Dans une compétition bien décisive pour l'avenir de l'Algérie, une mise en conformité de la situation actuelle avec la Constitution, la polémique créée par l'opposition boycottant la réunion du Parlement en chambres réunies pour déclarer l'état d'empêchement du Président de la République pour cause de démission est vue aux yeux d'observateurs neutres comme un moyen d'empêcher l'activation de l'article 102 de la Constitution pour d'autres visées politiciennes qui ne tiennent pas compte des revendications populaires. D'aucuns cherchent à jouer au petit bras ou même chercher une influence trop directement politique sur la période de transition. C'est dans ces conditions qu'à l'âge de la maturité populaire, il est indispensable, voire obligatoire pour les uns et les autres d'avoir la même pensée pour le destin national et rien d'autre. Une démarche désuète, poussiéreuse politiquement et surtout pompeuse. Etrange compréhension de la loi fondamentale du pays par les " stratèges " de l'opposition qui voient à leur manière l'application de l'article 102 de la Constitution et sur lequel mise beaucoup l'état-major de l'ANP pour une sortie de crise conformément à la seule référence à la Constitution. Dans ces conditions, il serait injuste politiquement de rejeter cette voie constitutionnelle, tout comme les revendications populaires qui devraient être prises en considération ou encore la contribution de l'armée déjà engagée dans le pur style républicain qui sied à la conjoncture difficile que traverse le pays actuellement. Un chemin tout à fait légal dont les résultats devraient aboutir à libérer le peuple de l'étreinte politique et démocratique qu'il subit depuis deux décennies, les énergies, les comportements et les caractères d'un authentique Etat de droit. A cela, c'est la voix du peuple qui doit être prépondérante, non les idées partisanes, non les positions qui varient selon les politiques et qui portent plus bas le mérite démocratique dont ont besoin le pays et la société. Et pour remonter le moral d'un peuple, pour l'aider à sortir de la nasse de la déprime politique, rien n'est plus efficace que de lui donner en exemple le héros de son temps en l'occurrence l'ANP. En ce moment, l'armée est la seule institution capable de transcender les clivages et de rassembler la nation. Et la preuve de la force intégratrice de la démocratie et du magnifique devenir de l'Algérie. Toujours est-il que pour l'instant, le peuple s'accorde avec l'état-major de l'ANP, à cause du modèle d'espoir qu'il offre à la société algérienne alors que les Algériens doutent même de l'activisme d'une certaine classe politique qui songe beaucoup plus à survivre que servir les intérêts de la nation. Le peuple qui revendique ses droits politiques et démocratiques depuis le 22 février dernier a confié à l'ANP, le soin de réfléchir sur une sortie de crise. Il en est sorti une proposition intelligente : l'application " immédiate " des articles 7, 8 et 102 de la Constitution. Une bonne formule constitutionnelle et consensuelle telle que voulue par le peuple. N'est-ce pas la définition même d'une réponse forte au mouvement citoyen face à une nécessité écrasante de changement mais aussi un élan de corriger une aberration? En effet, face aux constats récurrents du retard démocratique, il s'agit d'établir à présent une série de principes qui définissent les conditions d'une implication consensuelle dans des initiatives de changement politique planifié et ensuite tenter de les mettre en œuvre dans un projet de recherche appliqué à une situation de transition.