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Pour bâtir ensemble un minimum de consensus autour des grands défis de l'heure : Un dialogue ouvert, seule solution à la crise
Publié dans Le Maghreb le 10 - 07 - 2019

Professeur Abderrahmane MEBTOUL, expert international
Je considère que le dialogue avec la réelle composante de la société et non de segments de la rente, est l'outil par excellence de la bonne gouvernance. Car, pour l'Algérie avec les tensions budgétaires 2019/2020/2025, l'euphorie de la rente est terminée. L'on devra éviter les solutions de facilité, résoudre rapidement la crise politique, opposition, Al Hirak et pouvoir devant s'entendre sur un compromis raisonnable, par le dialogue productif, afin que l'Algérie ne se retrouve dans le même scénario vénézuélien, pays en faillite bien plus riche que l'Algérie, ce qu'aucun patriote ne souhaite. Dans ce cadre, je formule les recommandations sur le plan politique et économique solidaires reprenant les idées développées entre 1980/2019

1.- Recommandations sur le plan politique : pour un climat apaisé ,un compromis pour sortir le pays de la grave crise politique
1.1.- Derrière toutes les crises, il y a une crise de confiance. Derrière toutes les crises de, confiance, il ya une crise morale. Dans ce cas pour la période nous séparant de l'élection présidentielle, la moralité des personnes est fondamentale, la condition de la mobilisation des citoyens et de la sortie de crise. Comment ne pas rappeler le cas d'un pays nordique où un ministre a démissionné pour avoir payé un ticket de métro sur le budget de l'Etat, des démissions de nombreux responsables politiques pour des cas presque similaires de pays démocratiques. Aussi, en ces moments de grande crise morale, en retenant qu'en droit existe la présomption d'innocence, la morale aux yeux des citoyens est devenue fondamentale dépassant le simple cadre juridique, surtout dans une économie mondiale super médiatisée grâce aux réseaux sociaux. Pouvoir et opposition devraient méditer ces expériences pour fonder leurs actions sur la morale, s'ils veulent être crédibles, mobiliser les citoyens au moment où face à la détérioration de leur pouvoir d'achat, on leur demande des sacrifices. La lutte contre l'immoralité n'est pas une question de lois ou de commissions, vision bureaucratique du passé mais de s'attaquer au fonctionnement des sociétés. il y a urgence de solutionner rapidement la crise politique pour éviter une très grave crise économique et sociale. Malgré des imperfections normales dans toute période de crise, l'initiative du 06 juillet est un premier pas pour la résolution de la crise politique en Algérie et c'est pourquoi je lui apporte mon soutien. L'on devra privilégier non des intérêts étroits partisans ou personnels mais l'Algérie avant tout , nécessitant des conditions préalables , devant arriver à des concessions de part et d'autres pour climat apaisé. Cela implique la libération des détenus d'opinions qui n'ont pas à porté atteinte à la sécurité nationale ,le développement de libertés au sens large dont la libération des médias lourds officiels pour un débat contradictoire, l'assainissement du fichier électoral par une instance de suivi des élections indépendant de l'exécutif, présidé par des personnalités nationales non partisanes et surtout morales, (ni ministère intérieur, ni walis , ni les actuels APC contrôlés les partis FLN/RND) et ce au moyen de réseaux décentralisés avec une date butoir pour l'élection présidentielle ne devant pas dépasser six mois. Comme je l'ai suggéré , un des scénarios de sortie de crise, dans le cadre de la Constitution, serait de maintenir le chef d'Etat jusqu'aux prochaines élections présidentielles, avant la fin de l'année , avec la nécessité de la démission de l'actuel gouvernement, rejeté par la population et l'opposition après une large consultation, le chef de l'Etat nommerait un nouveau gouvernement "de compétences nationales neutres " chargé de gérer les affaires courantes et le suivi des dossiers au niveau international. C'est le scénario de compromis idéal pour éviter la déstabilisation des institutions car tous les cadres de l'Etat ne sont pas corrompus. En cas de tensions menaçant la sécurité nationale, ce qui