Les Bourses européennes ont terminé en hausse vendredi, les statistiques de l'emploi américain en mai, largement en deçà des attentes, ayant alimenté les conjectures sur une baisse prochaine des taux de la Réserve fédérale. À Paris, le CAC 40 a fini sur une progression de 1,62% à 5.364,05 points. Le Footsie britannique a pris 0,99% et le Dax allemand 0,77%. L'indice EuroStoxx 50 a avancé de 1,2%, le FTSEurofirst 300 de 0,91% et le Stoxx 600 de 0,93%. Sur l'ensemble de la semaine, le CAC affiche un gain de 3,0% et le Stoxx 600 de 2,28%. Le département du Travail a fait état de 75.000 créations de postes non-agricoles le mois dernier aux Etats-Unis alors que la médiane des prévisions des économistes interrogés par Reuters les donnait à 185.000, leurs estimations s'échelonnant entre 80.000 et 200.000. Ce chiffre tombe ainsi sous le seuil des 100.000 créations d'emplois mensuelles jugées nécessaires pour absorber la croissance de la population en âge de travailler. Les statistiques de mars et avril ont en outre été révisées en baisse, de 75.000 au total. "Les marchés intègrent une probabilité extrêmement élevée d'une baisse des taux en septembre, ce qui alimente la poussée des actions", a constaté David Madden, analyste de CMC Markets. Le modèle Nowcast de la Fed de New York ne donne plus qu'une croissance de 1% annualisé aux Etats-Unis au deuxième trimestre, contre 1,48% une semaine plus tôt, après les statistiques inférieures aux attentes publiées cette semaine sur l'emploi et l'activité des entreprises. Les statistiques de l'emploi de mai avaient été précédées mercredi par un très morose rapport sur l'emploi dans le secteur privé. Les trois grands indices américains affichent des hausses dépassant 1%, portés eux aussi par les anticipations d'une baisse des taux américains à la suite du rapport sur l'emploi et des déclarations de responsables de la Réserve fédérale cette semaine. Le fait que les autorités américaines aient reporté de deux semaines, au 15 juin, la hausse des droits de douane sur une partie des produits chinois importés aux Etats-Unis soutient également la cote.
Valeurs & indicateurs En tête des hausses du CAC 40, Sanofi a gagné 4,4% à la suite de l'annonce de l'arrivée au poste de directeur général de Paul Hudson, actuellement à la tête de la division pharmaceutique de Novartis (-0,03%). Soitec a grimpé de 8,5%, augmentant ses gains dans l'après-midi, après la signature de plusieurs contrats avec Globalfoundries portant sur l'approvisionnement à long terme de plaques de silicium sur isolant. Tous les indices sectoriels européens ont terminé dans le vert à l'exception de celui de l'immobilier (-0,55%), affecté par la chute de Deutsche Wohnen (-8,53%), lanterne rouge du Stoxx 600, à la suite de la proposition de responsables politiques d'imposer un gel des loyers de cinq ans à Berlin à partir de janvier 2020. En Europe, la production industrielle et les exportations de l'Allemagne ont reculé plus que prévu en avril, soulignant la vulnérabilité de la première économie de la zone euro face aux tensions commerciales et les incertitudes sur le Brexit. En France, la production industrielle a augmenté plus que prévu en avril, tandis que le déficit commercial s'est contracté le même mois.
Wall Street monte La Bourse de New York a terminé en hausse de plus de 1% vendredi, soutenue par l'annonce d'un net ralentissement des créations d'emplois, qui a renforcé l'espoir de voir la Réserve fédérale américaine abaisser ses taux cette année. L'annonce d'un report de deux semaines, du 1er au 15 juin, de la mise en application de nouveaux droits de douanes sur des produits chinois a contribué au sentiment positif. L'indice Dow Jones a gagné 263,28 points, soit 1,02%, à 25.983,94. Le S&P-500, plus large, a pris 29,85 points, soit 1,05%, à 2.873,34. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 126,55 points (+1,66%) à 7.742,10 points. Sur la semaine, le Dow a gagné 4,7%, le S&P 4,4% et le Nasdaq 3,9%, dopés par un regain d'espoir de baisse des taux à la suite de déclarations du président de la Fed Jerome Powell entrouvrant la porte à une baisse des taux cette année. Le Dow et le S&P affichent leur plus forte progression hebdomadaire depuis le mois de novembre. Le département du Travail a fait état de 75.000 créations de postes non-agricoles le mois dernier aux Etats-Unis alors que la médiane des prévisions des économistes interrogés par Reuters les donnait à 185.000, leurs estimations s'échelonnant entre 80.000 et 200.000. Ce chiffre tombe ainsi sous le seuil des 100.000 créations d'emplois mensuelles jugées nécessaires pour absorber la croissance de la population en âge de travailler. Les statistiques de mars et avril ont en outre été révisées en baisse, de 75.000 au total. Le modèle Nowcast de la Fed de New York ne donne plus qu'une croissance de 1% annualisé aux Etats-Unis au deuxième trimestre, contre 1,48% une semaine plus tôt, après les statistiques inférieures aux attentes publiées cette semaine sur l'emploi et l'activité des entreprises. Après les chiffres de l'emploi, les traders ont renforcé leurs paris d'une réduction des taux de la Fed en juillet, suivie de deux autres baisses de taux d'ici la fin de l'année. Sur le front du commerce avec le Mexique un haut responsable de la Maison blanche a dit que si les négociations continuaient à avancer, Donald Trump pourrait suspendre sa menace d'imposer lundi des droits de douane aux produits mexicains.
