Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi une séance marquée par des résultats d'entreprises et un rapport sur l'emploi américain qui reflète une économie solide mais une inflation par les salaires modérée, qui conforte le discours de la Réserve fédérale, peu encline à modifier ses taux dans l'immédiat. À Paris, l'indice CAC 40 a terminé en hausse de 0,18% à 5.548,84 points. Le Footsie britannique a progressé 0,4% et le Dax allemand a pris 0,55%. L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,39%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,45% et le Stoxx 600 de 0,39%. Les indices principaux de Wall Street étaient en nette hausse à l'heure de la clôture en Europe: le Dow Jones prenait 0,75%, le S&P-500 avançait de 0,86% et le Nasdaq progressait de 1,16%. Tesla gagnait 4,69% après avoir annoncé qu'il porterait à 2,7 milliards de dollars sa levée de fonds, un record pour le constructeur américain de voitures électriques, que son P-DG Elon Musk doublerait son engagement initial pour en acheter jusqu'à 25 millions de dollars. Le titre Amazon prenait 3,07%, Warren Buffett ayant annoncé, selon CNBC, que sa société d'investissement Berkshire Hathaway était entré au capital du géant du commerce électronique.
Valeurs & indicateurs L'assureur Axa a pris la tête du CAC 40 (+1,94%) après avoir dégagé un chiffre d'affaires supérieur aux attentes du marché. Société Générale a gagné 1,13% après avoir annoncé des résultats marqués au premier trimestre par un renforcement des fonds propres, mais ses activités de marché en cours de restructuration souffrent toujours. Plus forte hausse du Dax et du Stoxx 600, Adidas a bondi de 9,13%, l'équipementier sportif ayant dégagé une hausse plus forte que prévu de son bénéfice net trimestriel, gonflé par le commerce en ligne et ses marges plus élevées. En revanche, Air France-KLM a chuté de 5,47% après avoir fait état de pertes au premier trimestre, pénalisée par la hausse du prix du kérosène et par le recul de sa recette unitaire. La dernière statistique pour la zone euro a montré une accélération de l'inflation plus forte que prévu en avril, dopée par l'énergie et les services, et il en est de même de l'inflation hors éléments volatils, un paramètre qui est suivi de près par la Banque centrale européenne (BCE). Mais l'attention des investisseurs s'est rapidement tournée vers les Etats-Unis et le rapport sur l'emploi du mois d'avril, qui a montré que l'économie américaine avait créé plus d'emplois que prévu en avril et que le taux de chômage était tombé à un creux de plus de 49 ans. Toutefois, le salaire horaire moyen est ressorti à un niveau légèrement inférieur aux attentes. Ces chiffres confirment la bonne santé de l'économie américaine et justifient la posture de la Réserve fédérale, qui a affirmé mercredi, à l'issue de la réunion de son comité de politique monétaire, ne pas voir de raison d'ajuster sa politique à courte échéance. Plusieurs indicateurs importants sont à l'agenda lundi matin pour la zone euro: l'indice PMI d'activité dans les services, la confiance des investisseurs et les ventes au détail. Avant cela, les investisseurs auront pris connaissance de l'indice PMI des services chinois, également surveillé sur les marchés.
Wall Street termine en hausse Wall Street a fini en hausse vendredi, portée par d'importantes créations d'emplois aux Etats-Unis et une baisse du taux de chômage, qui reflètent la bonne santé de l'économie américaine. L'indice Dow Jones a gagné 197,16 points, soit 0,75%, à 26.504,95. Le S&P-500, plus large, a pris 28,12 points, soit 0,96%, à 2.945,64. Le Nasdaq Composite, tiré par Amazon, a avancé de 127,22 points (+1,58%) à 8.164,00 points. Le Nasdaq est à un record de clôture et le S&P en est tout proche. Sur l'ensemble de la semaine, marquée en outre par des annonces de la Réserve fédérale américaine qui ont douché les espoirs d'une baisse de taux cette année, le Dow a cédé 0,15% alors que le S&P-500 a grignoté 0,19% et le Nasdaq 0,22%. Les créations d'emplois ont été supérieures aux attentes aux Etats-Unis au mois d'avril et le taux de chômage est tombé à son plus bas niveau depuis plus de 49 ans, à 3,6%. Mais ce rapport mensuel sur l'emploi du département du Travail, très attendu sur le marché, a également fait état d'une stabilisation de la croissance des salaires. Ces données confortent le choix de la patience fait par la Réserve fédérale en matière de taux, ce qui a soutenu le marché. "Nous continuons à assister à une croissance de l'emploi de plus en plus forte et il semble qu'il y ait de moins en moins d'inflation, ce qui est vraiment bizarre. On ne voit pas cela habituellement et cela envoie un signal d'attentisme pour la Fed", dit Jamie Cox chez Harris Financial Group. "Tant que l'inflation reste sous l'objectif, c'est bon (pour le marché)." Le président de la Fed, Jerome Powell, a déclaré mercredi qu'il n'avait aucun motif sérieux de modifier sa politique monétaire pour le moment et que l'inflation fléchissait en raison de facteurs à caractère ponctuel.
