L'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) et ses partenaires "continueront de rester vigilants pour promouvoir une stabilité durable" du marché pétrolier, a affirmé jeudi l'Organisation sur son site web. Mettant en avant sa prévision du marché pétrolier pour 2020 dans son rapport mensuel de juillet publié jeudi, l'Organisation a souligné " la sur-conformité persistante des membres de la Déclaration de coopération à leurs ajustements volontaires de la production témoigne de leur engagement indéfectible envers le processus de stabilisation du marché".
"Le ferme engagement des membres de la déclaration de coopération a été réaffirmé lors de la 6ème réunion ministérielle des pays membres de l'OPEP et des pays non membres de l'OPEP", ajoute l'Organisation pétrolière. L'Organisation et ses alliés à leur tête la Russie ont décidé il a y 'a quelques jours à Vienne (Autriche) de prolonger leur accord de réduction de la production pour une période supplémentaire de neuf mois allant de 1er juillet jusqu'au 31 mars 2021. L'Opep avait convenu, en décembre 2018, avec dix pays producteurs non-Opep, la Russie à leur tête, d'une baisse conjointe de leur production de 1,2 million de barils/jour à partir du 1er janvier 2019, pour une période de six mois, avec une réduction de 800.000 barils/jour par l'Opep et de 400.000 barils/jour par ces pays producteurs non-Opep. S'agissant de sa prévision du marché pétrolier pour 2020 , il est indiqué dans le rapport de l'Organisation que la croissance économique mondiale devrait rester stable à 3,2% en 2019 et en 2020. Pour ce qui est de la demande mondiale, le rapport note que " malgré une certaine incertitude, la demande mondiale de pétrole devrait atteindre 1,14 Mb / j en 2019 et 2020". "En 2019, on s'attend à une demande saisonnière vigoureuse, comme le montrent également les tirages récents des stocks de pétrole brut aux Etats-Unis", précise la même source. L'offre hors OPEP a été révisée à la baisse dans le dernier rapport mensuel de l'Organisation, principalement en raison de l'extension des ajustements volontaires de la production par les pays participants de la Déclaration de coopération et des révisions à la baisse pour le Brésil et la Norvège, explique l'Organisation. L'Arabie saoudite prévoit de maintenir sa production de pétrole brut à moins de 10 Mb / j en août, avec des exportations moyennes inférieures à 7 Mb / j, afin d'éviter tout excédent de stocks. Pour rappel, l'OPEP et ses partenaires avaient adopté lors de leur dernière rencontre un projet de texte portant " la Charte de coopération". Il s'agit d'un engagement volontaire de haut niveau, permettant de poursuivre le dialogue dynamique entre les pays dans la Déclaration de coopération aux niveaux ministériel et technique. La 16e réunion du Comité de suivi ministériel conjoint Opep et non Opep (JMMC) est prévue en septembre prochain à Abou Dhabi (Emirats-ArabeUnis). Ce Comité est composé de l'Arabie Saoudite, la Russie, l'Algérie, les Emirats arabes unis, l'Iraq, le Kazakhstan, le Koweït, le Nigéria et le Venezuela. A noter que la prochaine Conférence ministérielle des Etats membres de l'Organisation est programmée pour les 5 et 6 décembre prochain à Vienne, ce qui permettra d'évaluer à nouveau les conditions du marché pétrolier et de prendre les décisions idoines si nécessaire, avait indiqué le ministre de l'Energie, vice-président de l'Opep, Mohamed Arkab.
