Le ministre des Affaires étrangères, Sabri Boukadoum a affirmé, vendredi, lors de la 74è session de l'Assemblée générale de l'ONU, l'engagement de l'Algérie a œuvrer pour un monde où règnent paix et vivre-ensemble, "notamment dans son voisinage et sa région". Le chef de la diplomatie algérienne a indiqué, à ce titre, que l'Algérie "souligne clairement son engagement à œuvrer dans un monde où règnent paix et vivre-ensemble, notamment dans son voisinage et sa région, un monde où le multilatéralisme sera l'outil privilégié et où l'ONU sera l'inspirateur et le moteur d'un monde que nous voulons plus sûr, plus solidaire et plus respectueux de la nature". "Les défis d'un monde multilatéral sont intimement liés à la question de la réforme des Nations unies, laquelle revêt une importance particulière car les mécanismes de l'Organisation, fondés sur des équilibres de l'après-deuxième Guerre mondiale ne répondent plus efficacement à la composante de la communauté internationale et aux défis de l'époque", a ajouté le ministre, mettant en avant l'impérative actualisation des mécanismes de l'ONU. "La politique des deux poids, deux mesures et l'impunité que nous avons constatées durant les précédentes décennies ont eu un impact grave sur l'autorité morale du système multilatéral et le respect du drapeau des Nations unies, ce qui rend l'aspiration à la réforme une revendication légitime et urgente", a-t-il poursuivi. Pour M. Boukadoum, la rénovation du processus de gouvernance des Nations unies "nécessite de mettre l'accent sur le rôle pivot de l'Assemblée générale et de démocratiser le Conseil de sécurité", ajoutant que la démarche entreprise par l'Union africaine (UA) pour la réforme du Conseil de sécurité "est intéressante et l'Algérie demeure disposée à contribuer efficacement à ce processus". Dans ce sillage, le chef de la diplomatie algérienne a affirmé que l'Algérie "restera fidèle à son engagement de contribuer positivement à la réalisation du progrès escompté s'agissant des questions du désarmement et du renforcement des mécanismes multilatéraux pertinents, y compris la session de la Conférence du désarmement que présidera l'Algérie début 2020". Abordant les crises dans la région arabe, M. Boukadoum a estimé que "l'incapacité" de la communauté internationale à adopter les bonnes approches pour leur règlement en accord avec les principes de la Charte des Nations unies et du Droit international avait "aggravé" ces crises et "nourri" l'extrémisme et la violence. Evoquant la question palestinienne, il a affirmé qu'il s'agissait d'"une question centrale étroitement liée à plusieurs autres crises et à la sécurité régionale au Moyen-Orient et dans le monde", regrettant que "les nombreuses résolutions onusiennes contraignantes et l'initiative arabe constructive soient hélas restées lettres mortes, éloignant la perspective de règlement de cette question selon les exigences de la légalité internationale". Dans son espace géographique, l'Algérie demeure attachée à son choix stratégique visant à poursuivre l'édification de l'Union du Maghreb arabe (UMA) dont le coup d'envoi avait été donné à Alger il y a trois (03) décennies, a souligné le chef de la diplomatie algérienne. "Mon pays est pleinement disposé à concrétiser cet objectif auquel aspirent nos peuples", a-t-il ajouté. Déplorant, par ailleurs, l'absence de la dynamique qu'avait envisagée le secrétaire général de l'ONU concernant la question du Sahara occidental, M. Boukadoum a indiqué avoir "reçu, non sans regret, la nouvelle de la démission de l'envoyé personnel du SG de l'ONU au Sahara occidental, Horst Kohler, et nous souhaitons vivement que l'esprit de dialogue règne entre les frères dans le Royaume du Maroc et le Front Polisario dans le but de parvenir à une solution définitive garantissant au peuple sahraoui son droit légitime à l'autodétermination, conformément aux principes de la Charte des Nations unies et aux résolutions de l'AG et du Conseil de sécurité pertinentes". Concernant la Libye, M. Boukadoum a réaffirmé que le règlement de la crise libyenne ne saurait se concrétiser "sans les Libyens et les pays voisins", soutenant que "l'intervention étrangère ne peut pas être l'approche idoine de règlement". S'agissant de la situation en Syrie, l'Algérie estime qu'"il est aujourd'hui important de se concentrer sur les impératifs de la solution politique et de la réconciliation nationale afin de permettre à tous les Syriens de revenir dans le giron de la société et de prendre part à la reconstruction", a souligné le ministre des Affaires étrangères. M. Boukadoum a, par ailleurs, souhaité que la voie du dialogue au Yémen aboutisse dans le respect de la légalité nationale et internationale avec la poursuite des efforts de lutte contre le terrorisme et les actes d'agression inacceptables. Quant à la situation au Mali, le chef de la diplomatie algérienne a relevé que la concrétisation de la paix "exige la mise en œuvre efficiente et globale de l'Accord de paix et de réconciliation de 2015, découlant du Processus d'Alger, et l'étroite coopération entre toutes les parties signataires". Après s'être félicité des progrès accomplis dans ce cadre, il a dit qu'"il faut reconnaître que beaucoup reste à faire pour les parties maliennes" et que l'Algérie, en sa qualité de présidente du Mécanisme de suivi du cet accord (CSA) "est déterminée à accompagner les parties maliennes pour mettre un terme à la crise et à ses causes, soucieuse qu'elle est de la sécurité et de l'intégrité territoriale du Mali". Evoquant l'insécurité dans la région du Sahel qui a été le facteur de prolifération des groupes terroristes, M. Boukadoum a indiqué que l'Algérie "de par son positionnement géographique et sa longue expérience dans la lutte contre le terrorisme et l'extrémisme violent sur son territoire, et étant le socle de la stabilité en Afrique et dans la Méditerranée, a mis en place une politique globale conciliant lutte, sans relâche, contre ce fléau mondial et réformes profondes dans tous les domaines". Dans son intervention devant l'assemblée générale de l'ONU, le chef de la diplomatie a souligné qu'"un grand intérêt" devait être accordé au volet de l'immigration, appelant à organiser le phénomène de l'immigration dans le cadre d'approches globales et équilibrées qui prennent en compte aussi bien les intérêts des pays d'origine, de transit et de destination que les raisons profondes de ce phénomène. "L'Algérie, qui est pleinement convaincue des principes de l'ONU et des idéaux de la paix et du respect mutuel, veut établir des relations de solidarité et de stabilité", a-t-il soutenu, ajoutant "les Algériens aspirent à la prospérité de leur pays pour qu'il puisse poursuivre sa démarche active pour le maintien de la paix, de la sécurité et du vivre -ensemble en paix dans son espace géographique, dans la région du Sahel et de la Méditerranée, en Afrique et à travers le monde".