Le 24e Salon international du livre à Alger (SILA) débutera ce mercredi au Palais des expositions des Pins-maritimes à Alger (Safex) avec la présence de quelque 1030 maisons d'édition dont 298 algériennes exposant près de 183 000 titres.
Cette édition d'Alger 2019 qui s'étalera jusqu'au 9 novembre prochain se présente en mettant à l'honneur les jeunes auteurs et les lauréats des prix littéraires algériens et étrangers. Ce rendez-vous culturel sera une occasion pour les lecteurs de découvrir les publications de nouvelles maisons d'édition qui commencent à se frayer une place parmi les éditeurs les plus anciens à l'image de Barzakh, Casbah, "Mim, Hibr ou encore Chihab. De jeunes maisons d'édition dont "El Djazaïr Taqraa" et "El Khayal" prennent part avec des catalogues étoffés, révélant de nouveaux auteurs et de nouvelles expériences d'écriture. Invité d'honneur du Sila 2019, le Sénégal devra être représenté par des auteurs comme Hamidou Sall, Khallil Diallo, Rahmatou Seck Samb, ou encore Abdoulaye Racine Senghor. Une rencontre entre éditeurs algériens et sénégalais est également prévue à la fin du salon dont cette 24ème n'offre son estrade qu'à deux auteurs étrangers, le Palestinien Ibrahim Nasrallah et l'Algéro-américaine Elaine Mokhtefi militante de la cause algérienne dans les années 1950-1960.
L'histoire au cœur du Salon Cette année le public aura rendez-vous avec une rencontre sur l'histoire intitulée "1919: l'Algérie face aux défis de liberté et du siècle", outre des conférences sur la littérature et le théâtre, la poésie melhoun et autre bande dessinée. D'ailleurs et dans l'esprit " africian ", il est utile de noter qu'une rencontre entre éditeurs algériens et sénégalais est également prévue à la fin du salon. Créé en 2009, "Esprit Panaf" une espace dédié au Festival culturel panafricain d'Alger de 1969 et devra être l'occasion d'évoquer le Festival mondial des arts nègres de Dakkar (1966). Les organisateurs ont également prévu une journée dédiée aux récentes découvertes archéologiques de Ain Boucherit (Sétif), animée par des archéologues. Cet espace abritera la seule évocation prévue par le salon en commémoration des 30 ans de la disparition de l'écrivain et dramaturge Kateb Yacine. Le comédien Sid Ahmed Agoumi devra y donner la lecture de textes de l'écrivain. En effet, le comédien Sid Ahmed Agoumi est programmé au Sila où il devra donner la lecture de textes de Kateb Yacine, seule évocation prévue pour marquer la commémoration du trentenaire la disparition de cette grande figure de la littérature et du théâtre algérien. Outre des conférences sur la littérature et le théâtre, la poésie melhoun et autre bande dessinée, le public est également convié à une rencontre sur l'histoire intitulée "1919: l'Algérie face aux défis de liberté et du siècle", animée par des historiens algériens et un de leurs homologues français. Les 11e Rencontres euro-maghrébines des écrivains, organisées par la délégation de l'UE en Algérie, se tiendront pendant le Sila sur le thème de la "citoyenneté active". De plus, et pour cette édition le salon n'offrira son estrade qu'à deux auteurs internationaux, le Palestinien Ibrahim Nasrallah et l'Algéro-américaine Elaine Mokhtefi militante et auteur de "Alger, capitale de la révolution", une programmation justifiée par une baisse du budget alloué à la manifestation qui est passé de 60 millions de dinars, en 2018, à de 55 millions cette année, a indiqué le commissaire du Sila, Mohamed Igherb. En 2015, le budget du salon s'établissait à 120 millions de dinars. Par ailleurs, le concours de la meilleure affiche retenue pour le Sila 2019 a été remporté par Kada Hamidi, qui propose une œuvre représentant le continent africain, faite de livres ouverts, dans l'esprit du 24e Sila, placé sous le signe "Le livre, un continent". Pour sa part le directeur du bureau du livre au ministère de la Culture, Djamel Foughali, a indiqué que la commission nationale de lecture avait émis des réserves sur 56 titres à caractère religieux, sur un total de 183 000 ouvrages devant être exposés par les participants étrangers.
Les jeunes plumes à l'honneur Les organisateurs du 24e Sila affirment avoir accordé une attention particulière aux jeunes auteurs débutants, particulièrement les lauréats des différents prix littéraires algériens: Prix Assia Djebbar, Prix Mohamed-Dib, ou encore le Prix Ali Maâchi. Les lauréats du Prix Katara du roman arabe attribué récemment au Qatar prendront également part à cet événement. Cette orientation vise à promouvoir ces jeunes talents et faire connaître leurs écrits du grand public. L'accent est particulièrement mis sur les écrivains des villes d'intérieur et du sud algérien ainsi que sur les nouvelles maisons d'édition. Enfin à rappeler qu'avec plus de deux million de visiteurs en 2018, le Sila compte parmi les événements culturels les plus importants en Algérie. La manifestation avait été interrompue pendant les années du terrorisme, avant de reprendre au début des années 2000.