serait un cas extrême c'est le départ à la fois du chef de l'Etat. J'avais proposé il ya deux mois pour ce cas que le chef de l'Etat a le pouvoir de nommer un nouveau président du conseil constitutionnel après la démission de l'actuel avant l'expiration de son mandat où il démissionnerait également , avant le 9 juillet 2019, l'actuel président du Sénat étant intérimaire, selon la constitution , serait ipso facto le nouveau chef de l'Etat. Ce dernier nommerait un nouveau gouvernement " de compétences nationales " neutres " chargé de gérer les affaires courantes et le suivi des dossiers au niveau international ,la création d'une instance indépendante la mise à jour le fichier électoral et adopté une instance nouvelle de suivi des élections indépendant de l'exécutif, avec une date butoir pour l'élection présidentielle ne devant pas dépasser six mois. En résumé, comme je viens de le souligner dans une interview à Jeune Afrique ( Paris France) le 24 juin 2019, une longue période de transition que certains proposent, le temps ne se rattrapant jamais en économie, conduira à la régression économique et sociale avec des réserves de change tendant vers zéro et le retour à la tutelle du FMI dans moins de deux ans. Comme conséquence, nous aurons des incidences géostratégiques, politiques, sécuritaires, sociales et économiques aboutissant à une déstabilisation de l'Algérie : car ne soyons pas utopiques, toutes les réformes politiques et économiques réussies dans les pays en transition ont montré que les forces réformatrices arrivées au pouvoir, marginalisant les forces extrémistes ultra- droitistes ou ultra- gauchistes, ont su intégrer les forces conservatrices dans une nouvelle dynamique conciliant la modernité l'authenticité, l'efficacité économique et une profonde justice sociale, les lois économiques étant insensibles aux slogans politiques populistes dévastatrices et ce par la refondation progressive de l'ancien système.
1.2- D'où l'urgence de nouvelles organisations collant avec la société, servant d'intermédiation politique et sociale. Comme le rappelle justement l'économiste indien professeur à Harvard, prix Nobel d'Economie, Sen, A.K, Prix Nobel d'économie, "pas de bonne économie sans vraie démocratie tenant compte des anthropologies culturelles ". D'où l'importance d'institutions démocratiques, pour une société participative. Pour faire respecter le contrat de coopération, et induire une efficacité des institutions, il y a des règles de coopération qui peuvent être informelles (comme les tabous, certaines traditions) ou formelles (écrites, codifiées comme le droit moderne). Lorsqu'un Etat émet des lois qui ne correspondent pas à l'état de la société, ou veut agir par la violence celle-ci enfante ses propres règles qui lui permettent de fonctionner établi par un contrat de confiance beaucoup plus solide et crédible que celui que l'on veut lui imposer. Dès lors comment réussir le passage d'institutions économiques et politiques largement fondées sur des relations interpersonnelles à des institutions davantage fondées sur des règles. Il s'agit d'étudier les expériences réussies mais également les échecs (voir la faillite récente du Venezuela première réserve pétrolière mondiale) les travaux empiriques relatifs aux institutions de gouvernance des entreprises et de gouvernance publique qui ont été au centre de la problématique posée à la plupart des économies en transition qui étaient régies par le "communisme et l'étatisme intégral". Les économies en transition ont été en effet confrontées à une double évolution. D'abord économique avec la transition d'un système d'économie planifiée, ou de fort interventionnisme étatique, à celui d'une économie de marché à finalité sociale. Ensuite politique avec le passage de système non démocratique vers des systèmes plus démocratiques. Dans les deux cas, existent des organisations hybrides lors de l'évolution des systèmes opaques largement fondés sur des relations informelles entre intérêts privés, vers des systèmes prenant appui sur des mécanismes plus transparents et davantage respectueux des règles de droit, systèmes dans lesquels ceux qui exercent le pouvoir économique et politique doivent davantage répondre de leurs actes. C'est pourquoi