Les participants aux travaux du sommet arabe, tenu à huis clos, à Damas, ont employé tout l'art de la diplomatie pour sauver les apparences. Préserver les pays arabes des conflits et mettre un terme à l'ingérence étrangère dans les crises arabes, sont les sujets examinés par les dirigeants arabes, au premier jour de ce sommet. En effet, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a souligné dans une allocution, lors de la séance plénière, la nécessité et l'importance de "se réconcilier et de placer ce qui nous unit au-dessus des autres considérations". "Ceci est apte à renforcer nos relations fraternelles et à faire de la solidarité entre nos pays et nos peuples, un objectif tangible" a-t-il ajouté. Il a indiqué que "cette démarche nous permettra également de poursuivre le processus de réforme et de développement que nous avons mené durant les dernières années". M. Abdelaziz Bouteflika a, par ailleurs, réitéré la condamnation par l'Algérie des crimes israéliens ignobles contre le peuple palestinien sans défense et sa stigmatisation de la guerre d'extermination systématique menée par l'armée israélienne contre les Palestiniens dans la bande de Ghaza. "Nous devons, face à la gravité de la situation en territoires palestiniens, notamment dans la bande de Ghaza, revoir notre vision des choses" a-t-il noté. Le chef de l'Etat a appelé "les frères palestiniens à faire preuve de discernement et de réflexion pour reprendre le dialogue en tant que moyen unique susceptible de mener à des solutions consensuelles". Dans son allocution d'ouverture, le président syrien a affirmé que son pays était prêt à coopérer pour mettre fin à la crise politique libanaise. Il a, dans ce sens, indiqué que "la Syrie est tout à fait prête à se joindre à d'autres efforts arabes ou autres, à condition, que ces efforts prennent appui sur un consensus national libanais fondé sur la réalisation de la stabilité au Liban". Le président syrien a appelé à briser immédiatement le blocus israélien imposé à Ghaza et au retrait israélien total du Golan syrien occupé, soulignant la difficulté de l'étape "décisive" dans laquelle se tient le sommet arabe. "Nous sommes tous conscients de la difficulté de l'étape actuelle et du caractère délicat des développements qui caractérisent notre région". "Nous n'exagérerons pas en disant que nous sommes en plein danger, et que nous percevons ses effets directement sur nos pays et nos peuples", a souligné le président syrien. De son côté, le secrétaire général de la Ligue arabe, M. Amr Moussa, a estimé que le sommet de Damas est une occasion de panser les blessures dans le corps arabe, en soulignant que ce sommet arabe se tient à un moment marqué par des perturbations dans les relations arabes et un dysfonctionnement dans la situation régionale. M. Moussa a indiqué que "nous vivons une crise de confiance en nous-mêmes et entre nous, sachant que la situation a atteint des proportions inacceptables". Le secrétaire général de la Ligue arabe a affirmé la nécessité de donner la priorité à la sécurité et aux intérêts communs du monde arabe. Il a appelé les Arabes à adopter des positions fermes pour préserver les intérêts arabes et réaliser la paix et la stabilité dans la région. Il a, de même, invité les pays arabes à adopter une position sérieuse pour activer l'appel à faire de la région du Moyen-Orient une région exempte d'armes nucléaires, à reformer les relations interarabes et à régler les conflits entre les pays frères.