Les travaux du forum pour un dialogue national ont débuté, samedi à l'Ecole supérieure de l'hôtellerie de Ain Benian (Alger), avec la participation de partis politiques, de personnalités nationales et d'associations en vue de parvenir à une solution à la crise politique que traverse le pays. Des personnalités nationales ont décliné l'invitation à ce forum, dont l'ancien président Liamine Zeroual et les deux anciens Chefs de gouvernement, Sid Ahmed Ghozali et Ahmed Benbitour. Les partis politiques et les organisations des "Forces de l'alternative démocratique" ont également boycotté ce forum. Il s'agit du "Front des forces socialistes (FFS), Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD), parti des travailleurs (PT), parti socialiste des travailleurs (PST), Mouvement démocratique et social (MDS), l'Union pour le changement et le progrès (UCP) et du Parti pour la laïcité et la démocratie (PLD)", ainsi que la Ligue algérienne de défense des droits de l'homme (LADDH). Lors de ce forum, outre les interventions des participants, des tables rondes sur des thématiques liées à différents domaines (politique, économique, social, entre autres) seront organisées permettant ainsi aux participants d'exposer et échanger leurs visions. Le coordinateur de l'instance de gestion du forum, Abdelaziz Rahabi avait affirmé "qu'il s'agit d'une base pour un dialogue global qui doit aboutir à la mise en place des garanties pour un scrutin transparent, régulier et crédible", soulignant que "les propositions émanant de ce forum seront soumises au pouvoir, ainsi qu'aux élites et aux autres forces politiques pour pouvoir trouver des convergences entre toutes les offres de dialogue faites jusque-là".
Discours de Mr Soufiane Djilali, Président de Jil Jadid C'est avec gravité et conscience des enjeux pour l'avenir de notre pays que Jil Jadid a répondu favorablement à votre invitation, apportant sa contribution au débat national sur les meilleures solutions pour concrétiser la volonté populaire. Merci donc aux organisateurs qui ont engagé tant d'efforts pour offrir cet espace de dialogue, avec l'espoir qu'il en sortira une entente sur les objectifs de l'opposition. Depuis le 22 février, d'un jour à l'autre, d'un Vendredi à l'autre, des millions de nos concitoyens, partout à travers le pays, expriment leur volonté de liquider un régime qui a ruiné moralement et matériellement le pays et le remplacer par un système politique moderne, respectant les droits et les libertés, avec un Etat de droit comme bien commun et une démocratie effective. En tant que société politique, nous sommes interpellés pour respecter la volonté populaire et la traduire en propositions concrètes devant offrir au pays paix, sécurité et développement. Le fondement d'une telle solution est la légitimité populaire dont devra se revêtir tout responsable politique et dont l'action devra être encadrée par des institutions démocratiques, dont les pouvoirs sont limités et équilibrés. Des Moudjahiddine sont en prison pour avoir participé à une manifestation, avoir arboré l'emblème Amazigh ou même avoir critiqué les dirigeants du pays. Un tel pas est un préalable qui favorisera, à n'en pas douter, la mise en forme du dialogue. Dans tous les cas de figure, il n'y a aujourd'hui, pour les tenants du régime, plus qu'une seule issue : organiser la passation de pouvoir au peuple. Toute autre manœuvre aboutira à une situation inextricable. Le régime doit négocier son départ et non pas son maintien. Pour Jil Jadid, le processus du changement doit commencer avec la désignation d'une commission, formée d'hommes et de femmes intègres, potentiellement acceptée par tous, et qui serait mandatée pour nouer des contacts avec tous les partenaires politiques. Cette phase de discussions permettrait de s'entendre sur un ordre du jour. Ce dernier devrait porter, entre autres, sur les questions suivantes : 1.Le changement du gouvernement actuel avec la désignation consensuelle de compétences neutres et le départ de tous les anciens membres des gouvernements de Bouteflika, 2.La négociation sur la nature, les pouvoirs et la composante de la future autorité qui aura la responsabilité d'administrer les élections, ainsi que les amendements à apporter aux lois en relation avec les élections, 3.L'ouverture des médias publics et privés, 4.La date des prochaines élections. Après l'élection présidentielle, un processus constituant devra être mis en route de manière inclusive pour enfin aboutir à une Constitution de la nouvelle Algérie. Voilà en résumé, la position de Jil Jadid. Merci à vous tous et bon succès pour ce forum.