on assiste dans bon nombre de pays dominée par la logique de rentière un modèle de gouvernance, un processus de réformes non pas par des logiques d'efficience économique mais la dominance du politique. Quelle leçon en tirer pour l'Algérie des différentes expériences historiques de transition démocratique et vers l'économie de marché ? Cela ne signifie pas à travers les expériences historiques qu'il ne peut y avoir d'économie de marché sans Démocratie et il y a lieu de ne pas confondre Etat de droit et démocratie qui ne se recoupent pas forcément à travers les expériences historiques. Mais je ne crois pas que cette construction soit soutenable à travers le temps sans la démocratie comme l'a brillamment analysé l'économiste indien prix Nobel d'économie Amara SEN car avec le développement naissent de nouvelles forces sociales avec de nouvelles exigences donc plus de liberté et de participation à la gestion de la Cité. Et la seule façon de se maintenir au temps d'une économie qui change continuellement, c'est d'avoir une relation avec l'environnement national et international, c'est-à-dire mettre en place progressivement les mécanismes véritablement démocratiques. Aussi, les changements qui sont appelés à se produire dans un proche avenir en Algérie, doivent nécessairement trouver leur traduction dans des changements d'ordre systémique destinés à les prendre en charge et à organiser leur insertion dans un ordre social qui est lui-même en devenir. Il s'agit de définir clairement les fonctions institutionnelles notamment concernant l'utilisation des deniers publics, le rôle des organes politiques (parlement), de l'implication de la société civile, des organes techniques comme la cour des comptes, l'inspection générale des finances, la mise en place du contrôle tributaire et d'un management efficace des institutions, des comptabilités publiques claires et transparentes pour la rationalisation des choix budgétaires et l'optimalisation de la dépense publique.

La pleine réussite de cette entreprise qui dépasse largement le cadre strictement technique, restera tributaire largement d'un certain nombre de conditions dont le fondement est de définir clairement le futur rôle de l'Etat dans le développement économique et social au sein d'une économie mondiale de plus en plus globalisée. Ces réformes doivent impérativement toucher, le système politique, centre névralgique de la résistance au changement et à l'ouverture ; la réforme et l'indépendance de la justice par l'application et l'adaptation du Droit tant par rapport aux mutations internes que du droit international ; la réforme du système éducatif, centre d'élaboration et de diffusion de la culture et de l'idéologie de la résistance au changement et à la modernisation du pays; une nouvelle gestion des stratégies sociales et la mise en place de nouveaux mécanismes de régulations sociales devant revoir la gestion des caisses de retraite et de la sécurité sociale, les subventions ciblées devant dorénavant être budgétisées non plus au niveau des entreprises mais sur le budget de l'Etat ; la réforme du système financier considérée, à juste titre, comme l'indice le plus probant de la volonté politique des Etats d'encourager l'entreprise qu'elle soit publique ou privée nationale ou internationale créatrice de valeur ajoutée condition d'une transition d'une économie de rente à une économie productive qui est un préalable essentiel à la relance de l'investissement privé national et étranger, les banques publiques et privées étant au cœur d'importants enjeux de pouvoir entre les partisans de l'ouverture et ceux de préservation des intérêts de la rente ; la démocratisation des secteurs sources de rente (secteur des hydrocarbures et gestion active des réserves de change), objet de toutes les convoitises. Il faut éviter la conception erronée d'assimiler la population algérienne à un tube digestif en ignorant ses aspirations profondes. La population algérienne, si elle est attentive à son pouvoir d'achat, a également soif de libertés, de démocratie et de justice sociale mais également d'efficacité économique avec un sacrifice partagé. D'où l'importance d'aborder le volet économique des réformes économiques, toujours dans le cadre du dialogue social.