Valeurs & indicateurs Le titre Amazon a gagné 3,24%, Warren Buffett ayant annoncé, selon la chaîne CNBC, que sa société d'investissement Berkshire Hathaway était finalement entré au capital du géant du commerce électronique. Activision Blizzard a reculé de 4,84%. L'éditeur de jeux vidéo a publié jeudi un chiffre d'affaires du premier trimestre meilleur que prévu, dopé par la demande pour ses jeux "Call of Duty: Black Ops 4" et "Sekiro: Shadows Die Twice", mais ses prévisions de bénéfice et de chiffre d'affaires pour le trimestre en cours sont inférieures aux attentes. Newell Brands, fabricant de matériel de bureau et d'écriture, a bondi de 13,52% après avoir annoncé un bénéfice ajusté supérieur aux attentes au premier trimestre, à la faveur d'une baisse de ses coûts et des prix en hausse. CBS en revanche a perdu 1,43% après avoir publié un chiffre d'affaires trimestriel inférieur aux attentes du marché en raison d'une baisse des revenus de licences et de distribution de contenus. Au total, sur près de 400 sociétés du S&P ayant publié à ce stade, les trois quarts ont annoncé des bénéfices supérieurs aux attentes, selon les données de Refinitiv. Les estimations ont en conséquence été relevé et les bénéfices sont désormais attendus en hausse de presque 1%, après un recul de 2% prévu début avril. Aux Etats-Unis, outre le rapport sur l'emploi qui a influé sur la tendance, la croissance de l'activité dans le secteur des services est ressortie inférieure aux attentes en avril, retrouvant son plus bas niveau depuis août 2017, selon l'enquête de l'Institute for Supply Management (ISM). Les marchés seront fermés au Royaume-Uni et toujours au Japon lundi. Les investisseurs suivront notamment les indices PMI d'activité dans les secteurs des services en Chine et en Europe, ainsi que les ventes de détails de la zone euro.
Taux & changes Sur le marché obligataire, le rendement du 10 ans américain a réagi à la baisse à la stagnation du salaire horaire moyen et s'est replié après avoir atteint un pic d'une semaine et demi, à 2,5287% contre 2,5513% la veille. "Rappelons que l'inflation est le sujet principal d'inquiétude de la Fed qui essaie de déterminer si la faible tendance est un élément ponctuel ou un problème de fond", commente Mirabaud Securities dans une note. Le Bund allemand à 10 ans a terminé la journée sur une note stable, à 0,023%. . La devise américaine perd 0,39% face à un panier de devises de référence, les cambistes ayant focalisé leur attention sur la les salaires plutôt que les créations d'emplois. L'euro en profite pour atteindre 1,12 dollar. Le dollar est pénalisé en outre par les commentaires de deux chefs régionaux de la Réserve fédérale, Charles Evans de la Fed de Chicago et James Bullard de la Fed de St. Louis, qui envisagent à plus ou moins long terme une baisse des taux. Bullard a déclaré que la Fed pourrait avoir besoin de d'abaisser ses taux d'intérêt pour relancer l'inflation et regagner en crédibilité, si le rythme de la hausse des prix reste faible au-delà du deuxième trimestre. Evans a dit que la Fed pourrait être amenée à abaisser ses taux si l'économie ralentissait et a mis en avant son inquiétude face à la faiblesse persistante de l'inflation. La livre a grimpé de 0,8% face au dollar, après avoir atteint un pic d'un mois à 1,3176, et de 0,7% face à l'euro. Jeremy Corbyn, chef de file du Parti travailliste, a déclaré que les mauvais résultats de son parti, comme du Parti conservateur, aux élections locales devraient inciter les législateurs à trouver le moyen de sortir de l'impasse sur le Brexit et conclure un accord pour quitter l'Europe.