Le prix du pétrole en hausse de plus de 66 dollars Les prix du pétrole remontaient vendredi, aidés par une combinaison de facteurs qui pèsent sur l'offre dans un contexte où c'est surtout le niveau de la demande qui inquiète. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en septembre valait 66,99 dollars à Londres, en hausse de 0,71% par rapport à la clôture de jeudi. A New York, le baril américain de WTI pour livraison en août gagnait 0,51%, à 60,51 dollars. "Les prix sont montés, surfant sur la nouvelle que la tempête tropicale Barry devrait frapper la Louisiane d'ici samedi et toucher 20% des installations de pétrole de la zone", a expliqué Ipek Ozkardeskaya, analyste pour London Capital Group. "L'évacuation de 191 plateformes de pétrole et de gaz a déjà gelé 53% de la production" d'or noir de la région, a-t-il ajouté. Barry pourrait devenir un ouragan vendredi soir tard ou samedi tôt juste avant que son centre n'atteigne les côtes. Le Centre national des ouragans a émis jeudi soir une pré-alerte "ouragan" jeudi soir, 36 heures environ avant que les zones concernées commencent à ressentir les vents forts. Selon M. Fritsch, outre la tempête tropicale, les cours du pétrole bénéficient des tensions entre le Royaume-Uni et l'Iran, de la baisse de la production russe ainsi que de celle des stocks américains. La somme de ces événements alimente les craintes sur le niveau de l'offre, alors que depuis plusieurs mois c'est plutôt celui de la demande qui posait question. Dans son rapport mensuel publié jeudi, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) a jugé que la production de pétrole des pays non-Opep augmentera de 2,4 millions de barils par jour en 2020. La veille, le prix du panier de quatorze pétroles bruts, qui sert de référence à l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep) s'est élevé jeudi à 67,57 dollars le baril, contre 66,10 dollars, la veille, a indiqué vendredi l'Organisation pétrolière sur son site web. Introduit en 2005, le panier de référence de pétrole brut de l'Opep (ORB) comprend actuellement le Sahara Blend (Algérie), Girassol (Angola), Djen(Congo),Oriente (Equateur), Zafiro (Guinée Equatoriale),Rabi light (Gabon), Iran Heavy (Iran),Basra Light (Irak), Kuwait Export ( Koweït), Es-Sider (Libye), Bonny Light (Nigéria), Arab Light (Arabie saoudite), Murban (Emirats arabes unis) et Mery (Venezuela). Sur la semaine, le Brent a gagné 3,9% et le WTI 4,7%. "Les étoiles se sont alignées pour faire grimper les prix cette semaine", a observé un analyste. D'un point de vue macroéconomique, les indices de Wall Street ont atteint de nouveaux records alors que le président de la Banque centrale américaine a laissé la porte ouverte à d'imminentes baisses des taux d'intérêt. De quoi entraîner dans leur sillage les autres actifs jugés risqués comme le pétrole. D'un point de vue fondamental, les producteurs américains ont suspendu environ 58% de la production de brut dans le Golfe du Mexique, l'équivalent d'environ 1,1 million de barils par jour (mbj), avec la fermeture de plusieurs centaines de plateformes à l'approche de la tempête tropicale Barry, selon un décompte de l'agence américaine BSEE vendredi. Parallèlement, les autorités américaines ont, dans un rapport hebdomadaire, fait état, mercredi d'une chute hebdomadaire de 9,5 millions des stocks de barils de brut aux Etats-Unis alors que les raffineries fonctionnent à leur cadence la plus élevée depuis le début de l'année. Et d'un point de vue géopolitique, la situation reste tendue autour de l'Iran suite à l'arraisonnement la semaine dernière au large de Gibraltar d'un pétrolier iranien soupçonné de faire route vers la Syrie. Londres a accusé des bateaux iraniens d'avoir tenté en représailles, mercredi soir, de bloquer un pétrolier britannique dans le détroit d'Ormuz. La somme de ces événements alimente les craintes sur le niveau de l'offre, alors que depuis plusieurs mois c'est plutôt celui de la demande qui posait question. Dans son rapport mensuel publié jeudi, l'Opep a ainsi prévu une demande en baisse pour son pétrole brut en 2020. L'Agence internationale de l'énergie (AIE) a de son côté estimé vendredi dans son propre rapport mensuel que le rééquilibrage entre l'offre et la demande de pétrole ralentissait. L'AIE a notamment révisé à la baisse son estimation de la croissance de la demande mondiale au deuxième trimestre 2019. Cette situation a plusieurs causes, selon l'AIE: la demande a ralenti en Europe, la croissance a fondu en Inde en avril et mai, et la demande de carburants est en baisse aux Etats-Unis par rapport à l'année dernière.