Le groupe énergétique français Total se rapproche davantage du rachat des actifs africains du major américain Anadarko qui comprennent notamment les actifs en Algérie. Le français Total avait signé en mai dernier un accord avec Occidental Petroleum en vue du rachat pour 8,8 milliards de dollars des actifs pétroliers et gaziers africains d'Anadarko en cas de succès de l'offre d'acquisition pour 38 milliards de dollars (33,9 milliards d'euros) d'Anadarko Petroleum par Occidental. La finalisation de cette acquisition était une condition au rachat par Total des actifs pétroliers et gaziers africains d'Anadarko pour 8,8 milliards de dollars. C'est chose faite puisque Occidental Petroleum a annoncé jeudi avoir finalisé l'acquisition d'Anadarko Petroleum après le vote favorable des actionnaires de ce dernier. En effet, les actionnaires d'Anadarko ont voté jeudi à 99% en faveur de cette opération. La finalisation de la transaction entre Occidental et Total est attendue en 2020. Les actifs algériens d'Anadarko représentent pour l'Algérie des enjeux majeurs. Anadarko est opérateur en Algérie des blocks 404a et 208 avec une participation de 24,5% dans le bassin de Berkine (champs d'Hassi Berkine, Ourhoud et El-Merk) dans lesquels Total détient déjà 12,25%. Ces actifs représentent environ 260 000 barils par jour, soit plus du quart de la production nationale de pétrole brut. Cette acquisition ferait de Total un acteur de plus en plus important au sein de l'économie algérienne. Au moment où les choses semblent s'accélérer en faveur de l'acquisition par Total des actifs algériens d'Anadarko, la position des pouvoirs publics semble très ambiguë, contradictoire et maladroite. Dimanche 26 mai 2019, Mohamed Arkab, ministre de l'Energie, refusait que Total s'empare des gisements en Algérie et indiquait qu'il pourrait brandir son droit de préemption pour bloquer la transaction. "Nous userons de tous les moyens juridiques pour préserver l'intérêt de Sonatrach et celui de l'Algérie", insistait-il. Le lendemain, en visite sur le gisement de gaz de Tindouf, le ministre se faisait plus conciliant. "Sonatrach cherchera un bon compromis (...) Sonatrach doit entretenir de bonnes relations avec des partenaires étrangers pour développer ses programmes", soulignait Mohamed Arkab. Entre-temps, des contacts entre le ministre de l'Energie, Mohamed Arkab, et le patron de Total, Patrick Pouyanné, ont été amorcés sans qu'aucune information tangible ait filtré sur l'éventualité d'un accord. À ce jour, la seule déclaration du ministre à retenir, c'est celle où il évoque la "volonté indéfectible des deux groupes Sonatrach et Total de préserver leurs intérêts communs et d'œuvrer à développer un partenariat pragmatique qui crée de la valeur pour les deux parties sur le moyen et le long termes". Même si elle n'accorde pas sa bénédiction à ce projet, l'Algérie semble tentée de tirer son épingle du jeu et de préserver ses intérêts. Mais la finalisation de l'acquisition d'Anadarko par Occidental impose une position claire de l'Algérie.