des relations multiformes avec ses voisins", citant le cas de la Tunisie, avec laquelle, la coopération ne cesse de se densifier et la Mauritanie, où les liens viennent de se consolider par l'ouverture d'une voie de passage routière entre les deux pays. Pour ce qui est de l'Union du Maghreb arabe (UMA), l'Algérie a réclamé la tenue de réunions ministérielles statutaires devant être consacrées à l'examen de la mise en œuvre des propositions de réformes qu'elle avait soumises.
Une diplomatie multilatérale pour les intérêts stratégiques du pays Abordant le conflit du Sahara occidental, le gouvernement a souligné que l'Algérie poursuit son "engagement constructif aux côtés des Nations unies pour une solution à même de permettre l'exercice du droit à l'autodétermination par le peuple sahraoui" et "apporte son soutien aux réfugiés sahraouis présents sur son sol", tout en cultivant des "relations de solidarité avec la République arabe sahraouie démocratique (RASD)". Dans le reste du Monde arabe, la cause palestinienne demeure au centre des préoccupations internationales algériennes, a précisé, en outre, le gouvernement. S'exprimant sur les crises et conflits qui secouent le Monde arabe, notamment en Syrie et au Yémen, l'exécutif a indiqué que l'Algérie plaide pour des "solutions politiques fondées sur les règles du respect de la souveraineté des Etats et du dialogue entre les parties concernées". En niveau de l'Afrique, l'Algérie assume un rôle de "pivot" dans l'évolution politique et économique de l'Union africaine (UA), peut-on lire aussi dans le document du gouvernement, qui évoque la coopération et la concertation avec de nombreux partenaires africains, notamment les pays du Sahel, l'Afrique du Sud, le Nigéria, l'Ethiopie, et les autres Etats d'Afrique australe. Quant à la relation d'association avec l'Union européenne, ajoute la déclaration, elle est "dense et variée" et se traduit, selon le premier ministère, par les concertations de haut niveau à titre bilatéral et multilatéral (dialogue 5+5). Insistant sur la vocation "planétaire" de la diplomatie algérienne lorsque qu'il s'agit de promouvoir des liens traditionnels d'amitié et de défendre des intérêts stratégiques, le gouvernement a cité, dans ce contexte, les relations "multiformes" avec la Russie qui gagnent en "intensité", au même titre que celles entretenues avec les Etats Unis, dans divers domaines stratégiques (sécuritaire, politique et économie). Concernant la coopération algéro-chinoise, le premier ministre s'est félicité de l'état des relations entre deux pays ayant célébré récemment le 60ème anniversaire de leur établissement, par l'adhésion de l'Algérie à l'initiative chinoise de la Ceinture et de la Route, qualifiée de "vaste projet de coopération". Faisant le bilan de l'activité diplomatique durant les deux dernières années, il a relevé la signature de plus de 200 accords bilatéraux et multilatéraux et son implication dans la promotion de l'économie nationale à l'extérieur, par le biais des grandes manifestations organisées à l'étranger (Belgique, Etats-Unis, Mauritanie).
Une politique de défense dynamique La politique de défense nationale assure un suivi régulier et efficace au niveau des frontières terrestres, indique la Déclaration de politique générale du gouvernement, relevant des résultats remarquables dans l'instauration de "la quiétude et la sécurité nationale" à travers le parachèvement de la lutte contre les résidus du terrorisme. Conduite sous la Haute autorité du président de la République, ministre de la Défense nationale, Abdelaziz Bouteflika, la politique de défense, précise le document, s'est distinguée ces deux dernière années par "la prise en charge de défis multiples", notamment le parachèvement de la lutte contre les résidus du terrorisme et contre le crime organisé à l'intérieur. Dans ce domaine, la déclaration relève des "résultats remarquables concrétisés", consolidant ainsi la quiétude et la sécurité à l'intérieur du pays ainsi que la sécurité au niveau des frontières, où les trafics de drogue et la contrebande ont été fortement contenus. S'agissant de la situation du voisinage immédiat, la Déclaration a noté la préservation de la sécurité et de l'intégrité du territoire national par rapport aux "multiples foyers de crise et de tension qui subsistent dans cette région". Dressant le bilan des actions menées par l'Armée nationale populaire (ANP), le document de l'exécutif souligne que l'armée algérienne a pris les dispositions organisationnelles appropriées au niveau des frontières terrestres et en assure un suivi régulier et efficace. "Ces résultats probants se traduisent à travers les armements et les quantités de drogues interceptées ainsi qu'à travers les redditions de terroristes enregistrés", soutient le document. Parallèlement, l'ANP poursuit de "manière diligente le processus de sa modernisation et de sa professionnalisation, aidée en cela par les moyens nécessaires mis à sa disposition par le chef de l'Etat". Enfin, l'Armée algérienne, poursuit le texte, développe au fil des années une politique efficace d'assistance aux populations isolées ou sinistrées, face aux calamités et aux catastrophes naturelles.
