Les Bourses européennes ont terminé en hausse mardi, après avoir touché un creux de deux mois la veille, soutenues par l'annonce d'une rencontre entre les présidents américain Donald Trump et chinois Xi Jinping fin juin, qui participe à améliorer un peu un sentiment de marché mis à mal par la dernière salve de tarifs douaniers entre les Etats-Unis et la Chine. À Paris, le CAC 40 a terminé en hausse de 1,5% à 5.341,35 points. Le Footsie britannique a pris 1,09% et le Dax allemand 0,97%. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,31%, le FTSEurofirst 300 de 0,9% et le Stoxx 600 de 1,01%. Les indices européens avaient terminé en net repli la veille, le Stoxx 600 ayant touché en séance un plus bas depuis le 11 mars, après l'annonce par la Chine de mesures de représailles au récent relèvement des droits de douane américains sur certains de ses produits. Les investisseurs ont retrouvé de l'appétit pour le risque en apprenant qu'une rencontre entre les présidents américain et chinois était prévu lors du sommet du G20, fin juin, au Japon. "Peut-être que quelque chose se produira", a dit Donald Trump devant les journalistes à la Maison blanche. "Cela sera probablement une réunion très fructueuse", a-t-il ajouté. De son côté, un diplomate chinois a indiqué mardi que les Etats-Unis et la Chine avaient tous les deux "la capacité et la sagesse" de trouver un accord sur leurs relations commerciales. "À moins qu'un accord ne puisse être conclu rapidement au cours des prochaines semaines, les marchés devront se préparer à une longue période de guerre de tranchées économique. Et ce sont les grandes entreprises américaines cotées en bourse, en particulier, qui pourraient en pâtir le plus", estime DWS, la filiale de gestion d'actifs de Deutsche Bank, dans une note. A l'heure de la clôture européenne, les indices de Wall Street évoluaient en hausse à la suite des commentaires optimistes de Washington et de Pékin sur le dossier commercial. Le S&P-500, le Dow Jones et le Nasdaq gagnaient plus de 1%. Les valeurs les plus sensibles à la thématique commerciale mènent le rebond comme celles du compartiment technologique (+1,84%). Souvent malmenés en cette période de différends commerciaux, Caterpillar avançait de 2,27% et Boeing de 2,29%. L'action Ralph Lauren reculait de 5,60% en raison d'une baisse des ventes en Amérique du Nord, pour le sixième trimestre consécutif.
Valeurs & indicateurs A Paris, le fabricant de semi-conducteurs STMicroelectronics a signé la plus forte hausse du CAC (+6,49%) après avoir fait état de prévisions à moyen terme bien accueillies par le marché. Le secteur technologique, très exposé à la Chine, a bondi de 2,22%. Le secteur du luxe, qui a lui aussi une forte exposition à la Chine, s'est distingué avec une progression de 3,26% pour LVMH et de 3,56% pour Kering. Lanterne rouge du CAC, Renault a reculé de 2,32% après les annonces de son partenaire Nissan qui s'attend à accuser son plus mauvais résultat en 11 ans lors de l'exercice en cours. Ailleurs en Europe, UniCredit a cédé 1,69% à la suite d'une information de Reuters selon laquelle la banque italienne a mandaté des banquiers d'affaires pour la conseiller sur une éventuelle OPA sur Commerzbank, qui a grimpé de 4,34% à la Bourse de Francfort. Bayer, propriétaire de Monsanto, a perdu 2,02% après avoir été condamné lundi par un jury californien à verser plus de deux milliards de dollars (1,8 milliard d'euros) de dommages à un couple affirmant que l'herbicide Roundup était à l'origine de leur cancer. Le sentiment des investisseurs allemands s'est nettement dégradé en mai en raison du regain de tension sur le front commercial entre les Etats-Unis et la Chine, selon l'enquête publiée par l'institut de recherche économique ZEW.
