Les Bourses européennes ont dans l'ensemble terminé en légère baisse vendredi, les investisseurs optant pour la prudence après des chiffres moroses de la croissance aux Etats-Unis et dans l'attente du résultat des élections en France. L'expansion économique des Etats-Unis s'est affaissée à 0,7% en rythme annuel de janvier à mars, enregistrant la cadence la plus faible en trois ans, freinée par des consommateurs frileux, a indiqué le département du Commerce dans sa première estimation du produit intérieur brut (PIB). En France, "après l'euphorie de lundi, où l'on s'est rendu compte qu'un deuxième tour entre Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen était écarté, nous sommes désormais en attente avant le deuxième tour", le 7 mai, a aussi souligné Jaimy Corcos, gérant Actions de Swiss Life Asset Managers. "Même si la victoire d'Emmanuel Macron semble se profiler, il y aura ensuite les législatives, qui vont poser problème" en termes de majorité, a-t-il ajouté.
L'Eurostoxx 50 a abandonné 0,10% L'indice CAC 40 de la Bourse de Paris a cédé 0,08% ou 4,37 points à 5.267,33 points. Renault est resté en tête de l'indice (+3,69% à 85,61 euros) après avoir enregistré des ventes très dynamiques au premier trimestre. Dans son sillage, Peugeot a pris 1,99% à 19,24 euros tandis que l'équipementier Valeo s'est apprécié de 0,52% à 66 euros. Teleperformance a grimpé de 7,75% à 115,35 euros, profitant d'un chiffre d'affaires de 1,07 milliard d'euros au premier semestre, en hausse de 26,3%. TFI a bénéficié (+5,14% à 11,26 euros) de résultats meilleurs qu'attendu au premier trimestre, au cours duquel le groupe est repassé dans le vert. Gemalto a à l'inverse plongé de 7,18% à 51,42 euros, pénalisé par un repli de son chiffre d'affaires au premier trimestre et l'annonce d'un plan d'économies. La Bourse de Londres a perdu 0,46%, l'indice FTSE-100 des principales valeurs cédant 33,23 points pour terminer à 7.203,94 points. Barclays a essuyé une lourde perte de 5,22%, terminant à 212,25 pence. Son bénéfice net a été divisé par plus de deux, à cause entre autres d'une lourde dépréciation de ses activités en Afrique. Au contraire, Royal Bank of Scotland (RBS) a bondi de 4,74% à 265,40 pence, finissant en tête de l'indice vedette. La banque, qui appartient encore en majorité à l'Etat britannique, a annoncé son retour dans le vert. A Francfort, l'indice Dax a cédé un petit 0,05% pour terminer à 12.438,01 points. Le MDax des valeurs moyennes a été un peu plus à la peine (-0,22% à 24.615,79 points). Linde a été l'action la plus recherchée de la séance (+2,29% à 164,95 euros). Le fabricant de gaz industriels a publié un bénéfice net meilleur qu'escompté pour le premier trimestre et a confirmé ses objectifs annuels. Bayer a aussi progressé de 0,84% à 113,60 euros. Son patron Werner Baumann a défendu une nouvelle fois la fusion avec Monsanto. Hors indices, Air Berlin a grimpé de 5,37% à 0,55 euro, les investisseurs ayant visiblement confiance en la deuxième compagnie aérienne allemande pour trouver de nouveaux partenaires en dépit d'une perte historique en 2017 de 782 millions d'euros. L'indice Ibex-35 à Madrid a clôturé en légère hausse de 0,30% à 10.715,8 points. Sur l'ensemble de la semaine, marquée par une vague de résultats trimestriels, l'indice Ibex-35 des valeurs-vedettes a pris plus de 3%. CaixaBank, troisième banque espagnole, a connu la plus forte hausse de l'indice, de 3,35% à 4,17 euros, après la présentation d'un bénéfice net supérieur aux attentes. Bankia a aussi progressé, de 1,46% à 1,11 euro, après la présentation de ses résultats. Le géant du textile Inditex, poids lourd de l'indice, a gagné 1,09% à 35,21 euros. A Milan, l'indice FTSE Mib a grignoté 0,06% à 20.609 points. Mediobanca a réalisé la meilleure performance, gagnant 3,88% à 8,825 euros. Bonne performance également pour STMicrolectronics (+3,63% à 14,84 euros) et Bper Banca (+3,21% à 5,02 euros). En revanche, Yoox-Net-A-Porter a été la lanterne rouge du FTSE Mib, cédant 1,81% à 24,4 euros. Séance en berne également pour Saipem (-1,54% à 0,3956 euro) et Campari (-1,27% à 10,86 euros). A la Bourse de Lisbonne, l'indice PSI 20 a baissé de 0,16% à 5.033,66 points, pénalisé par la chute du groupe de télécommunications NOS qui a décroché de 3,24% à 5,26 euros. Le groupe électricien EDP a de son côté reculé de 1,69% à 3,03 euros et le gestionnaire de réseau électrique REN a cédé 1,28% à 2,70 euros. En revanche, le papetier The Navigator Company a permis d'atténuer le ralentissement de la place portugaise en progressant de 1,73% à 3,89 euros. L'indice AEX de la Bourse d'Amsterdam a fini en baisse de 0,15% à 521,13 points. A la baisse, le titre du spécialiste français de la sécurité numérique Gemalto de 7,49% à 51,25 euros et le groupe néerlandais de télécommunications a perdu 2,50% à 2,65 euros. A la hausse, le sidérurgiste Arcelor Mittal a gagné 2,48% à 7,28 euros.
