Le Kenya et la Somalie, opposés depuis de longs mois par un différend portant sur la démarcation de leur frontière maritime, sont convenus de "normaliser" leurs relations et de recommencer à délivrer des visas aux citoyens de l'autre pays. Cet accord a été annoncé dans la soirée de jeudi par la présidence kényane, après une rencontre à Nairobi entre le président Uhuru Kenyatta, et son homologue somalien, Mohamed Abdullahi Mohamed. Les deux dirigeants ont "réaffirmé la valeur inestimable des relations existant entre le Kenya et la Somalie et se sont mis d'accord pour explorer les voies qui permettraient de renforcer (leurs) liens bilatéraux et diplomatiques", selon un communiqué de la présidence kényane. Les services de M. Kenyatta ont posté sur le compte Twitter de la présidence des photos du président kényan et de M. Mohamed, plus connu sous le surnom de "Farmajo", se serrant la main en souriant. Ce communiqué ne fait pas mention du différend qui oppose le Kenya et la Somalie sur la propriété de vastes secteurs maritimes de plus de 100.000 km², riches en gaz et pétrole. Recours à la CIJ La Somalie a saisi la Cour internationale de justice (CIJ), principal organe judiciaire de l'ONU, qui s'était déclarée . Nairobi a déjà accordé trois permis d'exploitation pétrolière à la compagnie italienne ENI SpA dans la zone contestée par Mogadiscio. Selon la Somalie, située au nord-est du Kenya, la frontière maritime devrait s'étirer en direction du sud-est, selon une ligne médiane entre les deux pays. A l'opposé, Nairobi revendique pour délimitation une ligne droite partant de la frontière terrestre entre les deux pays vers l'Est et rappelle qu'il exerce sa souveraineté sur la zone contestée depuis 1979, lorsqu'il a proclamé les limites de sa zone économique exclusive. En février, la Somalie avait accusé le Kenya d'avoir mis aux enchères des gisements pétrolifères et gaziers dans cette zone maritime disputée. Nairobi avait répliqué en rappelant son ambassadeur en Somalie. En mai, la Somalie s'était également inquiétée des difficultés rencontrées par certains de ses ministres et parlementaires pour entrer au Kenya, alors même qu'ils étaient détenteurs de passeports diplomatiques.