S'achemine-t-on vers la sortie du tunnel politique ? Une réelle fin de crise. Tout le monde semble décidé pour y parvenir. Une brèche est ouverte dans la communauté nationale au sujet de l'amorce d'un dialogue constructif. Le chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah a reçu officiellement la liste des personnalités nationales pour mener le processus de facilitation du dialogue. Une initiative du Forum de la société civile pur le changement qui intervient pour changer la donne surtout que l'opinion publique croit avoir discerné une certaine "douceur politique " derrière les apparences, particulièrement au sein des rangs de l'opposition, en dépit de ses propres points de vue sur la voie à suivre pour résoudre cette grave impasse politique. Mais dans l'ensemble tout le monde est pessimiste, y compris le chef de l'Etat qui a encore beaucoup à faire ! Au regard de sa réaction à la liste des personnalités nationales proposée par le Forum de la société civile pour le changement, M. Bensalah semble confiant et optimiste à ce stade pour aller droit au dialogue constructif. Cela signifie parfaitement que l'Etat est prêt à faire confiance en ce panel de personnalités nationales, et par ricochet confiance aussi en la classe politique et la société civile dans leur possibilité en accord avec ses personnalités nationales de régler la sortie de crise et d'aller ensemble à l'élection présidentielle et ainsi gagner la bataille du changement dans un nouveau projet national qu'attend toute la nation. La volonté de l'Etat et de l'Institution militaire de parler du consensus national de sortie de crise constitue pour l'opinion une découverte avec une diligence particulière eu égard à la mauvaise situation politique en cours. Encore une fois, l'initiative de la société civile en est le bon exemple. Une préoccupation commune à tous car peut-être aussi en rapport avec la baisse des propositions peu crédibles de la classe politique. C'est pourquoi M. Abdelkader Bensalah a salué l'élément primaire de l'initiative du Forum de la société civile pour le changement comme " un pas positif". Maintenant, il appartient à la classe politique, les personnalités et la société civile de débattre sérieusement du sujet et des voies visant à éviter le risque de l'échec de ce dialogue, d'une nouvelle polémique politicienne ou d'une confrontation incontrôlée afin de ne pas forcer ou de répéter l'expérience des séries " incultes " du dialogue antérieur. Mais le fait même que la société civile s'implique d'elle-même dans ce processus est un signal fort garantissant une représentativité populaire de grande importance. Dans ce cadre, le chef de l'Etat, le vice-ministre de la Défense nationale ont exprimé de sérieux espoirs quant à la réussite de ce dialogue global et inclusif et ont interpellé la classe politique, les personnalités et la société civile à jouer l'axe important pour la concrétisation de ce processus décisif pour l'avenir de la nation. C'est-à-dire de fournir l'architecture et les piliers de sortie de crise et qu'il est impératif qu'un dialogue conceptuel sur la stabilité stratégique de l'Algérie se dégage dans les conditions d'une transformation stratégique comme revendiqué par le peuple. Avec ces indices probants d'un dialogue crédible, malgré toutes les polémiques qui ont émaillé la vie nationale depuis le 22 février dernier, il s'agit à présent d'un contexte qui est finalement positif. Mais cela ne signifie certainement pas que tout est satisfaisant. Il reste beaucoup faire. Mais pour l'essentiel, c'est quand même une étape décisive qui commence à ouvrir la porte à un processus solide et serein débouchant sur l'organisation de l'élection présidentielle. Tout comme il s'agit dès lors de régler au plus vite les fortes tensions politiques. L'Algérie a donc potentiellement une chance de vivre la première alternative politique et démocratique de son histoire avec surtout l'arrivée sur le champ politique du peuple et ses revendications légitimes. Mais à condition que certaines parties protagonistes ne poussent encore pour une nouvelle aventure post-électorale. Le respect de la Constitution du pays, des institutions de l'Etat est dans ces conditions un engagement fondamental pour ne pas déstabiliser le climat socio-politique, le développement économique et social, et permettre des exigences dangereuses telle la transition. Dans ce sillage, il faut que la classe politique, les personnalités et la société civile prennent en considération les lacunes, les défaillances politiques du passé pour concrétiser la stabilité du pays.