Il ne suffit pas de parapher des accords de coopération judiciaire, notamment ceux relatifs à l'extradition et à la lutte contre le crime organisé devenu transfrontalier puisqu'il y a des obstacles qui s'opposent à l'application de ces accords, à cause de vide juridique constaté dans des accords et qui sont utilisés par les personnes recherchées dans le cadre de la lutte contre la criminalité pour y échapper. C'est dans ce contexte que «les principes de l'entraide judiciaire internationale et les modalités de leur rédaction et mise en œuvre» ont été hier au menu d'un atelier à la résidence des magistrats. Cette formation de 5 jours est dispensée au profit de 12 cadres du ministère de la Justice. Un atelier qui s'inscrit dans le cadre de l'appui à la réforme judiciaire en Algérie par le programme de coopération Meda II initié par la commission européenne.Quatre thèmes vont être développés par les experts espagnols en donnant des exemples théoriques et pratiques à la lumière de l'expérience européenne, à savoir «la dimension internationale de la justice», «entraide judiciaire en matière pénale», «extradition» et «l'entraide judiciaire» en matière civile et commerciale. La formation sera dirigée par Mme Anna Gallegfo Torres, sous-directrice générale de la coopération juridique internationale au ministère de la Justice espagnole, M. Santiaguo Hernandez Castrillo, chef de service d'assistance juridique internationale du ministère de la Justice espagnole.Dans son intervention à l'ouverture de cet atelier M. Mokhtar Mekhloufi, directeur des affaires pénales au niveau de ministère de la Justice a souligné que la coopération dans le domaine de la lutte contre le crime organisé s'impose de plus en plus d'autant que la communauté internationale a réalisé le danger de la criminalité transfrontalière. Il s'agit selon ce responsable de définir les règles actives, notamment, en ce qui concerne le principe de l'extradition ou de juger. Il a également posé la question relative à la récupération des revenus criminels. Néanmoins la mise en œuvre des accords de coopération dans les précédentes questions est la problématique posée. Pour M. Lakhdari, cet atelier permettra d'échanger les avis sur cette question et les problématiques de l'entraide judiciaire internationale. L'Algérie, qui a des accords de coopération judiciaire internationale avec plusieurs pays de l'Europe, n'est pas à l'abri de ces obstacles, notamment la Grande-Bretagne, à laquelle elle a déposé une demande d'extradition du golden boy Abdelmoumen Khalifa, une extradition qui risque de traîner durant des années puisque celui-ci sera jugé en Angleterre et extradé plus tard probablement en France laquelle a lancé un mandat d'arrêt international à l'encontre de cette personne qui est à l'origine du plus grand scandale financier en Algérie. L'Algérie a également signé des accords de coopération judiciaire, notamment ceux relatifs à l'extradition, avec la France, la Belgique et l'Espagne. Dans le cadre de dépasser les obstacles apparus dans les différents accords de coopération judiciaire et échanger les informations sur l'activité judiciaire, le ministère de la Justice a choisi l'Espagne pour encadrer ses cadres, notamment des magistrats. Ce choix a été expliqué par le fait que ce pays abrite un nombre important de la communauté algérienne. D'ailleurs, selon une source judiciaire, durant les deux dernières années, l'Algérie a obtenu l'extradition de 10 Algériens dans le cadre de la coopération judiciaire avec l'Espagne. Il y a lieu de souligner que le programme d'appui à la réforme de la justice en Algérie a été conclu entre la Commission européenne et l'Algérie par une convention de financement avec un montant qui s'élève à 17 millions d'euros. Parmi les activités soutenues par ce projet, on compte un programme de formation au profit des cadres du ministère algérien de la Justice. Démarré en octobre 2007, ce programme s'étalera jusqu'au en 2009.