Amélioration de la gouvernance et renforcement de l'Etat de droit Le gouvernement a fait de l'amélioration de la gouvernance et du renforcement de l'Etat de droit sa priorité dans la mise en œuvre de son plan d'action, souligne la Déclaration de politique générale. La Déclaration de politique générale du gouvernement par laquelle "il rend compte de la mise en œuvre de son plan d'action" a mis l'accent sur la poursuite de la dynamique de réforme et de modernisation que connaît l'administration de l'Intérieur et des Collectivités locales. Elle a relevé, à ce titre, la généralisation des documents d'identité biométrique qui a déjà atteint 13 millions de passeports biométriques et près de 11 millions de cartes d'identité biométriques, alors que la délivrance des permis de conduire biométrique a été entamée. La modernisation de l'administration s'est poursuivie avec la mise en place d'un Numéro d'identification national (NIN) qui a été généralisée pour tous les citoyens. "Cette base informatique déjà connectée à plusieurs départements ministériels a permis l'allégement de nombreux dossiers administratifs précédemment fournis par les administrés, et permet aussi d'accélérer le traitement de plusieurs actes administratifs", a-t-on fait remarquer. La promotion de la décentralisation est "désormais un objectif majeur pour le gouvernement", conformément aux directives du président de la République, est-il souligné dans le document, rappelant qu'un comité interministériel a entamé le transfert de compétences du niveau ministériel à celui des wilayas. "Ce processus a déjà concerné 14 mesures", a-t-on précisé, à ce propos, citant, entre autres, l'approbation des plans directeurs d'aménagement et d'urbanisme des villes de moins de 1 million d'habitants, la délivrance des permis de construire pour les ensembles immobiliers de plus de 600 logements, la délivrance des permis de construire pour tous les projets d'investissements ou encore l'octroi de concessions foncières dans les zones industrielles... Sur le plan de la modernisation de la gouvernance territoriale, le gouvernement assure que le chantier de révision et de fusion de la législation relative aux Assemblées populaires communales (APC) et de wilaya (APW) est engagé et aboutira devant le Parlement en 2019. Pour conforter davantage la décentralisation souhaitée, le gouvernement a rappelé que les attributions des walis délégués du Sud ont été renforcées pour un meilleur rapprochement du service public en direction du citoyen et que de nouvelles circonscriptions administratives ont été mises en place au niveau des métropoles régionales. L'institution de la délégation de service public "n'est pas une démarche de privatisation mais bien de valorisation de multiples infrastructures locales, sportives, culturelles et autres souvent inexploitées, faute de moyens chez les collectivités locales, et qui le seront à l'avenir par voie de concession notamment à des jeunes micros entrepreneurs", a expliqué le gouvernement. Sur le plan du développement local, un effort a été consenti en relevant la dotation budgétaire des Programmes communaux de développement (PCD) de 60 à 100 milliards DA pour chacun des exercices 2018 et 2019. De nombreux programmes ont été exécutés ces deux dernières années notamment pour améliorer l'alimentation des localités en eau potable, impliquer davantage les communes dans le recours aux énergies renouvelables et assurer le succès des saisons estivales dans les wilayas côtières. S'agissant de la numérisation de l'administration publique, le gouvernement a assuré que ce travail "progresse de manière satisfaisante", avec notamment la généralisation graduelle de l'accès de toutes les administrations publiques au même fichier du Numéro d'identifiant national (NIN), la connexion progressive des Administrations centrales avec l'ensemble de leurs services déconcentrés au niveau des wilayas et même des communes, la finalisation de la mise en application de la signature électronique et le lancement d'un +DATA CENTER+ devant abriter les données numériques de toutes les administrations et services publics. Le gouvernement a annoncé également la "finalisation proche" du chantier du cadastre à travers l'ensemble du territoire national.