2- Recommandations sur le plan économique : concilier efficacité économique et justice sociale
2.1-Je renouvelle ma proposition le 04 novembre 2014 (que de pertes de temps, du fait de l'illusion de la rente éternelle de certains responsables), lors de la conférence sur l'Industrie devant l'ex-Premier ministre et les membres de son gouvernement, de créer un comité de suivi des décisions de tout dialogue économique et social, confié au Conseil économique et social (CNES) rénové dont la composante n'a pas été renouvelée depuis plus de 20 ans. Ce lieu de dialogue au sein du CNES, servant comme le stipule la nouvelle constitution, "de Conseil" pour la présidence et le gouvernement, devra être souple, débureaucratisé, composé des représentants de départements ministériels, des meilleurs experts algériens de différentes sensibilités, du patronat et de syndicats représentatifs, il sera chargé de faire le constat et des propositions concrètes. Ce Comité doit être conçu comme une institution de contrôle des décisions prises, appartenant au gouvernement de venir avec un plan stratégique cohérent pour convaincre les partenaires économiques sociaux, quitte à introduire des corrections émises par les partenaires, grâce à un véritable dialogue social élargi aux forces vives de la société. Le langage de la vérité doit guider tout responsable, étant un signe de la bonne gouvernance au vu de la situation financière difficile que traverse le pays, mais devant éviter la sinistrose et le dénigrement gratuit, mais également toute autosatisfaction déconnectée des réalités par des discours démagogiques. Personne n'a le monopole du nationalisme et de la vérité, tous les Algériennes et Algériens espérant un avenir prospère pour l'Algérie. Le plus grand ignorant est celui qui croit tout savoir, devant être animé par la critique positive et favoriser les débats productifs tenant compte de nos différentes sensibilités, en un mot être respectueux des idées d'autrui grâce à la tolérance. C'est dans ce cadre qu'il faille avoir une vision stratégique, au moment où d'importantes mutations géostratégiques couplées aux nouvelles mutations mondiales qui s'annoncent au niveau de notre région, devant éviter à tout prix un pilotage vue. L'on devra éviter que sous le faux alibi de dialogue économique et social avec toujours la même composante depuis plus de 25 ans soit un lieu de redistribution de la rente, parts de marché et avantages divers supportés par le Trésor public de ceux présents via la dépense publique, en fonction d'intérêts étroits. Il serait souhaitable de convier d'autres organisations syndicales autonomes avec lesquelles notamment les ministres du Travail, de l'Education nationale, de l'Enseignement supérieur et de la Santé sont déjà en contacts permanents. La composante est la même depuis plus de deux décennies alors que l'environnement économique et social algérien a profondément changé, ce qui explique que les anciennes Tripartites ont eu peu d'effets face aux tensions sociales. D'autres forces sociales et économiques sont apparues depuis, devant en tenir compte, faute de quoi cela s'apparenterait à un monologue du pouvoir avec lui-même, sans impact pour la résolution concrète des problèmes économiques et sociaux. Aussi, le pouvoir doit se démarquer d'une vision culturelle largement dépassée des années 1970, tant sur le plan politique, économique qu'en matière diplomatique. Nous sommes en 2019 avec des mutations géostratégiques considérables horizon 2020/2030 qui préfigurent de profonds bouleversements géostratégiques. On ne relance pas l'activité économique par décret ou des lois d'investissement sans objectifs, vision de la mentalité bureaucratique, devant tenir compte de la transformation du monde : combien de commissions et de codes d'investissement depuis l'indépendance. C'est l'entreprise publique et privée libérée de toutes les contraintes d'environnement (la liberté d'entreprendre avec un rôle stratégique à l'Etat régulateur fort, mais fort de sa moralité), et son fondement, le savoir, au sein d'une économie de plus en plus mondialisée à travers des stratégies de segments de filières internationalisées que l'Algérie peut créer une économie productive à forte valeur ajoutée. S'offre deux solutions pour le gouvernement à court terme : soit le déficit budgétaire avec l'inévitable dévaluation du dinar dont la valeur est corrélée à 70% aux réserves de change via la rente des hydrocarbures; soit réduire les dépenses de fonctionnement (dé-bureaucratisation) et mieux gérer les dépenses d'équipements en ciblant les segments à valeur ajoutée réelle, devant assouplir la règle des 49/51%,aux filières non stratégiques qui contrairement aux faux discours nationalistes où l'Algérie supporte tous le surcoûts, est à l'origine de rente de situation , n'ayant pas permis depuis son instauration en 2009, la baisse de la valeur des importations qui ont doublé. Dans ce cadre
