Alors que Washington et Londres pointent du doigt l'Iran en l'accusant d'être derrière les attaques de pétroliers commises en mer d'Oman, certains responsables européens, dont le chef de la diplomatie allemande, mettent en doute leur version des faits. Certains gouvernements européens ont refusé de soutenir les allégations américaines selon lesquelles l'Iran serait responsable des attaques perpétrées contre deux pétroliers dans le golfe d'Oman le 13 juin. La vidéo américaine qui montre des soldats iraniens retirant une mine magnétique de la coque d'un bateau ne permet pas de tirer des conclusions quant à la responsabilité de l'attaque qui a visé deux pétroliers jeudi dans le golfe d'Oman, a jugé le ministre allemand des Affaires étrangères. Son point de vue a été fermement soutenu par Nathalie Tocci, conseillère principale de Federica Mogherini, qui a également souligné qu'avant de blâmer quelqu'un, "nous avons besoin de preuves crédibles". Elle a de plus appelé à éviter toute "provocation" dans la région. La France, de son côté, hésite à choisir son camp: elle a condamné l'attaque mais s'est abstenue de commenter les renseignements américains ou d'évaluer la vidéo de CENTCOM. À Paris, le porte-parole du ministère français des Affaires étrangères a néanmoins appelé "l'ensemble des acteurs concernés (...) à la retenue et à la désescalade." Alors que le gouvernement britannique alimente quant à lui la version américaine, le P-DG de la société japonaise qui exploite le pétrolier Kokuka Courageous a réfuté leur vision des choses, déclarant que l'équipage avait vu un tir peu avant l'explosion. Deux pétroliers, le Front Altair et le Kokuka Courageous, respectivement sous pavillon des îles Marshall et du Panama, ont été vraisemblablement attaqués jeudi 13 juin en mer d'Oman, près du détroit d'Ormuz, ont fait savoir leurs compagnies maritimes. 44 membres d'équipage ont été repêchés par des secouristes iraniens puis débarqués dans un port de la République islamique, selon l'agence de presse officielle Irna. Les États-Unis ont attribué la responsabilité de l'incident à l'Iran, qui a rejeté ces accusations en les qualifiant de non fondées. La Navy a publié jeudi 13 juin une vidéo très floue, où selon les responsables américains on peut voir un équipage iranien retirer après coup une mine "limpet" qui était posée sur la coque mais n'a pas explosé. L'Iran assure que son équipage était là pour porter secours au pétrolier. Créer un "consensus international" Suite à l'incident en mer d'Oman impliquant deux pétroliers, les États-Unis se prononcent maintenant sur la formation d'un consensus à l'échelle internationale afin d'en établir les circonstances, selon le secrétaire américain à la Défense par intérim, Patrick Shanahan. Les États-Unis se sont fixés l'objectif de créer un consensus international portant sur l'incident en mer d'Oman lié à une "attaque" contre les deux pétroliers, a avancé Patrick Shanahan, le secrétaire américain à la Défense par intérim le 14 juin lors d'une rencontre avec des journalistes. "La priorité pour moi et l'ambassadeur Bolton [le conseiller à la sécurité nationale des États-Unis, ndlr] et le secrétaire [d'État américain Mike] Pompeo est de créer un consensus international en ce qui concerne ce problème international. Au cours des dernières 24 heures, nous essayons activement d'obtenir des informations, nous échangeons activement des informations de renseignement... Nous le faisons dans la cadre de la création de ce consensus international", a-t-il lancé. Avant de poursuivre: "Plus nous pouvons déclassifier d'informations, plus nous pouvons partager d'informations, nous le ferons. Et cela est notre intention." Deux pétroliers, le Front Altair et le Kokuka Courageous, respectivement sous pavillon des îles Marshall et du Panama, ont été vraisemblablement attaqués jeudi 13 juin en mer d'Oman, près du détroit d'Ormuz, ont fait savoir leurs compagnies maritimes. 44 membres d'équipage ont été repêchés par des secouristes iraniens, puis débarqués dans un port de la République islamique, selon l'agence de presse officielle Irna. Les États-Unis ont attribué la responsabilité de l'incident à l'Iran, qui a rejeté ces accusations en les qualifiant de non fondées.