Valeurs & indicateurs La plupart des grands indices sectoriels ont fini dans le vert mais les valeurs financières ont été délaissées dans la perspective d'une baisse des taux américains. L'indice bancaire a perdu 0,98%. Les seuls grands indices sectoriels à finir dans le rouge ont été l'indice financier (-0,19%) et l'indice des services collectifs (-0,77%). En revanche, les valeurs sensibles au commerce international ont été recherchées. Boeing a gagné 0,89%, Caterpillar 0,83% et l'indice industriel a pris 0,86%. Le secteur de l'information et de la haut technologie, qui a figuré parmi les secteurs les plus touchés par les tensions commerciales, a lui repris encore 1,92%. L'indice a été dopé notamment par Apple (+2,66%), Microsoft (+2,80%) et les semi-conducteurs, qui tirent une part importante de leur revenu de Chine. L'indice des semi-conducteurs de Philadelphie a avancé de 1,15%. Par ailleurs, Beyond Meat, le fabricant de burgers végétariens, a pris 39,35% après avoir annoncé qu'il comptait plus que doubler son chiffre d'affaires et atteindre l'équilibre au niveau de son résultat d'exploitation cette année. Aux Etats-Unis, outre le rapport sur l'emploi, les participants ont appris que les stocks des grossistes avaient augmenté un peu plus qu'estimé initialement en avril aux Etats-Unis, les stocks du secteur automobile ayant enregistré leur plus forte hausse depuis huit mois.
Taux Les marchés obligataires, qui avaient tablé avec succès pendant près de trois ans sur une reprise de l'économie mondiale, signalent de plus en plus manifestement des risques de rechute en récession et d'une faiblesse persistante de l'inflation pour les années à venir. Les mauvais chiffres de l'emploi, qui confortent les anticipations de baisse des taux, ont accentué le mouvement. Le 10 ans a cédé 3,5 points de base à 2,088% après être tombé à 2,053%, et le deux ans a cédé 3,0 pdb à 1,8530%, après un creux de 1,775%, juste en dessous de son plancher de 2017. En Europe, le rendement du Bund à 10 ans a perdu plus de deux points et inscrit un nouveau plus bas historique à -0,262%, tout comme ses équivalents pour plusieurs autres pays de la zone euro, de Chypre à l'Irlande, en passant par la France, où le dix ans est tombé en séance à 0,065%. La baisse a été encore plus marquée pour le dix ans italien, qui a perdu jusqu'à 22 points de base et inscrit un nouveau plus bas d'un an à 2,28%. L'écart entre les rendements à dix ans italien et allemand est revenu sous 260 points de base pour la première fois depuis un mois. Des responsables politiques italiens assurent que les finances publiques de la péninsule réservent de bonnes surprises pour cette année, ce qui renforce Rome dans sa tentative d'échapper à la menace de procédure disciplinaire brandie par la Commission européenne.
Changes Le dollar, stable avant la publication du rapport sur l'emploi, cède 0,48% face à un panier de devises de référence, ayant touché son plus bas niveau depuis deux mois et demi après la publication du rapport sur l'emploi américain qui a conforté les anticipations de baisse des taux de la Fed. L'"indice dollar" a accusé sa plus mauvaise semaine depuis mars avec une baisse hebdomadaire supérieure à 1%. L'euro, qui fléchissait contre le billet vert avant les statistiques américaines, gagnait 0,46% à près de 1,1330 dollar, au plus haut depuis fin mars. L'or, valeur refuge par excellence, a atteint dans la journée un pic de 1.348,08 dollars l'once, au plus haut depuis avril 2018, tirant parti du recul du dollar sur les anticipations de baisse des taux aux Etats-Unis. Il bénéficie également des craintes d'un ralentissement économique mondial marqué du fait des conflits commerciaux du moment. Il affiche une hausse de 2,9% depuis le début de la semaine et est bien parti pour enregistrer son gain hebdomadaire le plus élevé depuis avril 2016.