2.2- Depuis des années, (www.google.com-mebtoul 1980-2018), j'ai toujours mis l'accent sur la nécessité de l'instauration d'un dialogue permanent avec les partenaires économiques et sociaux, lié à l'introduction de la bonne gouvernance et de l'Etat de droit et sur une réelle décentralisation. L'aménagement du territoire autour de pôles régionaux devra répondre aux besoins des populations en quelque lieu qu'elles se trouvent et assurer la mise en valeur de chaque portion de l'espace où elles sont installées. Il ne s'agira pas d'opposer le rural à l'urbain, les métropoles aux provinces, les grandes villes aux petites mais d'organiser leurs solidarités à travers des réseaux rénovés qui tiennent compte des mutations, tant internes que de l'économie mondialisée en favorisant une armature urbaine souple à travers les réseaux par la fluidité des échanges, la circulation des hommes, des biens, les infrastructures et les réseaux de communication. L'Algérie s'étend sur 2 380 000 km2 dont 2100 000 km2 d'espace saharien. La densité paraît faible, mais les 9/10e de la population sont concentrés sur les terres du Nord. Sa situation géographique est stratégique : en face de l'Europe, côtoyant la Tunisie, l'Atlantique Maroc/Mauritanie, la Libye, le Mali et le Niger comme point d'appui de l'Afrique sub-saharienne. L'objectif stratégique horizon 2018/2020/2030 est d'éviter que plus de 95% de la population vivent sur moins de 10% du territoire et avoir une autre vision de l'aménagement de l'espace. Nous assistons, hélas, à des constructions anarchiques avec le manque d'homogénéisation dans le mode architectural, un taux accéléré d'urbanisation avec des bidonvilles autour des grandes villes, avec le risque de l'extension de nouvelles formes de violence à travers le banditisme et de maux sociaux comme la drogue et la prostitution. Pour dépasser l'entropie actuelle, il est temps de mettre les moyens nécessaire et une stratégie fiable pour pouvoir transformer la richesse virtuelle -hydrocarbures- en richesses réelles. Restreindre uniquement les importations sans vision stratégique d'une relance hors hydrocarbures dans le cadre des valeurs internationales (cout/qualité) revient à différer les tensions terme sans résoudre les problèmes du développement de l'Algérie, tout en accroissant les rentes de situation et la corruption, en plus du risque inflationniste, nous conduisant au même scénario qu'en 1994. Je rappelle que les importations de biens, de services et de transferts légaux de capitaux se sont chiffrés entre 56/ 60 milliards de dollars entre 2015/2018, avec des recettes en devises ayant fluctué entre 29/39 milliards de dollars (98% provenant des hydrocarbures avec leurs dérivées) , durant la même période, fonction du cours sur le marché international des hydrocarbures et non d'une bonne gestion interne. Durant la période à venir 2019/2020/2025, il y aura de vives tensions budgétaires, devant mobiliser les Algériens en leur tenant un langage de vérité. Parmi ces mesures, il s'agira de lutter contre les transferts illicites de capitaux, la corruption, la mauvaise gestion, d'investir dans la ressource humaine de qualité, dans les institutions démocratiques et cibler le système des subventions qui représente un tiers du budget, et dont je considère qu'il est "injuste", dans la mesure, où "celui qui perçoit 50 millions de centimes en bénéficie au même titre que celui qui touche 2 millions de centimes. Il s 'agira d'éviter de toucher à l'autonomie de la Banque d'Algérie, pilier de la gestion monétaire, dépendante selon la Loi, non du gouvernement mais de la présidence de la République, la poussant à l'émission monétaire incontrôlée (planche à billets). Cela ne peut que conduire à des tensions inflationnistes incontrôlées et donc des tensions sociales (nivellement par le bas des couches moyennes) sans résoudre les problèmes économiques qui suppose de profondes réformes structurelles. L'Algérie se retrouverait au même scénario vénézuélien, pays en faillite bien plus riche que l'Algérie (300 milliards de barils en pétrole certes lourd contre 10 pour l'Algérie). La situation politique et économique actuelle en ce mois de juillet 2019 est complexe avec une population qui dépasse 42 millions d'habitants et qu'il faille créer 300.000/350.000 emplois par an qui s 'ajoutent au taux de chômage actuel afin d'éviter de vives tensions sociales.