Industrie et "techs" en tête à Wall Street La Bourse de New York a fini en hausse mardi et effacé une partie de ses pertes de la veille, des déclarations jugées rassurantes des Etats-Unis et de la Chine sur le commerce ayant favorisé un retour sur les valeurs les plus éprouvées récemment, industrielles et technologiques en tête. L'indice Dow Jones a gagné 207,06 points, soit 0,82%, à 25.532,05 après un pic à 25.688,96. Le S&P-500, plus large, a pris 22,54 points, soit 0,8%, à 2.834,41 après avoir gagné jusqu'à 1,45% en séance. Le Nasdaq Composite a progressé de 87,47 points, soit 1,14%, à 7.734,49. Lundi, le Dow avait chuté de 2,38%, le S&P-500 de 2,41% et le Nasdaq de 3,41%, la pire journée depuis le 3 janvier pour les deux premiers et depuis le 4 décembre pour le troisième, après l'annonce de représailles chinoises au relèvement des droits de douane américains entré en vigueur vendredi. Mais la peur d'une escalade de la guerre commerciale a reflué mardi avec l'évocation par Donald Trump d'une rencontre fin juin avec son homologue chinois, Xi Jinping, en marge du sommet du G20 et les déclarations chinoises sur l'accord entre les deux pays pour poursuivre les discussions. "Il s'agit d'une chasse aux bonnes affaires ou d'un rebond technique, ou alors il y a une sorte de consensus sur l'idée que quelque chose de significatif finira par sortir des discussions commerciales d'ici quatre à six semaines", explique Bucky Hellwig, vice-président senior de BB&T Wealth Management. Mais il ajoute que les fluctuations des derniers mois liées aux tensions commerciales finissent par influencer la capacité de réaction des investisseurs. "Je commence à constater que certains investisseurs deviennent insensibles vis-à-vis des négociations et se concentrent sur ce à quoi ressemblera le marché dans un an", dit-il. Les échanges ont porté sur 6,62 milliards d'actions au total, contre 7,01 milliards sur les 20 dernières séances.
Valeurs & indicateurs Dix des 11 grands indices sectoriels S&P ont fini la journée dans le vert, la seule exception étant pour le compartiment défensif des services aux collectivités ("utilities"). Les rebonds les plus marqués ont profité au secteur des hautes technologies avec un gain de 1,6%, à l'énergie (+1,09%) et aux industrielles (+1,07%). Boeing, l'un des grands groupes américains les plus exposés au marché chinois, a repris 1,68% au lendemain d'une chute de 4,88% et Caterpillar a gagné 1,73%. L'indice Philadelphia Semiconductor, qui avait chuté de 4,56% lundi, a pris 2,4%. Dans l'actualité des résultats, Ralph Lauren a chuté de 3,66%, la pire performance du S&P-500, la faiblesse de ses ventes en Amérique du Nord occultant un bénéfice supérieur aux attentes. A noter aussi qu'Uber a enregistré sa première hausse en trois séances de cotation: le titre a fini sur un gain de 7,71% à 39,96 dollars. Il reste toutefois plus de 11% en dessous du prix fixé pour l'introduction vendredi. Son rival Lyft a pris 4,92%. Aux Etats-Unis, les prix à l'importation ont augmenté de 0,2% en avril, moins qu'attendu, les hausses de l'essence et des produits alimentaires ayant été en partie compensées par la plus forte décrue des prix des biens d'équipement depuis 10 ans.
Taux Le regain d'appétit pour le risque, en favorisant le retour des investisseurs vers les actions, s'est traduit par une remontée des rendements des emprunts d'Etat américains. En fin de séance, celui des Treasuries à dix reprenait plus d'un point de base à 2,4121% après un plus haut à 2,428%, alors qu'il était tombé sous 2,39% lundi, au plus bas depuis fin mars. En Europe, le dix ans allemand a fini quasiment stable à -0,07%. Le dix ans italien est monté à un plus haut de plus de deux mois à 2,755% en réaction aux déclarations de Matteo Salvini, le vice-président du Conseil italien, qui s'est dit prêt à enfreindre les règles budgétaires de l'Union européenne si cela était nécessaire pour stimuler l'emploi.
Changes Le dollar a profité du regain de confiance général sur le dossier du commerce, l'indice qui mesure ses fluctuations face à un panier de devises de référence progressant de 0,19%. L'euro, au contraire, a souffert des déclarations de Matteo Salvini, le chef de file de la Ligue italienne, évoquant une possible infraction aux règles européennes en matière de finances publiques. La monnaie unique est tombée à 1,1204 dollar après ces propos et n'a par la suite repris qu'une petite partie du terrain perdu, pour finir la journée à 1,1207. La séance de mercredi était animée entre autres par une série d'indicateurs en Chine, avec la production industrielle et les ventes au détail, en Europe, avec l'estimation rapide de la croissance économique en Allemagne et en zone euro au premier trimestre, et aux Etats-Unis, avec l'indice "Empire State" et les ventes au détail.