Le Conseil de sécurité des Nations unies a demandé vendredi soir au président kenyan Uhuru Kenyatta de reconsidérer le rapatriement des réfugiés somaliens, considérant cette décision comme étant susceptible de compromettre la paix et la sécurité régionales. La délégation de l'ONU dirigée par le représentant permanent de l'Egypte auprès des Nations unies, l'ambassadeur Abdellatif Aboulatta, a indiqué aux journalistes à Nairobi que le Kenya et la communauté internationale trouveraient de concert des solutions durables aux crises humanitaires en Somalie. «Lors de notre entretien avec le président Kenyatta et son cabinet, nous avons abordé les questions du terrorisme et des réfugiés. Nous avons également partagé nos préoccupations sur la fermeture du camps de réfugiés de Dadaab pour les réfugiés somaliens», a indiqué M. Aboulatta. Le Kenya a annoncé la semaine dernière des plans de fermeture du camps de réfugiés Dadaab, la plus grande installation de réfugiés au monde, qui abrite plus de 350.000 réfugiés somaliens. Le pays a affirmé que le camps de Dadaab est devenu des centres de braconnage, de trafic humain, d'armes illégales et de complot d'attaques terroristes entre autres maux, d'où la décision. Lors d'une réunion avec le président Uhuru Kenyatta, la délégation du Conseil de sécurité a indiqué que le Kenya avait l'obligation morale et légale d'abriter les réfugiés en provenance de Somalie jusqu'à la pleine stabilisation de cet Etat de la Corne de l'Afrique. M. Aboulatta a exhorté le Kenya à reconsidérer sa décision, soulignant que la communauté internationale l'assisterait dans la lutte contre le terrorisme. Selon un communiqué publié par le bureau de Kenyatta, le président kenyan et des diplomates du Conseil de sécurité composés de quinze membres ont tenu de longues discussions sur la situation en Somalie et le travail de la mission de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Selon le président kenyan, la libération de ces zones a modifié le paysage sécuritaire et fournit une rare opportunité au gouvernement somalien d'initier le processus de construction de l'Etat et à créer la sécurité publique pour son peuple. Le communiqué note que la décision du Kenya de fermer le camps de réfugiés Dadaab faisait également l'objet d'une longue discussion. Le ministre kenyan de l'Intérieur a déjà établi un comité de travail de quatorze membres visant à élaborer les modalités, l'échéance et les coûts du rapatriement des réfugiés au Kenya. Le comité a également pour mission d'élaborer la gestion des réfugiés et les stratégies de contrôle lors de la période du rapatriement ainsi que les critères de vérification pour les réfugiés qui seront inscrits dans une base de données complète.