La synthèse d'un nouveau sondage sur le lectorat en Algérie, présentée dimanche au 24e Salon international du livre d'Alger (SILA 2019), a fait ressortir une hausse du lectorat en langues arabe et anglaise et un recul en langue française. Réalisé lors de la 23e session du SILA (2018) par l'établissement "IMMAR", fondé en 2001 à Alger, le sondage a révélé que les lecteurs en langue arabe "continuent à occuper la première place" et qu'ils s'intéressent "à divers thèmes et dans différents domaines". Le lectorat en langue française vient en deuxième place, suivi de la langue anglaise, puis amazighe. Quant aux types d'ouvrages, selon le même sondage, les œuvres littéraires sont les plus consultées par les interviewés, suivies de livres scientifiques et techniques qui ont devancé les ouvrages religieux (classés à la 3e place lors du sondage de 2005). De surcroît, les livres électroniques sont plus consultables que les livres en papier, selon les avis de quelque 800 participants (hommes et femmes) à cette étude "restreinte" vu "le manque de temps", ont indiqué les responsables de ce sondage qui vise, ont-il poursuivi, à "comprendre le comportement du public du SILA et à l'interpréter en chiffres). Ce sondage "ne représente pas le taux global du lectorat en Algérie" mais seulement "celui du public du SILA", ont encore affirmé, faisant savoir que les résultats définitifs seraient publiés, par le commissariat du SILA,"plus tard". Créé par décret ministériel en 2009, le Centre national du livre (CNL) est officiellement habilité à mener des statistiques sur le marché du livre, or il demeure peu actif sur le terrain. Les activités du SILA 2019 se poursuivent jusqu'au 9 novembre courant. L'Américaine Elaine Mokhetfi revient sur son combat pour la cause algérienne L'écrivaine Elaine Mokhetfi, militante anticolonialiste engagée en faveur de l'indépendance de l'Algérie, a évoqué, dimanche à Alger, son long parcours de militante pour la cause algérienne durant la guerre de libération. S'exprimant lors d'une rencontre en marge du 24e SILA, consacrée à la présentation de son dernier ouvrage " Alger, capitale de la révolution: de Fanon aux Blacks Panthers", édité récemment en Algérie, l'écrivaine a rappelé son engagement pour la cause algérienne aux côtés de militants du Front de libération nationale (FLN). Membre de la représentation du FLN à New York (Etats Unis), Elaine Mokhetfi a contribué activement à l'inscription de la cause algérienne à l'Assemblée générale de l'ONU, a-t-elle témoigné, précisant que ses premiers contacts avec les militants algériens remontaient à 1952. En 1958, en pleine guerre d'Algérie, Mokhetfi rencontre lors d'une conférence panafricaine des peuples à Accra (Ghana), Frantz Fanon, militant anticolonialiste, et Mohamed Sahnoun, se remémore-t-elle encore. Elaine Mokhetfi a rencontré également Hocine Ait Ahmed et M'hamed Yazid, membres dirigeants de la représentation dans cette grande ville américaine qui abrite le siège de l'ONU. Evoquant le Festival panafricain d'Alger de 1969, auquel elle avait contribué en tant que membre organisateur, la militante de 91 ans garde le souvenir d'un évènement "émouvant et extraordinaire qui n'a eu jamais d'égal en Afrique et ailleurs". Cette manifestation panafricaine était un carrefour culturel et politique qui a pu réunir des dirigeants de l'Afrique noire et l'Afrique du nord, poursuit la militante américaine de la cause algérienne, qui était alors chargée d'accueillir la délégation américaine, témoigne-t-elle. Ayant vécu à Alger entre 1962 et 1974, Elaine Mokhetfi a exercé en tant que journaliste à l'APS. Elle est également interprète et écrivaine. Née en 1928 à New York, Elaine Mokhetfi est l'épouse de l'écrivain Mokhtar Mokhetfi, ancien membre de l'Armée de libération nationale (ALN). Engagée en faveur des luttes anticolonialistes et anti-raciales, elle s'est distinguée particulièrement par son combat aux côtés des "Black Panthers", un mouvement de libération afro-américain militant pour les droits civiques.