Le gouvernement vient de passer à la vitesse supérieure dans sa politique de reconfiguration du marché bancaire et financier.Ceci se dégage, d'emblée, des déclarations faites ce jeudi par la ministre déléguée à la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri, lors du forum hebdomadaire de la Chaîne II de la Radio nationale. A cette occasion, les déclarations de la ministre ont porté sur les dossiers clés qui animent actuellement l'actualité du secteur financier, et ce en évoquant les derniers développements que son département ministériel réserve désormais à l'octroi d'agréments pour les banques étrangères manifestant une volonté d'intégrer le paysage bancaire national, le processus de privatisation du Crédit populaire d'Algérie et la stratégie de redéploiement de la Bourse d'Alger. Au sujet des agréments pour les banques étrangères, Mme Fatiha Mentouri a déclaré que «l'octroi d'agréments à d'autres banques étrangères devrait marquer une pause dans un contexte où la place bancaire algérienne est devenue plus sélective», tout en précisant que «la question d'agrément des banques relève des prérogatives de la Banque d'Algérie». La représentante du gouvernement a précisé, toutefois, que les nouvelles orientations en question visent à «déterminer le nombre optimal de banques à installer sur une place bancaire, et ce, en fonction du niveau de développement». Loin d'être une suspension définitive d'octroi d'agréments, cette décision n'est qu'un arrêt momentané afin de permettre une meilleure visibilité sur le marché national financier. Toutefois, la ministre a tenu à adresser une sorte de « mise au point » à l'endroit des banques étrangères déjà installées sur le marché national, en leur rappelant que leur implication dans le paysage bancaire ne doit pas se limiter à l'ouverture davantage d'agences mais elles sont appelées à s'impliquer dans le fonctionnement de la machine économique locale en y apportant de nouveaux produits. «Une position d'expectative avait été adoptée par les banques étrangères au début de leurs activités, puisqu'elles n'avaient pas développé de nouvelles gammes de produits ni de réseau, mais attendaient plutôt la privatisation d'une banque pour posséder son réseau d'agences», allusion faite au bruit suscité il y a quelques mois par la spéculation autour de la privatisation du CPA. Au sujet de ce dernier, (CPA), la ministre a affirmé, justement, que la procédure de privatisation pourrait redémarrer de la case de départ si le processus n'a pas repris d'ici la fin de mois de juin prochain. «Le premier appel d'offres prévoit qu'en cas de gel du processus de privatisation, l'opération doit être relancée au plus tard en juin. Passé cette date, le gouvernement peut et doit reprendre le processus de zéro», a expliqué à la même occasion la ministre déléguée à la Réforme financière. Cependant, c'est l'information concernant la création prochaine d'une banque d'investissement qui vient de se confirmer si l'on se réfère aux affirmations que Mme Mentouri vient de formuler. Le besoin de création d'une banque de cette nature, faut-il rappeler, se fait sentir, en tout cas, à partir du moment où de nombreux projets d'envergure lancé notamment dans les secteurs des travaux publics, de l'énergie nucléaire et de la pétrochimie affichent un grand besoin de financement. En outre, au sujet de la relance du marché boursier, la ministre a relevé la faiblesse du niveau de capitalisation de la Bourse d'Alger, lequel représente à peine 0,1% du PIB. Cependant, la réhabilitation de la Bourse d'Alger nécessiterait la révision du rôle de la Commission d'organisation et de surveillance des opérations boursières (Cosob).