Dix Algériens ont été extradés d'Espagne vers l'Algérie ces deux dernières années. La coopération judiciaire internationale peut s'avérer une arme efficace contre le crime organisé. Les vides juridiques profitent aux criminels et rendent puérile toute tentative de la communauté internationale pour lutter contre ce phénomène transnational. Intervenant à l'ouverture à Alger d'un atelier sur «les principes de l'entraide judiciaire internationale et les modalités de leur rédaction et mise en oeuvre», Lakhdari Mokhtar, directeur des affaires pénales et des grâces au ministère de la Justice. a relevé que «les conventions internationales, complétées souvent par des accords bilatéraux, font partie des mécanismes efficaces qui viennent combler le vide juridique pour tous les pays». Cependant, l'application de ces dernières «nécessite une maîtrise et une bonne compréhension». Donnant l'exemple des conventions d'extradition, le responsable a soulevé des difficultés qui pourraient entraver leur application, tel un article sur «la non-atteinte à la souveraineté de l'Etat» et qui permet, selon lui, «une large interprétation de cette dernière, d'où l'importance d'organiser des rencontres directes et des débats entre les acteurs concernés par lesdites conventions». Dans ce contexte, M.Lakhdari a expliqué que le choix d'experts espagnols pour l'animation de l'atelier sur l'entraide judiciaire internationale est basé sur la coopération judiciaire pénale entre l'Algérie et l'Espagne, qui a débuté bien avant la signature de la convention d'extradition, en 2007, par les deux pays. Indiquant, à ce sujet, que plus de dix Algériens ont été extradés d'Espagne vers l'Algérie, ces deux dernières années. L'atelier, qui s'étalera sur cinq jours, est organisé par la direction d'appui à la réforme de la justice et s'inscrit dans le cadre du programme de coopération judiciaire Meda II, entre l'Union européenne et l'Algérie. Organisé en collaboration avec la Fondation publique espagnole, en qualité de prestataire de service, l'atelier a pour objectif l'amélioration de la pratique dans le domaine de l'entraide judiciaire internationale, civile et pénale, et de familiariser les participants avec une démarche méthodique, en matière d'élaboration des conventions judiciaires. Ce dernier est destiné à 12 cadres du ministère de la Justice et des magistrats. Il vise également à transmettre, sur la base de l'expérience européenne, les principes essentiels, les notions et concepts théoriques et les pratiques en matière d'entraide judiciaire internationale. Encadré par des experts de la direction générale de la coopération juridique internationale du ministère espagnol de la Justice, le programme de l'atelier prévoit des communications et des exposés qui seront complétés par une série d'exercices pratiques, tendant à renforcer les compétences des participants, dans le domaine de la rédaction des conventions judiciaires internationales. Le programme s'articule essentiellement autour de quatre thèmes, à savoir la dimension internationale de la justice, l'entraide judiciaire en matière pénale, l'extradition et l'entraide judiciaire en matière civile et commerciale. Rappelons que le montant total prévu par la convention du programme d'appui à la réforme de la justice, signée avec l'Union européenne, le 4 octobre 2004 à Alger, s'élève à 17 millions d'euros. La Commission européenne s'est engagée à financer ce programme à hauteur de 15 millions d'euros.