L'Organisation mondiale du commerce (OMC) a annoncé mardi avoir revu en baisse ses prévisions de croissance des échanges mondiaux de marchandises pour cette année et l'an prochain, en raison principalement des conflits commerciaux. Le commerce mondial ne devrait augmenter que de 1,2% cette année et de 2,7% l'an prochain selon l'OMC, qui tablait en avril sur une progression de 2,6% en 2019 et 3,0% en 2012. "Les conflits commerciaux constituent le plus important risque à la baisse pour les prévisions mais des chocs macroéconomiques et la volatilité financière sont aussi des déclencheurs potentiels d'une aggravation du ralentissement", précise dans un communiqué l'organisation basée à Genève. La sortie annoncée du Royaume-Uni de l'Union européenne pèse aussi sur l'économie mondiale, ajoute-t-elle, en précisant que l'impact d'un éventuel Brexit sans accord serait limité pour l'essentiel à l'Europe.
Kristalina Georgieva, un profil atypique à la tête du FMI L'économiste bulgare, spécialiste du développement des questions environnementales, prend ses fonctions le 1er octobre. Première dirigeante du Fonds monétaire international (FMI) originaire d'un pays émergent, la Bulgare Kristalina Georgieva prend ses fonctions ce mardi 1er octobre, en remplacement de Christine Lagarde. L'économiste de 66 ans a d'abord enseigné à l'Institut Karl-Marx de Sofia, dans la Bulgarie communiste, avant d'entamer une carrière à la Commission européenne et à la Banque mondiale. Un parcours qui fait d'elle une spécialiste du développement et des questions environnementales, et une nouvelle dirigeante du FMI au profil atypique. Sitôt sa nomination validée par le conseil d'administration de l'institution, mercredi 25 septembre, Kristalina Georgieva a affirmé que le FMI devait " aussi s'occuper des inégalités, des risques climatiques et des changements technologiques rapides " pour" construire des économies solides et améliorer la vie des gens ". Elle a dressé un tableau sombre des risques qui pèsent sur la conjoncture internationale : " La croissance économique mondiale continue de décevoir, les tensions commerciales persistent, et le fardeau de la dette s'alourdit dans beaucoup de pays. " Son dossier le plus urgent est celui de la crise argentine. Le pays, au bord du défaut de paiement après avoir vu sa devise, le peso, s'effondrer au cours des derniers mois, négocie un rééchelonnement de sa dette de 57 milliards de dollars (52 milliards d'euros) contractée auprès du FMI en juin 2018. Signe que le dossier est prioritaire : Mme Georgieva a rencontré, mercredi 25 septembre, le ministre argentin des finances avant même sa prise de fonctions officielle.
Bonne connaissance des pays émergents La nouvelle directrice du Fonds doit négocier, avec un pays menacé par la montée de la pauvreté, un plan de réduction de la dette et des dépenses publiques. " Elle est d'une grande habileté politique et sait concilier les points de vue pour parvenir à un consensus ", témoigne Jean Arthuis, président de la commission des budgets au Parlement de Strasbourg, qui a côtoyé Mme Georgieva lorsqu'elle était commissaire européenne à la coopération internationale et au développement, puis au budget, entre 2010 et 2016. L'horizon s'assombrit pour l'économie mondiale. Les nuages s'accumulent au-dessus de l'économie mondiale : l'OCDE s'attend à la croissance la plus faible de ces dix dernières années. L'Organisation pour la Coopération et le développement économique a revu ses prévisions à la baisse, et la hausse du PIB devrait désormais passer sous la barre des 3 %. A ce stade, nous devrions être assez inquiets", estime Laurence Boone cheffe économiste de l'OCDE, "car la révision à la baisse de nos prévisions est très générale. Si les gouvernements n'agissent pas pour freiner cette escalade des tensions commerciales, ni pour investir dans les infrastructures, nous courons le risque de voir une croissance faible s'ancrer dans la durée".Comme la Banque centrale européenne, l'OCDE appelle les Etats à "engager des investissements publics". Cet appel du pied vise les pays qui disposent de marges budgétaires, comme l'Allemagne, qui attend une croissance de seulement 0,5 % cette année. Et dans l'ensemble de la zone euro, la hausse du PIB devrait péniblement atteindre 1 % l'an prochain. Le point d'interrogation sur le Brexit pénalise aussi l'économie britannique, qui devrait progresser d'à peine 1 % cette année dans le meilleur des cas : celui d'une sortie à l'amiable de l'Union. Mais en cas de divorce brutal, ses performances pourraient reculer de manière bien plus significative, même avec des infrastructures opérationnelles.