Wall Street recule, déçue par la croissance La Bourse de New York a fini dans le rouge vendredi après le chiffre inférieur aux attentes de la croissance des Etats-Unis au premier trimestre, qui a favorisé les prises de bénéfice et occulté une nouvelle série de bons résultats de sociétés. L'indice Dow Jones a cédé 40,82 points, soit 0,19%, à 20.940,51 et le Standard & Poor's 500, plus large, a perdu 4,57 points (-0,19%) à 2.384,20. Le Nasdaq Composite a reculé de son côté de 1,33 points (-0,02%) à 6.047,61. La croissance du produit intérieur brut (PIB) américain sur le trimestre janvier-mars n'a pas dépassé 0,7% en rythme annualisé selon la première estimation publiée par le département du Commerce, alors que les économistes interrogés par Reuters tablaient en moyenne sur une progression de 1,2% du PIB. Ce chiffre, qui reflète à la fois une consommation ralentie et une contribution moindre des stocks des entreprises, est le plus faible enregistré depuis trois ans. Un autre indicateur publié ce vendredi, l'indice de confiance de l'université du Michigan, est ressorti sous le consensus, à 97,0 contre 98,0 attendu. "Les chiffres du PIB d'aujourd'hui posent des questions sur la solidité de l'économie, et depuis le début de la semaine on a observé l'impact des doutes sur la capacité de l'administration Trump à mettre en oeuvre sa politique budgétaire", a commenté Mohannad Aama, directeur général de Beam Capital Management.
Intel, plus forte baisse du dow Les statistiques du PIB ont fait passer l'indice de surprise économique de Citi Research en territoire négatif pour la première fois depuis novembre, à -4,8 contre +4,1 jeudi. Malgré ces chiffres décevants, le Nasdaq est parvenu à inscrire un nouveau record en début de séance, à 6.074,04, grâce entre autres à la hausse de deux de ses poids lourds, Amazon et Alphabet, la maison mère de Google, au lendemain de résultats trimestriels supérieurs aux attentes. Amazon a fini sur un gain de 0,72% après un plus haut historique à 949,59 dollars et Alphabet a pris 3,71%, ayant lui aussi inscrit un record, à 935,90 dollars. Egalement bien orientés, Exxon Mobil et Chevron ont pris respectivement 0,48% et 1,17% après avoir dépassé le consensus. A la baisse, Intel a cédé 3,47%, la plus forte baisse du Dow, après un chiffre d'affaires inférieur aux estimation. Starbucks a quant à lui abandonné 2% après avoir réduit sa prévision de bénéfice annuel. Les profits du S&P sont désormais attendus en hausse de 13,6% au premier trimestre selon les données Thomson Reuters, ce qui marquerait leur plus forte hausse depuis 2011.
L'euro en hausse après l'inflation en zone euro Sur la semaine, le Dow a progressé de 1,91%, le S&P de 1,51% - sa meilleure performance hebdomadaire depuis la mi-février - et le Nasdaq de 2,32%. Le mois d'avril se solde par une hausse de 1,34% pour le Dow, de 0,91% pour le S&P et de 2,3% pour le Nasdaq, qui affiche ainsi six mois consécutifs de gains, du jamais vu depuis près de quatre ans. Sur le marché des changes, l'euro a progressé face au dollar, inscrivant un pic à 1,0947 avant de revenir vers 1,09 dollar, après les chiffres supérieurs aux attentes de l'inflation dans la zone euro en avril. A 1,9% en rythme annuel en première estimation, celui-ci pourrait relancer les débats au sein de la Banque centrale européenne (BCE) sur l'opportunité de préparer le terrain dans les mois à venir à l'abandon du biais accommodant de sa politique monétaire. Le billet vert s'est parallèlement apprécié face au yen, les statistiques sur les salaires aux Etats-Unis confortant le scénario de deux hausses de taux de la Réserve fédérale d'ici la fin de l'année. Stable sur la journée, l'indice du dollar, qui mesure l'évolution de la devise américaine face à un panier de référence de six autres devises, accuse un repli de 1,33% sur l'ensemble du mois d'avril.