Après avoir flanché la semaine dernière, les cours du pétrole se sont nettement repris cette semaine, piqués par une forte rechute du dollar, retombé cette semaine près de ses plus bas. Dans ce contexte, une rencontre informelle entre consommateurs et exportateurs de pétrole pourrait avoir lieu à Rome à l'occasion du Forum international de l'énergie, prévu du 20 au 23 avril, a annoncé jeudi M. Chakib Khelil, ministre de l'Enregie et des Mines et actuel président de l'Opep. "Les membres de l'Opep et les pays consommateurs pourraient se réunir d'une manière informelle à Rome et prendre les décisions nécessaires" concernant le marché pétrolier international, a déclaré M. Khelil à la presse, en marge des travaux de l'APN. Cependant, il a écarté une éventuelle augmentation de la production. "Je ne pense pas qu'il y aura une autre décision que celle qui a été prise en mars dernier" par l'Opep, a-t-il dit. Pour rappel, l'Opep avait décidé début mars à Vienne de maintenir inchangé son niveau de production, estimant que la modification de son offre n'était pas nécessaire pour endiguer la hausse des prix du brut. M. Khelil a expliqué aux journalistes que plusieurs facteurs poussent les pays de l'organisation à maintenir leur production en citant l'augmentation des niveaux de stocks de pétrole et de produit pétroliers, les prévisions annonçant une baisse de la demande de 1,2 million de barils/jour au deuxième trimestre 2008 et l'impact de la récession économique américaine sur la demande mondiale en pétrole. L'envolée des prix du pétrole résulte de la spéculation, avait estimé le ministre la semaine dernière, réfutant des analyses selon lesquelles le maintien du niveau de la production du cartel en était responsable. "Les prix n'augmentent pas à cause d'un manque de production mais plutôt de l'impact de la spéculation", avait-t-il indiqué. M. Khelil avait également précisé que cette flambée des cours de pétrole "n'est pas liée au manque de production mais à la dévaluation du dollar qui a donné l'opportunité aux spéculateurs d'investir dans le pétrole". Les investisseurs se sont orientés vers le pétrole et l'or car "il n'y avait plus de possibilité d'une bonne rentabilité dans le secteur des Bourses qui ont beaucoup perdu de leur valeur", avait-t-il dit. M. Khelil rejette l'analyse selon laquelle l'Opep aurait contribué la hausse des prix du brut par sa décision, début mars, de maintenir inchangée sa production. Il avait précisé que cette décision tenait "compte de la situation du marché qui est bien approvisionné avec des stocks de brut qui sont plus que suffisants par rapport à la moyenne des cinq dernières années". Restant dans la même logique, le ministre s'est interrogé jeudi "à quoi servirait une augmentation de la production pour satisfaire une demande qui n'existe pas". Quant à une éventuelle réunion extraordinaire de l'Opep, le ministre a écarté cette hypothèse et a réaffirmé que l'organisation se réunira le 9 septembre prochain comme prévu dans sa session ordinaire.