Les Bourses européennes ont terminé en baisse vendredi mais ont nettement réduit leurs pertes dans le sillage de Wall Street bien que les tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine restent en toile de fond. À Paris, le CAC 40 a terminé en baisse de 0,18% à 5.438,23 points. Le Footsie britannique a laissé 0,07% et le Dax allemand a perdu 0,58%. L'indice EuroStoxx 50 a reculé de 0,38%, le FTSEurofirst 300 de 0,31% et le Stoxx 600 de 0,36%. Les investisseurs se sont inquiétés du durcissement de ton de la Chine sur le commerce vis-à-vis des Etats-Unis. La presse officielle chinoise a remis en cause vendredi la sincérité des Etats-Unis sur leur volonté affichée de reprendre les discussions commerciales, ajoutant que leurs récentes décisions, telle l'exclusion du groupe Huawei du marché américain, avaient dégradé le climat des négociations. Si le secrétaire au Trésor américain avait déclaré qu'il se rendrait bientôt à Pékin pour y poursuivre les négociations - un élément rassurant pour les marchés financiers - le ministère chinois du Commerce a déclaré jeudi n'avoir aucune information à ce sujet. Alors que les discussions entre Américains et Chinois semblent au point mort, celles entre les Etats-Unis et l'Union européenne pourraient s'améliorer avec la confirmation par la Maison blanche du report de six mois de sa décision sur une éventuelle imposition de droits de douanes sur les voitures et pièces détachées importées. Autre nouvelle encourageante sur le front commercial, les États-Unis sont sur le point de conclure un accord supprimant les droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium en provenance du Canada et du Mexique, selon plusieurs médias américains. A l'heure de la clôture en Europe, les grands indices new-yorkais évoluaient sans tendance claire une séance entamée dans le rouge. Le Dow Jones et le S&P-500 étaient quasiment inchangés tandis que le Nasdaq reculait de 0,3%.
Valeurs & indicateurs Le secteur automobile a cédé 1,13%, la confirmation par la Maison blanche d'un report de sa décision sur une éventuelle surtaxe sur les importations européennes n'ayant eu qu'un impact limité. La baisse des rendements obligataires a pesé sur le secteur bancaire dont l'indice Stoxx a perdu 1,09%. Les incertitudes sur le commerce ont également fait reculer le titre ArcelorMittal (-3,84%), qui a enregistré la plus forte baisse du CAC. Dans la partie verte du tableau, Vallourec a grimpé de 8,44% au lendemain de ses résultats trimestriels. La confiance du consommateur américain a rebondi à un plus haut de 15 ans au mois de mai dans un contexte de regain de confiance dans les perspectives économiques, ont montré les résultats préliminaires de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan. Toutefois, l'Université du Michigan a précisé que "le rebond avait principalement été enregistré avant l'échec des négociations commerciales avec la Chine et les mesures de représailles prises par Pékin".
Wall Street plombée Wall Street a terminé en baisse vendredi, s'étant résolument orientée vers le territoire négatif en fin de séance sur une information de CNBC voulant que les négociations commerciales sino-américaines ne progressent plus, après avoir joué aux montagnes russes au gré des péripéties de ce dossier. L'indice Dow Jones a perdu 98,68 points, soit 0,38%, à 25.764 points. Le S&P-500, plus large, a cédé 16,79 points (0,58%) à 2.859,53 points. Le Nasdaq Composite a laissé 81,76 points, soit 1,04%, à 7.816,29 points. Sur l'ensemble de la semaine, le S&P recule de 0,76%, le Dow de 0,69% et le Nasdaq de 1,27%. Le Dow Jones a ainsi aligné quatre semaines consécutives dans le rouge, une série inédite depuis trois ans. Le S&P-500 et le Nasdaq inscrivent eux deux semaines d'affilée en négatif, le NYSE n'ayant finalement pas réussi à se remettre du coup de tabac de lundi dernier. "Rien d'anormal à ce la Bourse faiblisse en fin de semaine", a dit Peter Tuz (Chase Investment Counsel). "Le risque de voir quelque chose de bizarre se passer durant le week-end pousse à prendre ses bénéfices à mesure que la fin de la semaine approche". La presse officielle chinoise a jeté de l'huile sur le feu vendredi en remettant en cause la sincérité des Etats-Unis quant à leur volonté affichée de reprendre les