Raphaël Pitti, médecin urgentiste et fondateur de l'ONG médicale Husome, a tiré la sonnette d'alarme dans un entretien accordé à La Chaîne parlementaire (LCP) dénonçant une situation «intenable» dans la bande de Ghaza. «Nous avons sept centres de soins primaires répartis entre le nord et le sud de Gaza, mais à l'heure actuelle, nous n'avons pratiquement plus de médicaments pour soigner la population», a-t-il alerté. En parallèle, Husome tente de distribuer de l'eau potable – 17 000 litres par jour – malgré des «difficultés logistiques majeures», notamment dues à la destruction récente d'une usine de désalinisation. «Les habitants vivent dans la terreur. Ils dorment habillés, sac à dos prêt, pour pouvoir fuir en cas de bombardement. La violence les traque jusque dans leur sommeil», a témoigné le médecin. Face à cette urgence humanitaire, Raphaël Pitti appelle à un cessez-le-feu immédiat et à un réapprovisionnement sans délai. «Cette population est martyrisée depuis 18 mois. Il ne s'agit plus de discussions diplomatiques à échéance floue. Il faut agir maintenant, arrêter cette guerre, ces bombardements», a-t-il insisté. Interrogé sur la situation des enfants, l'urgentiste a souligné la gravité des blessures physiques et psychiques infligées à toute une génération. «On ne soigne pas seulement des corps, on tente de maintenir une dignité humaine dans l'inhumanité», a-t-il ajouté, visiblement ému. Alors que des discussions diplomatiques évoquent une possible reconnaissance de l'Etat palestinien en juin par la France, Raphaël Pitti appelle à agir sans attendre : «La reconnaissance conditionnelle d'un Etat, c'est pour plus tard. Aujourd'hui, il faut arrêter cette guerre, arrêter les bombardements». Un cri d'alarme que le médecin lance à la communauté internationale, face à une situation qu'il juge intenable.n