En résumé : réformes ou régression
L'Algérie souffre actuellement d'une crise de gouvernance et non d'une crise financière. Mais cette crise de gouvernance risque de se transformer si elle se maintient dans trois années en crise financière, économique et politique avec le risque d'une déstabilisation régionale. L'Algérie, pays à fortes potentialités acteur déterminant de la stabilité de la région, a besoin d'une stratégie d'adaptation, étant une question de sécurité nationale, face aux nouvelles mutations mondiales et énergétiques avec l'avènement de la quatrième révolution économique qui se fondera essentiellement sur l'économie de la connaissance à travers le digital et l'intelligence artificielle. Le développent futur de l'Algérie pose la problématique des relations dialectiques, rente/Etat/marché, afin de réaliser tant la transition tant énergétique (Mix) que la transition économique liant efficacité économique et une profonde justice sociale qui n'est pas l'antinomie de l'efficacité permettant de mieux mobilier la population par un sacrifice partagé, renvoyant à la nécessaire moralité de ceux qui dirent la Cité. La situation économique actuelle est préoccupante. Selon les données gouvernementales, les réserves de change se contracterait à 62, milliards de dollars en 2019, 47.8 en 2020 et à 33.8 milliards de dollars en 2021, le FMI prévoyant 12 milliards de dollars courant 2022 et ce avant les évènements d'Al Hirak. Pour éviter une crise économique et sociale pire que celle qu'a connue l'Algérie avec le rééchelonnement de 1994, il faut impérativement faire taire nos divergences et privilégier uniquement les intérêts supérieurs de l'Algérie nécessitant un minimum de consensus économique et social qui ne saurait signifier unanimisme signe de décadence de toute société afin de stabiliser le corps social. C'est l'unique voie que doivent emprunter les Algériens pour arriver à transcender leurs différends si l'on veut éviter la déstabilisation, ce qu'aucun patriote ne souhaite Aussi, de grands défis attendent l'Algérie, pays à très fortes potentialités, dont toute déstabilisation aurait un impact sur toute la région méditerranéenne et africaine. Rendons hommage tant à notre jeunesse, pleine de vitalité que l'ANP et nos forces de sécurité par leur civisme où toutes les manifestations à travers les 48 wilayas se sont déroulées, excepté quelques cas rares, dans la tranquillité et sérénité, soudant l'unité nationale, loin de la vision régionaliste néfaste et qui ont fait l'admiration du monde. Le dialogue et la tolérance des idées contradictoires productives, le plus grand ignorant étant celui qui prétend tout savoir, sont les outils par excellence de la bonne gouvernance afin de réaliser les transformations nécessaires afin d'éviter d'isoler l'Algérie de l'arène internationale. Le temps ne se rattrape jamais en économie d'où l'urgence de profondes réformes économiques, politiques, sociales et culturel ce dernier souvent oublié, mais déterminant en ce XXIème siècle, avec pour soubassement le dialogue productif. Il s'agit là de l'unique voie que doivent emprunter les Algériens afin de transcender leurs différence et à trouver de nouvelles raisons de vivre harmonieusement ensemble et de construire le destin exceptionnel que nos glorieux aînés de la génération du 1er Novembre 1954 ont voulu pour eux.


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