Les prix de référence élaborés en vue de mettre une limite à la spéculation sur les prix des aliments durant le mois de Ramadhan, ont été appliqués dès hier. Le ministre du Commerce, M. Saïd Djellab a été très clair là-dessus : "Ils seront donc affichés lundi matin. Ils devront être respectés par tous les commerçants", a-t-il indiqué en marge de la cérémonie d'installation du Conseil national consultatif de la promotion des exportations. Ces prix de référence, déterminés en concertation avec les associations professionnelles et de consommateurs, ainsi que le ministère de l'Agriculture, portant sur les produits agricoles locaux, tels la pomme de terre, la tomate, l'oignon, l'ail, la carotte, la courgette et la laitue, entrent dans le cadre du dispositif mis en place par le ministère du Commerce en prévision du mois de Ramadhan 2019.
Que veut dire ce prix de référence ? Là, il est important d'indiquer qu'en réalité ces prix sont comme leur nom l'indique " de référence ". Cela ne veut pas dire que ce sont les véritables " prix que les commerçants doivent appliquer. Ce sont des prix qui permettent juste aux citoyens d'avoir une idée sur la vraie valeur du produit concerné et ainsi voir la différence de la marge. Si la marge est très élevée, il y a lieu d'en informer le ministère du Commerce ou les contrôleurs pour sévir contre les commerçants véreux. Ainsi donc et en plus du fait que c'est un moyen d'information et d'orientation pour le consommateur et les opérateurs afin de prendre connaissance des prix réels des produits de large consommation appliqués au niveau des réseaux de distribution et de consommation, le prix référentiel est un outil servant à imposer le contrôle sur les courbes des prix et à détecter l'inflation déraisonnable due à la spéculation, et par conséquent tenter de définir la source et la cause de cette inflation. C'est ce qu'explique parfaitement le ministère du Commerce. C'est ainsi, explique la même source, que pour ce faire, les services du ministère du Commerce ont pris, outre la définition de prix référentiel pour les produits agricoles et les viandes importés, plusieurs mesures, principalement des opérations de déstockage des produits, menées en coordination avec les différents services de sécurité, qui accompagneront également les agents de contrôle dans l'accomplissement de leurs missions. D'autre part, le ministère souligne l'impératif du suivi de l'approvisionnement des marchés et l'exonération de produits de large consommation du Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS) afin de baisser les prix et préserver le pouvoir d'achat. Par ailleurs, un système d'alerte a été mis en place au profit des associations de protection des consommateurs pour signaler toute infraction aux prix réglementés. Et là, le ministère n'a pas omis d'appeler l'ensemble des partenaires professionnels à contribuer au respect de cette liste, qui vise à garantir la stabilité des prix et à lutter contre la spéculation. D'autre part, il est important de signaler au passage que du côté du ministère du Commerce, il a été également question, et dans une logique de baisse des prix, de supprimer de la liste des produits soumis au Droit additionnel provisoire de sauvegarde (DAPS,) les viandes bovines fraîches ou réfrigérées, les fruits secs (arachides, amandes...), les fruits séchés (raisins secs, pruneaux...) et les aliments diététiques destinés à des fins médicales et autres produits ( le beurre...). Aussi, l'importation des bananes qui se fera sans imposition de quotas et les autorisations délivrées se limitant uniquement à la conformité aux règles sanitaire et phytosanitaire, donnera lieu également à la baisse des prix de celle-ci sur les marchés. "Le prix de la banane ne dépassera pas les 250 DA", a assuré le ministre qui a expliqué que ce fruit aurait un rôle de stabilisateur des prix des autres fruits. Pour ce qui est des légumes, M. Djellab a indiqué que le marché en sera inondé grâce aux opérations de déstockage. "Tout opérateur que nous trouverons en train de faire du stockage à des fins de spéculation, nous enverrons directement son dossier à la Justice", a mis en garde le ministre devant la presse.
Tout le monde est concerné "Avec les mesures que nous avons prises, les prix vont baisser pour les viandes, les bananes et les fruits secs et séchés. C'est un travail qui a été fait et nous allons voir le résultat sur le terrain", a encore assuré le ministre. M. Djellab a également indiqué que son département ministériel "n'est pas le seul à défendre ce dispositif spécial Ramadhan, mais il le fait en collaboration avec les différents associations et organismes concernés". Le consommateur et le producteur ont aussi leur rôle dans le respect de ce dispositif, a-t-il dit, en demandant à ce qu'il y ait une entraide entre l'ensemble des parties pour mettre fin à cette spéculation sur les prix des produits alimentaires .
Voici les prix de référence annoncés Le ministère du Commerce a dévoilé, samedi, la liste des prix référentiels des fruits et légumes de large consommation et des viandes importées et ce, afin de mettre un terme à la spéculation durant le mois de Ramadhan. Le prix référentiel de la pomme de terre a été fixé à 45,40 DA/Kg aux marchés de gros et à 50,45 DA/Kg aux marchés de détail, alors que le prix de la tomate varie entre 60 et 80 DA/kg aux marchés de gros et entre 90 et 110 DA/kg au niveau des marchés de détail. Concernant le prix de l'oignon sec, ce dernier oscille entre 45 et 50 DA/kg chez les grossistes contre 55 DA à 60 DA chez les détaillants, tandis que le prix de l'oignon vert varie entre 30 et 35 DA chez les détaillants contre 20 à 25 DA chez les grossistes. Le prix de la courgette oscille entre 45 et 60 DA/kg aux marchés de gros contre 65 et 80 DA/kg chez les détaillants, alors que le prix référentiel de la laitue varie entre 50 et 55 DA/kg chez les grossistes et entre 60 et 70 DA/kg au niveau des marchés de détail. S'agissant de l'ail, les 2 types confondus (sec et vert), le prix référentiel de l'ail sec a été fixé entre 60 et 80 DA/kg aux marchés de gros et entre 100 et 150 DA/kg chez les détaillants, tandis que le prix de l'ail vert a été fixé entre 30 et 40 DA/kg chez les grossistes et entre 50 et 60 DA/kg chez les détaillants. La liste englobe, également, le prix de la banane qui a été fixé entre 200 et 220 DA/kg chez les grossistes et entre 230 et 250 DA/kg chez les détaillants. Concernant les viandes, le prix des viandes bovines réfrigérées a été fixé à 650 DA/kg chez les grossistes et à 750 DA/kg chez les détaillants, tandis que le prix des viandes bovines fraîches a été fixé à 820 DA/kg chez les grossistes et à 950 DA/kg chez les détaillants. Quant au prix des viandes bovines fraîches sous vide (haute qualité), il a été fixé à 900 DA/kg aux marchés de gros et à 1000DA/kg chez les détaillants. Enfin, le prix des viandes bovines fraîches sous vide (qualité moyenne) a été fixé à 700 DA/kg chez les grossistes et à 800 DA/kg chez les détaillants.