Choqué par la découverte de 8 cadavres de jeunes de la wilaya de Tiaret, ce mardi, qui avaient décidé d'entamer l'aventure de la harga, les députés de la chambres basse ont revendiqué la prise en charge de ce phénomène qui tue de plus en plus de jeunes algériens. Dans une grande partie des interventions des députés, hier, à l'issue de la séance plénière consacrée au débat autour du projet de loi sur les nouvelles conditions d'entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie, les députés ont relevé l'ampleur dangereuse qu'a atteint le phénomène des harraga dans notre pays. Dans une déclaration à la presse en marge de ladite séance, le ministre de l'Intérieur et des Collectivités locales, M.Yazid Zerhouni, a déclaré que son projet de loi, n'est pas destiné aux harraga et qu'il concerne les étrangers uniquement. M. Benhlima Boutouigua, député du RND, qui est également vice-président de l'Assemblée populaire nationale a critiqué dans son intervention, "la non-coordination au sein du gouvernement", en relevant la "gravité" de la promesse faite par le ministre de la Solidarité, portant sur une prime de 50 millions pour les jeunes harraga qui reviennent au pays. Pour ce qui est du projet de loi portant sur les nouvelles conditions d'entrée, de séjour et de circulation des étrangers en Algérie, le ministre a souligné qu'il s'agit de faciliter l'action de contrôle des services compétents et l'adapter à la situation internationale marquée notamment par le développement de la criminalité transnationale et le phénomène du terrorisme. M. Zerhouni constate que l'ordonnance n°211-66 du 21 juillet 1966, en vigueur depuis plus de 41 ans, se révèle aujourd'hui inadaptée à la conjoncture actuelle du pays. Composé de 52 articles et élaboré par une commission interministérielle en plus des services de sécurité (DRS), sûreté nationale et Gendarmerie nationale, ce teste prend en considération les préoccupations ayant trait aux intérêts diplomatiques et stratégiques de l'Algérie et au souci de réglementer l'établissement des étrangers, compte tenu des choix en matière de politique nationale de l'emploi et des impératifs liés à la sécurité et à l'ordre public. Cependant, selon le ministre, en aucun cas l'Algérie ne lâche le principe de la solidarité avec les autres pays et le respect des droits de l'Homme. Il s'agit de réglementer l'accès des étrangers dans le territoire national d'une manière plus précise pour faciliter l'action des services chargés du contrôle et d'assurer une juste protection des étrangers entrés régulièrement en Algérie dans le cadre du travail et de l'investissement étranger. Pour ce qui est du séjour, ce texte prévoit l'attribution d'une carte de résident d'une durée de validité de 2 ans aux étrangers désirant fixer leur résidence permanente en Algérie et l'adaptation de la durée de validité à la durée de la formation ou du contrat de travail, par la possibilité de délivrance de cartes de moins de deux ans. D'autre part, l'institution d'une nouvelle carte de résident d'une durée de validité de dix ans est prévue, qui peut être délivrée à un ressortissant étranger qui justifie d'une résidence en Algérie d'une façon continue et légale pendant une durée de sept ans ou plus pour faciliter le séjour des résidents de longue durée. Il est également envisagé la possibilité de mise en oeuvre de visas biométriques, au niveau des ambassades et consulats, et des relevés d'empreintes et des prises de photographie des étrangers. Le texte prévoit des sanctions pénales applicables aux infractions à la législation sur l'entrée et le séjour des étrangers en Algérie ainsi que l'aggravation systématique des sanctions pénales contre les réseaux de passeurs, les sociétés de transport transportant des immigrants illégaux et l'emploi par des entreprises des étrangers en situation irrégulière ; des amendes sont prévues dans ce cadre. Il faut souligner que la question de l'emploi des étrangers n'a pas été traitée, conformément aux recommandations du comité de coordination, de prévention et de lutte contre l'immigration clandestine, d'actualiser la loi N°10-81 du 11 juillet 1981, relative à l'emploi des étrangers en Algérie. A ce titre, les députés ont soulevé la gravité du travail informel des étrangers.