Un droit de préemption est un droit légal ou contractuel accordé à des personnes privées ou publiques d'acquérir un bien par priorité sur toute autre personne et ce, lorsque le propriétaire manifeste sa volonté de le vendre. Si le bénéficiaire décide de préempter, il le fait aux conditions financières demandées par le vendeur. En cas de désaccord persistant, le " juste prix " est alors déterminé par une autorité judiciaire internationale impartiale. Rappelons que Occidental Petroleum (OXY) a annoncé le 08 août 2019 la conclusion effective de son acquisition d'Anadarko Petroleum dans le cadre d'une transaction évaluée à 55 milliards de dollars, incluant la prise en charge de la dette d'Anadarko, le portefeuille d'actifs d'Anadarko faisant désormais officiellement partie d'Occidental. Dans le sillage de l'opération principale, OXY devrait céder, en 2020, tous les actifs d'Anadarko en Afrique au français Total pour 8,8 milliards de dollars. L'opération s'est effectuée en vertu de l'accord engageant les deux groupes en vue de l'acquisition des actifs du groupe pétrolier américain Anadarko en Algérie, Ghana, Mozambique et Afrique du Sud. L'ensemble de ces actifs représente environ 1,2 milliard de barils de réserves prouvées et probables, dont 70% de gaz, ainsi que 2 milliards de barils de ressources long terme de gaz naturel au Mozambique. Total a annoncé déjà finaliser l'acquisition de la part de 26,5% que détenait Anadarko Petroleum dans le projet Mozambique LNG (Gaz naturel liquéfié), pour un montant de 3,9 milliards de dollars (3,56 milliards d'euros). Pour les actifs algériens concernés par la transaction. Il s'agit du rachat des blocks 404a et 208 et une participation de 24,5% dans le bassin de Berkine (champs de Hassi Berkine, Ourhoud et El Merk) dans lesquels Total détient déjà 12,25%. Les actifs d'Anadarko en Algérie représentent environ 260 000 barils par jour, soit plus de 25% de la production nationale de brut estimée à un million de bpj. Total est une grande multinationale et a acheté les parts d'actions en bourse, pas seulement pour l'Algérie mais pour une part de pays africains. C'est que la politique socio -économique du pays fonctionne sur les schémas du passé ignorant les profondes mutations tant économiques qu'énergétiques mondiales. Sonatrach aurait du être attentive aux mutations énergétiques et pour éviter les aléas bureaucratiques du droit de préemption devait se présenter en Bourse comme le font les grandes sociétés notamment russes, chinoises et ceux du Moyen-Orient. Elle vit encore que le mode d'une gestion administrée comme le montre la perte de maints procès au niveau international avec des pertes se chiffrant en millions de dollars.