Le dialogue global et inclusif auquel tout le monde y adhère pour une sortie de crise consensuelle s'avère indispensable en cette conjoncture difficile que traverse l'Algérie. C'est aussi un concours difficile, qui demande beaucoup de travail et une performante intelligence politique collective. Il est le passeport nécessaire pour accéder à une nouvelle ère républicaine. Y renouer ou y échouer, c'est se condamner à n'être rien. L'obtenir confère donc un pas pour toute la vraie stabilité politique du pays. Mais le dialogue comporte beaucoup de voies de succès. Il est légitime et réclame plus encore sincérité, franchise et confiance mutuelle entre tous les acteurs. Jusqu'à présent et au regard des déclarations, positionnement des uns et des autres, ils ont exprimé une conscience aiguë, une prise de responsabilité pour une sortie de crise adéquate Un vouloir pressant d'assumer volontiers cette responsabilité, cette lourde et noble charge. Un sentiment d'espoir national qui se fait sentir à chaque instant afin que l'Algérie ne soit plus dans une situation de " misère " socio-politique qui profiterait à ses ennemis ; Faudra-t-il encore que tous s'y mettent par des efforts conjugués, concrets visant la satisfaction des revendications populaires au changement ; un dialogue sincère. Autant dire un effet boomerang !, car pour la première fois depuis le 22 février dernier il y a une détermination partagée par tous à s'attaquer proprement au fond de la crise et à ses conséquences sous-jacentes et d'y mettre définitivement fin. Réagissant à l'initiative du Forum de la société civile pour le changement ayant proposé un panel de personnalités nationale pour piloter un dialogue national, le chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah, a qualifié jeudi de " pas positif " l'initiative du Forum qui a proposé une liste de personnalités nationales pour mener le processus de facilitation du dialogue, annonçant que des consultations seront engagées par la " constitution de ce panel, dont la composition définitive sera annoncée " prochainement ". Il a considéré, à ce titre, cette proposition " de nature à servir de base pour la constitution du panel de personnalités nationales appelées à mener le processus de facilitation du dialogue ", a indiqué un communiqué de la présidence de la République. " Comme souhaité par nos concitoyens et comme l'avait souligné le chef de l'Etat, ces personnalités devraient être crédibles, indépendantes, sans affiliation partisane et sans ambition électorale. Des personnalités qui émergent du fait de leur autorité morale ou de leur légitimité historique, politique ou socioprofessionnelle ", a encore souligné le communiqué, qui ajoute : " En prenant cette louable initiative, la société civile, apporte ainsi une contribution concrète à l'amorce d'un dialogue constructif et de bonne foi, auquel n'a cessé d'appeler le chef de l'Etat. La présidence de la République, a réaffirmé, dans ce contexte, que " ce dialogue, prôné également par notre Armée nationale populaire et sur lequel a insisté à maintes reprises. le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, qui s'est engagé à l'accompagner, reste l'unique moyen pour construire un consensus fécond, le plus large, de nature à permettre la réunion des conditions appropriées pour l'organisation, dans les meilleurs délais, de l'élection présidentielle, seule à même de permettre au pays d'engager les réformes dont il a besoin ". En effet, le Haut commandement de l'ANP s'est mis dès le début de la crise aux côtés du Hirak à poursuivre sa démarche jusqu'à la victoire finale de ses revendications, soit la prise en considération des revendications de toute une nation. Mais comme l'a souvent rappelé le vice-ministre de la Défense nationale il faut rester mobilisé, vigilant contre les forces du mal, les imposteurs qui veulent brader, capoter le destin de l'Algérie. Dans son engagement à accompagner le peuple, l'Armée semble avoir envoyé un message à ceux qui sont irrespectueux des aspirations populaires, irrespectueux de la loi fondamentale du pays. C'est dire que les nombreuses fenêtres ouvertes d'opportunités, d'initiatives offertes par la présidence de la République et l'Institution militaire à la classe politique, les personnalités et la société civile sont le signe d'une nouvelle et extraordinaire démarche démocratique afin que tout le monde se mette debout pour barrer la route à la présence d'une partie, premier obstacle à l'organisation des élections libres, transparentes, crédibles et apaisées. Dans cette grande perspective, l'opinion attend du panel de personnalités chargé du dialogue un travail nationaliste, une plateforme consensuelle inclusive qui tend à sortir le pays de l'impasse politique actuelle et surtout pas d'élections truquées et manipulées d'avance qui ne garantissent pas la sortie de crise ; ni le développement économique et social du pays ni l'émergence de nouvelles réformes. D'ou la certitude d'un calendrier crédible pour entamer le dialogue constructif qui fixe le champ à labourer dans un délai rapproché, des mesures de décrispation politique. Cette décrispation politique est désormais de la responsabilité du panel des personnalités nationales chargé de mener le dialogue tant la situation actuelle a besoin de toutes les énergies. Il s'agit de faire redresser la barre !, de la vie politique, de la démocratie, du développement économique, social et culturel du pays ; ainsi, le dégel est absolu, l'heure de vérité a sonné. L'Etat, la classe politique et la société civile doivent, une fois de plus, croire en la possibilité de réaliser la paix politique, la fin de la crise et d'être déterminés à prendre les mesures nécessaires pour l'obtenir, dans un cadre collective Les actions pacifiques d'envergure et de revendications au changement soulevées à travers l'ensemble du territoire national dans l'unité pour arracher le meilleur lendemain de la nation, exigent une forte volonté politique pour les satisfaire surtout que les observateurs estiment jusqu'à présent que la classe politique n'a pas la carrure nécessaire pour être un élément écouté par la société civile, encore que l'opposition n'a jamais passé pour constituer un groupe politique homogène.. C'est dans cet élan d'apaisement que semble se dessiner le " papier " à remplir par le panel au dialogue. Pour le potentiel, la désapprobation du champ partisan vient renforcer l'idée du consensus national de sortie de crise et montre que la classe politique n'est pas à même d'être à la hauteur de cette grave situation et qu'il fallait lui adjoindre plusieurs facilitateurs afin d'éviter au pays la catastrophe socio-politique car il y a risque que le pays dérive vers le pire des choses..En somme, il faut que le cynisme fasse place à l'optimisme et au courage pour que cette nouvelle tentative de dialogue soit couronnée de succès.