Un projet de texte relatif aux financements alternatifs et islamiques est en cours d'élaboration au niveau de l'Association des banques. La ministre déléguée à la Réforme financière, Mme Fatiha Mentouri, a estimé que «l'octroi d'agréments à d'autres banques étrangères devrait marquer une pause dans un contexte où la place bancaire algérienne est devenue plus sélective». S'exprimant, jeudi, sur les ondes de la Chaîne II, la ministre a précisé que la question d'agrément des banques relève des prérogatives de la Banque d'Algérie. Interrogée sur les nombreuses demandes d'agrément, déposées actuellement au niveau de la Banque d'Algérie pour examen, Mme Mentouri a considéré qu'à un certain moment, une «pause» serait nécessaire et qu'il faudrait «déterminer le nombre optimal de banques à installer sur une place bancaire, et ce, en fonction du niveau de développement». Au même moment et sur le même sujet, le ministre chargé des Relations avec le Parlement, M.Khédri, soutient que «l'Etat a fourni toutes les facilités légales pour la création de banques islamiques qui connaissent une forte demande de la part des citoyens». Le ministre a même évoqué plusieurs textes de loi ouvrant la voie à ce genre de banques pour exercer leur activité en Algérie, comme la loi sur la monnaie et le crédit, l'ordonnance sur le crédit-bail et celle relative à la création de sociétés à capital risques. Un déclaration en contradiction avec celle de la responsable chargée du dossier. Qui croire dans ce cas? Evidemment, Mme Mentouri semble être mieux placée dans son secteur. La responsable juge utile d'observer une pause pour mieux sélectionner les demandeurs d'agrément. Un autre élément de taille conforte les dires de Mme Mentouri. Le ministre des Finances a estimé, il y a quelques mois, que l'ouverture du champ aux banques islamiques n'est pas une priorité de l'heure. Une appréciation avancée auparavant par l'ex-grand argentier du pays, M.Mourad Medelci. Le plus important pour le moment, est de poursuivre le processus de réforme du secteur bancaire et de le préparer à faire face à la concurrence. M.Djoudi pense que la présence de la banque Baraka permet de répondre aux besoins des clients. Or, M.Khédri considère que les activités de financement liées au crédit-bail et à la création de sociétés à capital risques «ne sont pas des activités usuraires» et sont, donc, conformes aux préceptes de la chariâ. Ce n'est pas tout. Le ministre a indiqué qu'un «projet de texte relatif aux financements alternatifs et islamiques» est en cours d'élaboration au niveau de l'Association des banques et des établissements financiers. Par ailleurs, concernant les banques étrangères installées en Algérie, la ministre déléguée à la Réforme financière a relevé qu'une position d'«expectative» avait été adoptée par ces dernières, au début de leurs activités, puisqu'elles n'avaient pas développé de nouvelles gammes de produits ni de réseau. Celles-ci attendaient plutôt la privatisation d'une banque pour développer leur réseau d'agences. L'invitée de la Radio nationale reconnaît l'effort déployé par ces banques, ces derniers temps. «Il est constaté de la part de certaines de ces banques la mise en place d'une véritable stratégie d'implantation en Algérie et une volonté d'accompagner le développement des entreprises», a-t-elle précisé. Afin de régler le problème du financement, une banque d'investissement sera créée prochainement. «Nous travaillons actuellement sur un projet de création d'une banque d'investissement qui permettra à l'Etat de piloter sa politique économique», a annoncé Fatiha Mentouri. Le lancement de cette nouvelle banque, dont le capital sera ouvert aux banques d'investissement étrangères, sera une bouffée d'oxygène pour le marché financier. Faute de capitalisation nécessaire, les banques publiques ne sont pas autorisées à financer les projets d'investissement nécessitant des financements à long terme. Pour la PME, le gouvernement compte sur les sociétés de capital investissement entre les banques publiques et des banques étrangères. Selon la ministre, la Banque d'Algérie a lancé un appel à manifestation d'intérêt pour la création d'une société de capital investissement.