Le sommet arabe s'est ouvert, hier, dans la capitale syrienne, Damas, en présence du chef de l'Etat, M. Abdelaziz Bouteflika. Une rencontre marquée, essentiellement, par l'absence du président égyptien et les deux monarques saoudien et jordanien qui sont représentés par des délégations de second plan. On notera, également, l'absence du chef de l'Etat libanais, ce poste étant vacant depuis plus de cinq mois en raison des graves divergences qui existent entre les principaux protagonistes de la scène politique libanaise, à savoir, la majorité soutenue par l'Occident et l'Arabie saoudite et l'opposition (à sa tête le Hezbollah) accusée d'être trop proche de Damas et de l'Iran. Et c'est justement cette épineuse question de l'élection, ou la désignation d'un président pour les Libanais qui défraye la chronique et accentue les divergences entres de nombreux dirigeants arabes. Accusée par les Etats-Unis et ses alliés de vouloir entraver le processus de l'élection d'un successeur de l'ancien président libanais Emile Lahoud, Damas affirme qu'elle n'y est pour rien, mettant en garde contre l'ingérence des puissances occidentales dans les affaires intérieures des pays arabes. La Syrie a qualifié, par la voix de ministre syrien des Affaires étrangères M. Walid Mouallem, de "positive" la participation des dirigeants arabes au sommet, en dépit des pressions des Etats-Unis qui ont appelé les Etats arabes à y regarder à deux fois avant de décider de leur participation au sommet. Outre la question libanaise, le conflit arabo-israélien sera aussi l'ordre du jour de la rencontre des chefs d'Etat arabes. Dans un discours prononcé à l'occasion de l'ouverture du sommet arabe, le président syrien, Bachar al-Assad, a d'ailleurs, appelé les Arabes à briser le blocus israélien imposé à Gaza d'abord par les pays arabes, puis les autres. Même son de cloche chez le président palestinien, Mahmoud Abbas, qui a accusé Israël de morceler les territoires palestiniens en cantons isolés pour empêcher la création d'un Etat, affirmant que "les négociations ne peuvent pas progresser, et ne peuvent même pas continuer, si les bulldozers israéliens continuent de spolier nos terres pour y construire des colonies ou si les opérations militaires israéliennes se poursuivent". Ainsi donc, les dirigeants arabes examineront, deux jours durant, tous ces problèmes et d'autres tels que le Golan syrien, les derniers développements en Irak, le soutien à la paix et au développement au Soudan, en Somalie et aux Iles Comores. Le volet économique ne sera pas en reste. Les dirigeants arabes se pencheront sur un train de projets économiques concernant les mécanismes et programmes pour la relance des stratégies de développement et le renforcement de l'action économique arabe, notamment dans le domaine des infrastructures de base et des échanges commerciaux. Ils devront prendre des décisions politiques et socioéconomiques en prévision de leur adoption avant l'annonce du communiqué final. Mais, faut-il encore assurer l'application de ces résolutions sur le terrain.