Les conflits armés constituent la plus grande menace pour les droits de l'enfant, a affirmé le Secrétaire général des Nations Unies, Antonio Guterres. "Les enfants vivant dans des zones de conflit courent un plus grand risque de subir des violences sexuelles, qui provoquent des traumatismes psychologiques et physiques dont il est souvent difficile de se relever", a expliqué le SG de l'ONU, lors de la Commémoration du 30ème anniversaire de la Convention relative aux droits de l'enfant, mercredi soir en marge du débat général de l'Assemblée générale des Nations unies à New York. En outre, "entre 2004 et 2016, le nombre d'enfants victimes de la traite a plus que doublé", a noté M. Guterres, précisant que "la plupart du temps, ces enfants sont ensuite enrôlés comme soldats ou soumis à l'exploitation sexuelle et au travail forcé, nous ne pouvons pas l'accepter. "Les jeunes filles sont particulièrement vulnérables, notamment à cause des risques de mariage précoce et d'exploitation et d'atteintes sexuelles. Elles ont encore moins de chances d'aller à l'école, et sont plus susceptibles de souffrir de la faim et de devoir porter le fardeau du travail domestique non rémunéré ", a-t-il relevé, soulignant que "la meilleure protection, c'est encore et toujours la paix ". Au cours des 30 dernières années, "les droits sont devenus une réalité pour des millions d'enfants", s'est en outre félicité le Secrétaire général des Nations unies", mais "beaucoup reste à faire" a t-il dit. Depuis son adoption il y a 30 ans, la Convention des droits de l'enfant et son adhésion quasi-universelle ont créé "une solidarité internationale sans précédent autour des droits de l'enfant ", a salué le Secrétaire général. Tout en soulignant qu'il espérait voir le jour où tous les Etats membres de l'ONU apporteraient leur plein appui à la Convention, le responsable de l'ONU a appelé les participants à renouveler leur engagement de toujours faire de l'intérêt de l'enfant la priorité et leur attachement à la Convention relative aux droits de l'enfant en signant la promesse mondiale. Pour sa part, Henrietta Fore, la Directrice du Fonds des Nations Unies pour l'enfance (UNICEF) est également intervenue lors de l'événement, soulignant que les changements auxquels les enfants sont confrontés aujourd'hui "étaient inimaginables pour les enfants en 1989 ", précisant que "le changement climatique, les inégalités croissantes et les conflits prolongés étaient les moteurs de la nouvelle vague de jeunes défenseurs". "L'enfance est en train de changer, et nous aussi, nous devons changer ", a-t-elle exhorté. " Vous avez le droit à l'éducation et à la protection en matière de santé, vous avez le droit de faire entendre votre voix, vous avez le droit à un avenir ", a-t-elle ajouté à l'adresse des enfants de l'auditoire. Les pays doivent investir dans "ceux qui font avancer l'avenir ", et, "non seulement écouter les enfants et les jeunes, mais travailler avec eux pour réaliser le changement qu'ils veulent voir". "Soutenons-les, agissons avec eux, et dans 30 ans, considérons ce moment comme un moment où le monde s'est engagé et a mis en place des programmes concrets pour tenir nos promesses envers les enfants et les jeunes", a-t-elle dit. La Convention reconnaît notamment le droits des enfants à la santé, aux soins, à l'alimentation, à l'eau et à l'assainissement et à une chaise dans une salle de classe, même s'ils vivent avec un handicap ou dans des zones de guerre. A ce jour, 196 pays ont ratifié la Convention, à l'exception des Etats-Unis, qui ont néanmoins fait part de leur intention de la ratifier.