Les militaires de la Royal Navy ont été déployés dans le golfe d'Oman à la suite d'un incident au cours duquel deux pétroliers ont été pris pour cible près du détroit d'Ormuz le 13 juin, a annoncé le Daily Star en citant des sources anonymes. Le ministre britannique des Affaires étrangères, Jeremy Hunt, a jugé vendredi 14 juin "presque certain" que l'Iran était derrière les attaques des pétroliers en mer d'Oman, malgré les dénégations de Téhéran, et a appelé l'Iran a cesser toute "activité déstabilisatrice". Le lendemain, le tabloïd Daily Star a annoncé le déploiement de fusiliers marins britanniques dans le golfe d'Oman. Ces troupes seraient censées assurer la sécurité des navires britanniques en localisant des "vaisseaux d'attaque rapide iraniens" et en les "éliminant" si nécessaire. "Nous avons des fusiliers marins dans la région pour des opérations antipirates et antiterroristes depuis un certain temps. Si la situation actuelle se dégrade, je prévois que davantage de personnel sera déployé pour renforcer l'opération", a déclaré le tabloïd en citant une source. Selon ce dernier, les militaires seront équipés de fusils de précision et de mitrailleuses légères, mais ils ont reçu pour instruction de ne les utiliser qu'en dernier recours. Environ 120 soldats d'une unité de la Royal Marines 3 Commando se dirigent vers Bahreïn dans le cadre de cette opération. Ils ont été surnommés le Groupe de travail spécial 19, d'après le Daily Star. Le ministère de la Défense n'a pas encore commenté ces informations. Alors que le gouvernement britannique alimente la version américaine des faits en pointant du doigt l'Iran pour les attaques menées contre les bateaux, le PDG de la société japonaise qui exploite le pétrolier Kokuka Courageous a réfuté leur version des événements, déclarant que l'équipage avait vu un tir peu avant l'explosion. Deux pétroliers, le Front Altair et le Kokuka Courageous, respectivement sous pavillon des îles Marshall et du Panama, ont été vraisemblablement attaqués jeudi 13 juin en mer d'Oman, près du détroit d'Ormuz, ont fait savoir leurs compagnies maritimes. 44 membres d'équipage ont été repêchés par des secouristes iraniens puis débarqués dans un port de la République islamique, selon l'agence de presse officielle Irna. Les États-Unis ont attribué la responsabilité de l'incident à l'Iran, qui a rejeté ces accusations en les qualifiant de non fondées. La Navy a publié jeudi 13 juin une vidéo très floue, où selon les responsables américains on peut voir un équipage iranien retirer après coup une mine "limpet" qui était posée sur la coque mais n'a pas explosé. L'Iran assure que son équipage était là pour porter secours au pétrolier. Moscou a appelé pour sa part à "s'abstenir de conclusions hâtives".
Téhéran convoque l'ambassadeur britannique Les autorités de la République islamique ont convoqué l'ambassadeur du Royaume-Uni en poste à Téhéran, rapporte samedi l'agence de presse iranienne ISNA. L'ambassadeur britannique à Téhéran a été convoqué par les autorités iraniennes après que Londres a fait porter sur l'Iran la responsabilité de la probable attaque visant des pétroliers dans le golfe d'Oman, selon l'agence ISNA. "Pendant la réunion avec un responsable du ministère iranien des Affaires étrangères, l'Iran a fermement critiqué la position inacceptable du Royaume-Uni concernant les attaques dans le golfe d'Oman", a indiqué l'agence. Plus tôt dans la semaine, deux pétroliers ont été la cible d'attaques dans le golfe d'Oman, à proximité du détroit d'Ormuz, que Washington a imputées à l'Iran. Téhéran a démenti toute responsabilité dans ces événements qui ont exacerbé les tensions dans la région. Selon ISNA, le Royaume-Uni est le seul pays à soutenir les accusations américaines visant l'Iran. Le gouvernement britannique avait en effet déclaré vendredi soir qu'il était "presque certain" que l'Iran était responsable des deux attaques.
Abou Dhabi ne peut pas encore citer d'"État particulier dans l'affaire" Les Émirats arabes unis ne possèdent "pas encore suffisamment de preuves" pour "citer un État particulier" comme responsable de l'attaque de deux pétroliers au large de leurs côtes, a déclaré le ministre émirati des Affaires étrangères, soulignant que son pays souhaitait que le transport des ressources "se fasse dans la sécurité". Pour l'instant, les Émirats arabes unis n'ont pas de faits prouvant l'implication d'un pays concret dans l'attaque de deux pétroliers dans le golfe d'Oman, a indiqué à la chaîne Al-Arabiya le ministre émirati des Affaires étrangères, Abdallah ben Zayed Al Nahyane. "Jusqu'à présent, nous n'avons pas encore suffisamment de preuves pour citer un État particulier dans l'affaire de l'attaque des pétroliers au large des Émirats arabes unis", a-t-il souligné. Dans ce contexte, il a noté que "la sécurité et la stabilité régionales réelles ne pourraient être atteintes que si tous les acteurs régionaux travaillent ensemble". "Nous habitons une région complexe qui dispose de nombreuses ressources, que ce soit le gaz ou le pétrole. Nous souhaitons que le transport de ces ressources se fasse dans la sécurité pour assurer la stabilité de l'économie mondiale", a fait remarquer Abdallah ben Zayed Al Nahyane.