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L'opération de privatisation du CPA sera relancée cette année FATIHA Mentouri apporte un démenti aux rumeurs sur le gel du processus d'ouverture du capital des b
Deux options sont retenues pour relancer le processus. Tandis que le dossier de privatisation de la BDL sera très prochainement soumis au CPE, l'Etat restera actionnaire à 70% de la banque. Mme Mentouri, ministre déléguée à la Réforme financière vient de dévoiler les axes de la nouvelle réforme du secteur. Il s'agit de la poursuite des actions engagées au cours de ces dernières années pour moderniser le système bancaire avec cette fois-ci la mise en œuvre de changements destinés à rendre plus efficaces les banques. Restructuration du secteur bancaire public, modifications dans le conseil d'administration des banques, mesures pour améliorer la capacité d'analyse des dossiers de crédit, privatisation du CPA et de la BDL, accélération du développement de la monétique sont les principaux ingrédients de cette nouvelle phase dans le processus de réforme bancaire et financière. “La réforme financière et bancaire va aborder une nouvelle phase, au niveau microéconomique, qui va porter directement sur les banques et les compagnies d'assurances et touchera aussi bien la politique du crédit, la gouvernance que la restructuration du secteur bancaire public”, a indiqué la ministre déléguée à la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri, dans un entretien à l'APS. Cette nouvelle phase, dont le dossier avait été examiné en février dernier par le Conseil de gouvernement, intervient après celles qui ont porté, durant ces dernières années, sur la stabilisation du cadre macroéconomique et l'assainissement du portefeuille des banques et leur recapitalisation ainsi que l'amélioration de l'environnement juridique et opérationnel, précise-t-elle. L'évaluation du risque crédit sera l'un des principaux axes de cette nouvelle phase de la réforme bancaire. Selon la ministre, il s'agit de rendre les banques publiques “plus performantes dans la gestion du risque, du suivi de leurs engagements et de l'audit interne”. “La banque doit parvenir à définir une politique de gestion du crédit et des procédures claires et transparentes pour mieux mesurer et gérer le risque” qui prévoient même une notation de la clientèle, selon Mme Mentouri. Sur ce point, elle laisse observer que la situation actuelle se caractérise par une surliquidité, devenue structurelle, qui fait que les banques non seulement “n'ont pas d'effort à fournir pour collecter l'épargne, donc pour améliorer la qualité des services, mais deviennent moins exigeantes en termes d'allocations des crédits”. “Ce qui a généré, en conséquence, des créances non performantes. D'autant plus que, c'est un élément nouveau, plus de 53% des crédits sont destinés au secteur privé”', constate-t-elle. Pour renforcer la capacité d'analyse et d'évaluation du risque crédit, il sera fait recours à une assistance technique étrangère qui sera chargée de mettre en place un système de suivi des engagements des banques, d'analyse et d'évaluation du risque et de renforcer les procédures pour un recouvrement accéléré des créances. Le deuxième pôle de ce nouveau stade de réforme bancaire consistera à renforcer les systèmes d'information pour améliorer justement la gestion des risques, le contrôle interne et le suivi des performances des cadres, précise encore Mme Mentouri. Selon elle, il vise essentiellement à élargir les systèmes de paiement de masse à tous les compartiments de la banques (crédit, commerce extérieur...) la segmentation de la clientèle et la mise en conformité aux exigences de la supervision du contrôle bancaire. Systématisation de la carte de paiement bancaire : 9 millions de cartes à fin 2009 Pour la monétique, l'objectif est à fin 2009 à un volume de 9 millions de cartes de paiements électroniques, 3 500 Terminaux de payement électroniques (TPE) et la multiplication des DAB et GAB. Quant au développement du marché hypothécaire où le crédit immobilier représente actuellement un peu plus de 1% du PIB, l'objectif est d'atteindre 4% à fin 2009, promet Mme Mentouri. Pour la question de la privatisation, la ministre a indiqué que le dossier de la BDL devra être soumis très prochainement au CPE. L'ouverture de son capital a été limité à 30% avec cession du management au repreneur de cette banque. Questionné sur le CPA, Mme Mentouri a indiqué qu'une fois les comptes des banques préqualifiées seront publiées, “nous aurons une idée précise sur l'impact de la crise des subprimes sur la situation financière de ces banques et sur leur stratégie de développement en Algérie”. À partir de là, ajoute-t-elle, “nous déterminerons une nouvelle démarche”. La ministre ajoute, cependant, que si les autorités financières algériennes décident avant juillet 2008 de relancer la privatisation du CPA, le processus sera repris au stade où il s'était arrêté en novembre 2007. Mais au cas où la décision de relancer de privatisation serait décidée après juillet prochain, le processus de privatisation sera alors repris depuis le début. Vers la transparence dans l'allocation des crédits Elle a souligné, du reste, que la réforme financière au niveau microéconomique prévoit l'actualisation de la gouvernance des établissements bancaires publics. Il est ainsi proposé non seulement d'évaluer les contrats de performance actuels mais aussi d'en élaborer de nouveaux sur des objectifs quantifiés. Mme Mentouri a ajouté que la gouvernance des banques passera aussi par la modification dans la composition des conseils d'administration des banques publiques. En outre, la rémunération des dirigeants de ces banques sera liée à l'atteinte des objectifs. La ministre a indiqué également que deux autres propositions relatives à la reconfiguration du secteur bancaire ont été examinées par le Conseil de gouvernement qui a différé leur mise en œuvre. La première porte sur la constitution d'un pôle bancaire public fort afin de permettre au secteur bancaire de faire face à la concurrence, et ce, en le modernisant et en lui donnant la surface financière adéquate. Le but est de réunir les conditions d'émergence de champions nationaux aptes à affronter les défis posés par l'ouverture du marché au secteur privée et à la mondialisation. Nouvelle reconfiguration du secteur bancaire public La seconde proposition concerne la mise en place d'entités nouvelles par la création (ou la transformation d'une entité existante) d'une banque d'investissement. Les missions de cette banque seraient de financer l'investissement à travers l'octroi de crédits à moyen et long terme et la prise de participation au capital des entreprises en vue de leur redressement et le cas échéant leur préparation à l'entrée en Bourse. Le capital de cette banque serait à capitaux mixtes et ouvert à la participation d'institutions spécialisées. Ce qui ressort de cette présentation des changements en matière de réforme, c'est une vision plus claire et une approche plus méthodique avec les remèdes adéquats en vue de rendre plus efficace le secteur bancaire. Il est regrettable qu'on n'ait pas encore démarré le chantier de restructuration du secteur bancaire dont la configuration n'est pas d'ailleurs encore tranchée, après plusieurs moutures exposées de façon périodique depuis une décennie. La ministre n'aborde pas la recapitalisation des banques publiques devenue nécessaire au regard de l'importance des créances non performantes que traînent comme un boulet ces établissements et qui altère leur santé financière. Synthèse N. R.