discussions commerciales, estimant que leurs récentes décisions, telle l'exclusion du groupe de télécoms Huawei du marché américain, avaient dégradé le climat des négociations. Le secrétaire au Trésor américain Steven Mnuchin a bien dit qu'il se rendrait bientôt à Pékin pour y poursuivre les négociations mais le ministère chinois du Commerce a fait savoir jeudi qu'il n'avait aucune information à ce sujet. En revanche, les discussions entre les Etats-Unis et l'Union européenne pourraient progresser avec la confirmation par la Maison blanche du report de six mois de sa décision sur une éventuelle imposition de droits de douane sur les voitures et pièces détachées importées. Autre nouvelle encourageante, les États-Unis ont conclu un un accord supprimant les droits de douane sur les importations d'acier et d'aluminium en provenance du Canada et du Mexique. Côté résultats de sociétés, sur 460 des 500 sociétés composant l'indice S&P-500 qui ont publié, 75,2% ont battu le consensus. Les analystes pensent que les bénéfices ont augmenté de 1,4% au premier trimestre, alors qu'ils anticipaient une perte de l'ordre de 2% début avril. Le volume a été de 6,71 milliards de titres échangés contre 6,98 milliards en moyenne sur les 20 séances précédentes. Les tensions commerciales ont fait passer au second plan le fait que la confiance du consommateur américain ait rebondi à un plus haut de 15 ans au mois de mai.
Valeurs Les querelles du commerce international ont eu raison des valeurs industrielles. L'équipementier agricole Deere & Co a perdu 7,7%, plus forte perte du S&P-500, car il a revu à la baisse ses prévisions annuelles. Caterpillar, 3M, Textron, General Dynamics et FedEx ont poussé l'indice des industrielles a afficher une perte de 1,1%. Sur les 11 grands indices sectoriels S&P, seul celui des "utilities" a fini en hausse (+0,48%), les plus fortes pertes revenant aux industrielles et aux valeurs de l'énergie (-1,05%).
Changes Le dollar gagne environ 0,1% face à un panier de devises de référence et l'euro recule d'autant, autour de 1,116 dollar. La livre britannique en particulier a touché un plus bas de quatre mois de 1,2733 dollar, affectée par les craintes entourant la sortie de la Grande-Bretagne de l'Union européenne surtout dans le contexte de ce scrutin. Elle aggravait encore ses pertes, cédant 0,66% à 1,2714 dollar, tandis que l'euro gagnait 0,45% à 87,72 pence. Le sterling est tombé à un plus bas de quatre mois, et est revenu à un creux de trois mois face à l'euro en réaction à l'échec des négociations sur le Brexit menées par le gouvernement britannique et l'opposition travailliste, qui votera contre l'accord négocié avec les Européens, a rapporté Jeremy Corbyn, le dirigeant du Labour. Le yuan est de son côté tombé sous 6,90 pour un dollar, un plus bas de cinq mois, affecté par la persistance des tensions commerciales entre les Etats-Unis et la Chine avant de se redresser à la faveur des informations de Reuters selon lesquelles la Banque populaire de Chine ne le laissera pas tomber sous le niveau clé de 7 yuans pour un dollar.
Taux Le regain de tension entre Washington et Pékin a fait fléchir les rendements des Treasuries, ces derniers retrouvant dans ce cas-là leur statut de valeur refuge. Celui du 10 ans cédait 1,2 point de base à 2,3927% et celui du 30 ans 1,5 point de base à 2,825%. Les rendements des obligations d'Etat en Europe ont fini en baisse - tout en ayant réduit leur pertes en fin de séance - avec les inquiétudes grandissantes sur le commerce entre la Chine et les Etats-Unis, le ralentissement de la croissance mondiale et les craintes sur la situation économique en Italie. Le 10 ans allemand a terminé autour de -0,106%, après un creux en séance à -0,129%, non loin d'un plus bas depuis septembre 2016. Le retour des incertitudes sur le Brexit a favorisé un retour des investisseurs sur le marché obligataire britannique où le rendement des Gilt à 10 ans a touché en séance un creux de plus d'un mois, à 1,008%. Sur le marché américain, le rendement des Treasuries à 10 ans recule sous 2,40% après être descendu à 2,364%.
A suivre ce lundi 20 mai : Discours de Jerome Powell sur "l'évaluation des risques dans notre système financier" à l'occasion d'une conférence organisée par la Réserve fédérale d'Atlanta.