Le rôle du mouvement populaire enclenché le 22 février dernier sous le chapiteau d'élites non politiques, non partisanes a été fondamental dans la rupture qui a causé la chute du régime de l'ex-président de la République, ceci sans ignorer le rôle qu'a eu le Haut commandement de l'ANP qui a exigé la mise en application de l'article 102 de la Constitution transformant ainsi les revendications initiales du mouvement citoyen en une forte volonté de changement du régime. Ce mouvement spontané né pacifiquement dans un cadre civilisationnel s'est donné comme objectif premier le départ des symboles de l'ancien régime, soit la chute d'un pouvoir autoritaire le plus long de l'histoire du pays. Les manifestations populaires qui suivent à travers tout le territoire national, ont constitué, la base du double caractère de ce réveil populaire ; étant initialement un soulèvement pacifique contre l'ancien régime, il se transforme en une revendication nationale et populaire. Un double caractère qui a permis le début de la coupure avec l'ancien mode de gouvernance socio-politique et économique ainsi que l'investiture d'un chef de l'Etat comme le stipule la loi fondamentale du pays mieux encore, et la réhabilitation du rôle et de la mission de la justice et enfin l'avènement d'une Instance de dialogue et de médiation chargée de trouver les solutions à la crise dans un cadre consensuel. Ce petit résumé non complètement détaillé. Dans ce contexte l'Institution militaire a jugé nécessaire d'accompagner le peuple dans ses revendications justes et légitimes pour le rétablissement de l'ordre républicain à travers une démocratie participative et la fin de la crise. C'est pourquoi, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah a eu à maintes occasions de clarifier les choses, surtout à lancer des avertissements et de rappeler la position du Haut commandement de l'ANP. " Les positions que nous avons affichées clairement et à plusieurs occasions, affirmant à chaque fois que nous n'avons aucune ambition politique que celle de servir la patrie et veiller à garantir sa sécurité et sa stabilité. Notre pays aujourd'hui se trouve, et nous en remercions Allah, entre de bonnes mains, celles de cadres engagés qui veillent sur sa sécurité, dont l'unique préoccupation est de veiller sur la fierté et la gloire de la patrie, et ils ont tous le mérite pour cela, car l'Algérie forte, stable et sécurisée dérange certaines parties qui ne veulent pas du bien pour notre pays, ce qui en fait la proie des avides et des aventuriers qui tentent vainement d'entraver son parcours de développement. Nous, en tant que Haut commandement, avons en notre possession des informations confirmées sur ces plans hostiles, lesquels nous avons mis en garde auparavant contre leurs dangers et menaces, qui mettent à profit la situation actuelle que traverse notre pays pour tenter d'imposer leurs agendas et impacter sur le cours des événements. C'est pour cela que nous insistons à chaque fois sur la nécessité de rester attachés au cadre constitutionnel pour résoudre les problématiques de la phase actuelle, considérant que c'est la garantie fondamentale, voire l'unique garantie pour préserver l'Etat et ses institutions ainsi que pour éviter de tomber dans l'écueil du vide constitutionnel et de glisser dans des conséquences désastreuses. Cette détermination émane essentiellement de nos convictions bien ancrées en ce principe précieux dont nous ne dévierons jamais. En effet, l'Algérie, legs des Chouhada, a connu à travers son long parcours de combat et de militantisme, de nombreuses épreuves et adversités, tant les actes barbares et de dévastation commis par le colonialisme abject à l'encontre de son peuple, que les drames et tragédies perpétrées par le terrorisme odieux, ou même les actes de pillage, de malversation et de dilapidation des potentiels de la nation commis par la bande ". Ce paragraphe tiré de l'allocution du général de corps d'armée, Ahmed Gaïd Salah prononcée le 8 août dernier, à partir du siège de la 1er Région militaire (Blida) montre une fois de plus que l'ANP tient à ses engagements et demeure positionnée sans relâche sur les prérogatives qui lui assigne la Constitution, et ce, en connivence totale avec le peuple. Cet engagement militaire en période de crise et perçu comme étant une solide garantie à préserver la stabilité du pays, ses institutions, un climat de tranquillité politique et sociale afin d'éviter les imprévus de toute sorte et également pour le développement et la concrétisation des ambitions croissantes du peuple, de la jeunesse en particulier pour le changement à travers une nouvelle ère républicaine : l'Etat de droit. Le rôle de l'Armée contesté par certains aventuriers, les rentiers et privilégiés de l'ancien régime, place le Haut commandement de l'ANP en bonne position d'attaque dans la maîtrise de la situation actuelle. C'est ce qui a permis au Haut commandement de l'ANP d'apparaître face à la nation comme le " sauveur " de l'Algérie, de rétablir un ordre populaire souverain perdu pendant un quart de siècle. L'on trouve donc dans le rôle de l'ANP vis-à-vis de la crise politique présente sa ferme détermination de mener le pays vers un " havre de paix ", la construction d'un futur d'un pouvoir d'inspiration populaire, la rupture nécessaire pour la construction d'une société dont le caractère social, économique et politique se veut être le chemin vers l'émergence de l'Etat de droit. C'est l'objectif vers lequel tient l'Institution militaire à faire comprendre, à faire valoir dans l'intérêt suprême de la patrie. Cela sans nul doute la corrélation d'un nouveau modèle politique qui satisfait amplement aux revendications populaires.. Tous ces facteurs ont donc permis une usure des ennemis de la nation, permettant en même temps la consolidation de la symbiose entre le peuple et son armée, la création d'un environnement favorable à la sortie de crise. Le peuple et le Haut commandement de l'ANP sont aujourd'hui des acteurs fondamentaux dans ce processus de redressement de l'Algérie. Ils sont en train d'inverser l'histoire de cette période difficile avec la vigilance de ne pas permettre un retour à l'ancien régime totalitaire, à la bande prédatrice. Cette détermination qui fait l'unanimité ne peut donc pas être ignorée par la conjoncture d'aujourd'hui .Elle est en train de révéler l'importance politique et démocratique qui est fixée par le Haut commandement de l'ANP et exigée par le peuple non seulement qui revendique la destruction des séquelles de l'ancien régime mais aussi la construction d'une alternative : l'élection présidentielle au plus vite. Un scrutin présidentiel qui passe impérativement par l'installation diligente de l'instance nationale indépendante pour la préparation, l'organisation et la surveillance des élections ainsi que la révision profonde de la loi électorale. Ces deux dossiers sont dès lors une extrême priorité dans le processus du dialogue national.