Des efforts importants pour renforcer l'Etat de droit En matière d'Etat de droit et de promotion des libertés publiques, des chantiers ont été ouverts dans le sillage de la révision constitutionnelle, selon le document citant la mise à jour de la législation relative aux réunions et manifestations publiques, ainsi qu'aux partis politiques. En matière de sécurité publique, il est fait état "d'importants efforts" qui ont été déployés en matière de lutte contre les fléaux sociaux, notamment dans les milieux de la jeunesse. "De plus, la préservation de la sécurité et de l'ordre publics est au centre du renforcement du maillage du territoire en structures adaptées", a-t-on affirmé, soulignant que le recours de la police judiciaire aux méthodes modernes a "sensiblement" amélioré les résultats atteints. En ce qui concerne la lutte contre la migration clandestine et illégale, des opérations de rapatriement de migrants illégaux sont organisées dans le cadre d'accords conclus avec leurs pays d'origine, a-t-on rappelé, faisant remarquer que "ces opérations sont réalisées avec tous les accompagnements médicaux et humanitaires requis et à la seule charge de notre pays". Rappelant que la réforme de la Justice a été le premier chantier engagé par le président de la République, le gouvernement a soutenu que "cette réforme qui a réalisé d'importantes avancées a vu ses objectifs s'élargir davantage avec la révision constitutionnelle de 2016". Le gouvernement s'est engagé, à ce titre, à poursuivre ce "vaste chantier" à travers l'adaptation du cadre législatif, la modernisation de la justice et de l'appareil judiciaire, la valorisation des ressources humaines du secteur et le renforcement des infrastructures judiciaires, ainsi que l'approfondissement de la réforme pénitentiaire. En ce qui concerne l'adaptation du cadre législatif, le gouvernement assure qu'une dynamique "soutenue" se poursuit, citant à ce propos la promulgation de plusieurs lois et la finalisation en cours d'autres lois, notamment la loi organique relative à l'exception d'inconstitutionnalité, norme nouvelle en Algérie et qui instaure un contrôle a postériori des lois notamment au bénéfice du justiciable. En matière de modernisation de la justice, des "avancées notables" ont été réalisées, notamment dans le domaine de l'action publique, en matière d'exécution des peines dont la mise en place d'un nouveau cadre de recouvrement des amendes et des frais de justice a déjà permis la rentrée de plus de 7 milliards DA, en matière de police judiciaire qui a été renforcée par la désignation de plus de 1.700 nouveaux officiers, et sur le plan de la numérisation de la justice qui a permis l'accès du citoyen à distance à des prestations judiciaires dont le retrait du casier judiciaire, et du certificat de nationalité signés électroniquement. En matière d'infrastructures judiciaires, le document relève le parachèvement du réseau des Cours de justice à travers l'ensemble des wilayas du pays, l'ouverture de 44 tribunaux administratifs alors que les quatre derniers le seront à brève échéance, la réhabilitation et la modernisation de nombreuses juridictions déjà en place. Le gouvernement a annoncé, en outre, l'ouverture d'une nouvelle école supérieure de la Magistrature, d'une capacité de 1000 élèves. Evoquant la politique de formation des détenus, le gouvernement a précisé que celle-ci a atteint lors de la dernière année scolaire près de 43.000 inscrits dans l'enseignement général et près de 3.300 lauréats aux examens, alors que près de 39.000 détenus ont suivi une formation professionnelle couronnée par près de 30.000 réussites.